Il fait les gros titres de la presse, voit naître toutes sortes de polémiques à son encontre, les uns sont pour, les autres sont contre, et certains n'ont pas d'opinion. Non, ce n'est pas Superman, mais bien le Revenu de Solidarité Active (RSA). Mais qu'est vraiment ce nouveau revenu ? Juste une aide supplémentaire pour des chômeurs sachant chômer, ou bien un plus pour la société ? Qui va payer pour le financer (question bête) ? Ou encore, qui va y avoir le droit ?
Tout d'abord expliquons son champ d'application:
Le RSA a pour objectif final de remplacer le RMI (Revenus Minimum d'Insertion) ainsi que l'API (l'AllocationParents Isolé). Il sera possible de toucher cette nouvelle aide en complément de celles versées durant la période chômage, afin d'insiter à la reprise d'un emploi.Par contre, comme le RMI, il ne sera "disponible" que pour toute personne âgée d'au moins 25 ans. En gros, si vous êtes chômeurs et que vous avez moins de 25 ans, attendez votre quart de siècle pour retrouver un emploi, au moins vous pourrez bénéficer de ses avantages.
Le RSA n'est-il pas juste une aide de plus pour les chômeurs ?
La réponse à cette question est double, puisque pour pouvoir prentendre bénéficier du RSA il faut forcement petre au chômag. Mais en même temps, le but du revenu de solidarité active est de favoriser la reprise d'un emploi. Car avant son existance, bien souvent un chômeur touchait plus d'aides de la part de l'Etat en étant au chômage que de salaire en trouvant un emploi "de base". Aujourd'hui, avec le RSA cela va changer, car en retrouvant un travail, l'ancien chômeur pourra cumuler son nouveau salaire plus le RSA, ce qui lui permettra de gagner plus d'argent en travaillant plutôt qu'en pointant à l'ANPE. Cela permet donc de revaloriser la valeur travail. Sur ce point le sel soucis étantqu'un chômeur de moins de 25 ans, n'ai le droit à… rien, kedal, zéro, nada!!
Mais le point le plus "problématique" n'est pas le RSA lui même. C'est son mode de financement.
Car qui va payer ?
– Qui à dit question idiote ? –
Ben voila, c'est là que la bas blesse. Car ce sont toujours les même qui dégustent. Nicolas Sarkozy a annoncé la création d'une nouvelle taxe (lors de la campagne présidentielle il avait dit qu'il ne créerait pas de nouvel impôt) de 1,1% (au départ elle devait être de 1% "seulement"). Cette taxe (ou redevance) s'appliquera aux revenus fonciers et au capital.
Le capital comprend:
– les actions et placements boursiers
– les placements bancaires (plans d'épargne, assurances vie, …, à l'exception du livret A et du livret de développement durable)
– l'épargne d'entreprise
Les revenus fonciers sont:
– les loyers perçus par un propriétaire
La prémière réaction pourrait être de se dire "chouette ce sont donc les plus riches vont payer". Oui… mais non.
Car les plus riches en question, ils ne verrons même pas qu'ils ont 1,1% de dividendes en moins ou que les loyers perçus auront diminués (et encore, avec l'augmentaion des loyers ils gagneront toujours plus quand dmême).
Par contre ce sont les classes moyennes ainsi que les plus pauvres qui vont devoir payer.
En effet, un couple d'ouvriers qui aura travaillé toute sa vie pour épargner en prévision de sa retraite, n'aura rien d'autre à faire que de contaster que l'Etat se sert encore sur on dos. Comme si les prélèvements obligatoires n'étaient pas déja suffisement élevés en France il a fallu en créer un autre.
De même, des parents qui ont acheté une seconde maison (ou seulement quatre murs) pour retaper le tout et le louer afin de payer les études de leurs enfants. Ceux là aussi se passeraient bien de devoir donner 1,1% de leurs revenus fonciers, qui entre nous, sont rarement très élevés. Entre les assurances de toutes sortes, les impôts déja existant et cette nouvelle taxe, il va bientôt falloir payer plus cher de taxes que le montant du loyer perçu.
