Si je vous demande de me donner le nom d’un joueur Français évoluant dans le Top 14 au poste d’arrière, vous me citerez sans doute Clément Poitrenaud, Maxime Médard, Anthony Floch ou encore Jérôme Porical, tous quatre internationaux. Rien de moins sûr que le nom de Romain Teulet, lui, ne vienne sur le tapis…

 

Et pourtant…il n’est pas nécessaire d’être un spécialisite de rubgy et encore moins un spécialiste du Top 14 pour savoir que le Castrais est une figure.

Une figure de part sa longévité et sa fidélité au Castres Olympique. Arrivé au club en 2001, il y est aujourd’hui avec Albouy le plus ancien joueur en activité. Une longévité et une fidélité qui en disent long sur son état d’esprit exceptionnel, toujours loué et jamais décrié ou remis en cause.

Une figure aussi de part son gabarit. Oh non, il ne fait pas dans l’armoire à glace…Magré tout je ne m’y frotterais pas! On le surnomme "Robocop" tout de même! Son physique râblé lui donne un aspect et une démarche bien particuliers et caractéristiques. Un physique de déménageur tout juste atténué par sa petite taille (1,65m) qui fait de lui le plus petit joueur (par la taille) en activité au sein de notre championnat national de rugby.

Une figure également de part ses chiffres et statistiques. Ce week-end, face à Clermont, il est devenu le premier joueur à dépasser la barre des 3000 points (3010 points très exactement) avec le même club. Un record mondial. Lors de la saison 2009-2010, il a été sacré meilleur réalisateur du championnat, s’offrant le luxe de mettre derrière lui des pointures comme Jonny Wilkinson ou encore Brock James. Une vraie référence. Cette saison, il est à l’heure actuelle deuxième du même classement avec 228 points, à seulement 25 longueurs de l’Agenais Barnard qui lui ne jouera pas les plays-off.

Enfin, en plus d’être une figure, Romain Teulet est une bizarrerie. Car malgré sa régularité, ses performances, ses statistiques et sa redoutable efficacité, il n’a jamais connu aucune sélection avec le XV de France. La faute peut être à la réputation moins clinquante de son club lorsqu’il s’agit de la comparer à celle du Stade Toulousain ou de Clermont. La faute à son physique peut être. La faute à une concurence toujours terrible dans les lignes arrière en équipe de France. A aujourd’hui 31 ans, sa chance semble être passée. Même si son club aurait à n’en pas douter accueilli une sélection avec fierté et comme une vértiable récompense, il s’est toujours félicité de pouvoir compter à plein temps sur son métronome. Sur sa boussole. Sur son héros. Discret. Comme on les aime.