Ce soir, les Quinze de la Rose et de France ont rendez-vous avec l'Histoire. Dans l'hexagone, la sereinité est plutôt de rigueur. Outre-Manche, la fierté anglaise bondit…

Les France-Angleterre ont toujours eu un goût particulier. Alors d’avantage encore celui-ci. Dans la capitale britannique, communément désignée comme la sixième plus grande ville de France (100 000 compatriotes), la tension est à son comble. D’autant plus que les médias britanniques suivent de très près cette Coupe du monde. Sortis grandis de leur victoire contre l’Australie (12-10 à Marseille) la semaine dernière, les Anglais espèrent encore un gros succès contre les « Frenchies », samedi soir au Stade de France. Et ce, même si « sur le papier le Quinze de France est bien meilleur », écrit le Times.

Pour remobiliser ses troupes, le capitaine anglais, Phil Vickery, appelle à « un ultime sacrifice » afin de venir à bout des Français. Car c’est bien cela, toute la communication de l’équipe d’Angleterre tourne autour de l’abnégation de soi, de la lutte et de l’esprit de compétition. Même la marque Nike, commanditaire des maillots de l’équipe, joue le jeu à travers ses publicités. Et notamment à Oxford Circus où une immense affiche plante les redoutables Vickery, Dallaglio, et Robinson, au bord des falaises de Douve, scrutant l’horizon en direction de la France. Seuls quatre mots pour illustrer leur détermination : « Not without a fight ». 

 

L’Angleterre est prête, semble-t-il, à relever le défi et va jusqu’à créer l’intox. Le Londonpaper, un gratuit londonien, ose même donner vainqueur Lawrence Dallaglio dans le duel qui l’opposera au puissant Sébastien Chabal. De son côté, Ronald Regan, vieux roublard de cette équipe championne en titre (ne l’oublions pas), alimente la polémique. « Ce groupe [l’équipe d’Angleterre, ndr], va une fois de plus surprendre le monde entier », a-t-il sorti au Lite, un autre gratuit londonien. Sous-entendu, le pack anglais s’attend à faire reculer les avants tricolores.

Les Français de Londres se sont aussi mobilisés. À South Kensington, où sont installés l’ambassade et le lycée français de Londres, quelques drapeaux sont arborés fièrement au-dessus des enseignes françaises. Avec une seule espérance : que le rose anglais vire au bleu français dès samedi soir.