En gros, en France il vaut mieux être soit:
– Riche:
Comme ça on peut se permettre d'acquérir un maximum de biens (immobiliers, financiers) qui rapportent tellement que le paiement d'une nouvelle taxe semble aussi éloigné de l'esprit que Mars ne l'est de la Terre.
– Très pauvre, divorcé(e) au chômage, le tout avec 3 enfants (à charge si possible) et avoir au moins 25 ans:
Dans ce cas il n'y a pas d'épargne possible tellement le manque d'argent est cruel, donc pas d'impôt sur les capitaux. En plus il n'y a pas de biens immobilers, donc pas de revenus fonciers.
Ajouter à cela des aides à en oublier tellement il y en a (RMI, CMU, chômage, allocations familiales, APL, carte famille nombreuse, prime de rentrée scolaire, bourses en tous genres, éxonérations d'impôts et, le fin du fin, le 13ème mois* et la prime de noel**…).
Peut-être ai-je un peu forcé le trait sur les chômeur, mais c'était pour bien montrer qu'actuellement il y a un nombre incalculable d'aides pour ceux qui n'ont rien, alors que dès que deux parents ont un travail et des revenus à peine supérieurs au SMIC, il n'y a plus rien du tout ou presque.
En France, sur ce point là, c'est donc tout ou rien.
Tout cela pour dire que le RSA en lui-même est une bonne chose (favoriser le retour à l'emploi), mais que son mode de financement reste spartiate.
*: le 13ème mois pour un chômeur reste pour moi une enigme, sachant qu'il s'agit d'une prime versée par l'employeur. Alors à moins qu'un chômeur soit considéré comme traivaillant à l'ANPE du fait de son inscription…
**: Même chose que pour le 13ème mois. Sachant que certains salariés n'y ont pas le droit, j'ai du mal à comprendre que des chômeurs puissent la réclamer et l'obtenir. Enfin, peut-être suis-je trop jeune pour comprendre…
— A mes amis les chômeurs: Je n'ai pas d'apprioris envers vous (à part contre ceux qui ont fait du chômage leur emploi à temps plein // en gros ceux qui ne font rien pour s'en sortir et qui critiquent à tout va) —
Malheureusement, il y en a beaucoup,
– des seniors, considérés comme trop vieux pour occuper un poste,
– des jeunes, considérés comme trop jeune, car n’ayant aucune expérience,
qui ont des difficultés à retrouver un emploi !
Que dire de ces employeurs, qui ne répondent jamais aux lettres de candidature ?
Que dire de ces employeurs, qui vous font passer des tests (graphologie, morphopsychologie, numérologie, astrologie…) aussi idiots qu’inutiles et non prouvés scientiquement ?
Que dire de ces employeurs, qui, outre le facteur de l’âge ou de l’expérience, vous jugent sur votre sexe, sur la couleur de votre peau (ce qui est difficilement prouvable) ?…
Il y aurait bien des exemples à citer, qui confirment que les procédures de recrutement devraient être mieux contrôlées par la Loi… Car, en cette période de Mondialisation et de crise, un adage dit souvent qu’un employeur fait ce qu’il veut dans son entreprise !
Certes, il y en a beaucoup qui sont corrects… Mais, lorsqu’on a affaire à un forcené du Cac40, le bat blesse…
Que dire de ces employeurs, qui, bien qu’étant bénéficiaires (après paiement de l’impôt, des charges sociales, des cotisations de retraite des salaires), délocalisent leurs entreprises à l’étranger, concoctent des plans sociaux, restructurent leurs entreprises, font des fusions (pour raisons boursières)…, jetant à la rue des milliers de salariés, sinistrant durablement une région française, un département français, une commune française ?
Là aussi, rien n’est fait… sinon du replatrage…
C’est dire si nos Gouvernants, de Gauche comme de Droite, semblent être dépassés par les évènements, parce qu’ils ne peuvent plus contrôler le pouvoir économique !
Alors, le RSA, destiné à remplacer le RMI pour toute personne qui retrouve un travail, c’est bien… Mais, la réponse trouvée quant à son financement est la mauvaise réponse que le Gouvernement a donné !
Il aurait été beaucoup plus logique que les fautifs soient les payeurs !
En effet, il aurait fallu créer une taxe destinée aux entreprises (bénéficiaires après paiement de l’Impôt, des charges sociales, des cotisations de retraite, des salaires), qui délocaliseraient, concocteraient des plans sociaux, des restructurations, des fusions…
Cette taxe, si le Gouvernement avait eu le courage de la créer, aurait rapporté énormément d’argent. Elle aurait pu être fonction :
– du salaire annuel brut versé à chacun de salariés mis au chômage,
– de l’ancienneté de chacun des salariés mis au chômage,
– du nombre de salariés mis au chômage.
Puis, cette taxe aurait pu, à part égale, être répartie entre :
– les caisses de l’UNEDIC,
– les caisses d’Allocations familiales,
– les caisses de retraite,
– les caisses de l’URSSAF,
– les départements,
– les communes,
– les régions,
– l’Etat.
Mais, il aurait fallu créer une caisse de péréquation dépendant du Trésor Public, ce, qui, au plan technique, ne s’avère pas difficile…
Il est à noter aussi, parce qu’on parle de l’Usine Ford, qui va fermer son usine en France, qu’il faut contraindre ces entreprises à rembourser les différentes aides qu’ils auraient perçues de la part de l’Etat, des Régions, des Départements, des Communes… Cette proposition avait été faite, à juste titre, par Marine Le Pen lors de la Campagne des Présidentielles « 2002 »…
Alors, oui, le marché de l’emploi est morose !
Certes, il est vrai qu’il y a des chômeurs qui ne font rien pour s’en sortir… Mais, beaucoup, qui voudraient retrouver du travail, n’y parviennent pas, tout simplement parce que le marché de l’emploi n’est pas contrôlé…
Faire payer toujours les mêmes, cela s’avère être un replatrage… Mais, à terme, le Gouvernement, ne risque-t-il pas de freiner l’investissement, l’actionnariat, l’épargne, la location de locaux d’habitation ou de commerce (pourvu que cela soit fait de manière honnête),la création d’entreprise, le travail ? J’ai bien peur que si !
Il est à noter que Laurent Fabius s’est déclaré fermement opposé à ce mode de financement du RSA : il est vrai qu’il est issu d’une famille immensément riche…
Dominique,
Quand je parle « de chômeurs ayant du chômage leur emploi à temps plein », je veut bien sur parler de ceux qui se contentent de rester au chômage sans faire le moindre effort pour retrouver un emploi. Car il est évident que quand ce sont les entreprises qui posent problème pour recruter (trop jeune, trop vieux, pas assez d’expérience, …) les personnes souhaitant retravailler ne peuvent rien y faire. Et il est de même pour tous ces salariés victimes de plans sociaux ou de délocalisations, qui n’ont rien demandé à personne et se retrouvent au chômage du jour au lendemain.
Concernant le financement, votre idée de taxer les entreprises fautives n’est pas mauvaise. Effectivement cela pourrait certainement permettre de dégager des recettes très importantes, et pour une fois ce ne serait pas les mêmes qui paieraient. Car il vrai que délocaliser ou même fermer un site alors que l’entreprise fait des bénéfices n’est pas normal, d’autant plus avec les aides à l’implantation qui sont fournies, c’est encore l’entreprise qui est, quoi qu’il arrive, gagnante.
@ Jcd51
Jcd51. Il est vrai, et vous avez raison, qu’il y a des chômeurs qui ne font aucun effort pour retrouver un emploi… Il est vrai qu’il y en a qui, touchant parallèlement d’autres allocation, se contentent de leur RMI… Mais, ils ne sont pas la majorité : les statistiques le prouvent…
Malheureusement, et je ne veux pas la critiquer ou lui jeter la pierre, l’ANPE n’a aucun moyen de contrôle
– vis-à-vis des chômeurs,
– vis-à-vis des entreprises (qui passent des annonces)…
Ce qui fait que le travail de cette Agence est critiqué, dénigré… Le Gouvernement, dès le départ, dès sa création en 1972, aurait dû lui donner des pouvoirs d’investigation, de contrôle et de décisions disciplinaires…
On voit, dans les ANPE, des annonces qui ne sont pas mises à jour : c’est parce que les entreprises n’ont pas prévenu qu’elles avaient trouvé une personne.
Il n’y a aucun suivi, l’employeur n’étant pas, de par la Loi, de notifier, à l’ANPE, le refus d’un candidat qu’elle aurait envoyé !
Il n’y a aucun suivi, l’employeur n’étant pas, de par la Loi, contraint d’envoyer à tout candidat (recommandé par l’ANPE ou non) une lettre de refus expliquant les motifs de celui-ci…
Et c’est là où le bât blesse !
Par ailleurs, le chômeur, qui est indemnisé par les ASSEDIC, paie ses charges sociales et cotise à sa retraite, ce qui est normal !
L’allocataire du RMI, lui, ne paie aucune charge sociale et ne cotise pas à sa caisse de retraite. De plus, il bénéficie de la CMU… Or, sachant qu’il y a presque 1 millions de RMIstes dans notre pays, sachant que ce sont les départements qui sont tenus de verser le RMI, cela coûte excessivement cher.
Or, et c’est là où le bât blesse (encre une fois), le RMIste touche une allocation, qui ne lui permet pas de vivre décemment ! De plus, même si, dans son contrat d’insertion, il est très correctement suivi par les organisme sociaux (qui font tout pour lui retrouver un emploi), là encore, il n’y a aucun contrôle (puisque ces organismes n’en n’ont aucun), sachant encore que l’employeur n’est jamais tenu de signifier son refus ! Par ailleurs, déclarer qu’on touche le RMI à un employeur en rebute plus d’un !
Alors, j’aurais pensé, parallèlement à ma proposition de taxation, à remplacer purement et simplement le RMI
– par une Allocation égale au SMIC (après paiement des charges sociales et cotisation à la caisse de retraite), quitte à conserver la CMU pour toute personne qui n’aurait jamais travaillé ou qui n’aurait pas assez de cotisation ASSEDIC
– par une Allocation (après paiement des charges sociales et cotisation à la caisse de retraite), comme c’est le cas actuellement, calculée sur les derniers salaires perçus.
Puis, il faudrait également supprimer la dégressivité du montant des Allocations ASSEDIC, l’allocataire les touchant jusqu’à ce qu’il ait retrouvé un emploi…
L’avantage indéniable que cela confèrerait serait déjà un plus très avantageux pour les caisses de la Sécurité Sociale et pour les caisses de retraite.
De plus, cela favoriserait la consommation, sachant qu’un RMIste ne peut guère faire d’achats importants !
Mais, encore, faudrait-il donner beaucoup plus de moyens à l’ANPE/ASSEDIC,
– dans ses contrôles vis-à-vis des chômeurs, sachant qu’elle pourrait avoir un pouvoir d’enquête et de sanctions,
– dans ses contrôles vis-à-vis des entreprises, sachant qu’elle pourrait avoir un pouvoir d’enquêtes et de sanctions vis-à-vis des employeurs défaillants !
Il devrait être permis, toujours auprès de l’ANPE/ASSEDIC
– à l’employeur de porter plainte quand une de ses offres d’emploi n’est pas satisfaite ou quand un salarié (envoyée par elle) ne lui donne pas satisfaction,
– à tout chômeur qui s’estimerait lésé, à cause de certains employeurs, dans ses recherches d’emploi !
Tout cela pourrait être financé par ce projet de taxation contre les entreprises défaillantes (que j’ai donné dans mon commentaire)…
De toutes les manières, il faut une véritable politique de l’emploi… Les lois existent, notamment celle de l’interdiction de la limite d’âge… Mais, elles ne sont pas respectées, ce qui est un comble !
Alors, il faut que le Politique reprenne le pas sur l’Economie et impose ses lois qui sont votées au Parlement, et, impose qu’on ne fasse pas n’importe quoi dans notre Pays !