Un dimanche de novembre où le temps incite à la douceur d’un foyer et à la procrastination. J’avais juste oublié que les enfants n’aspirent pas forcement aux mêmes choses que leur parent. J’aurai voulu me lover dans mon plaid et visionner un de ces films à voir absolument et mis de côté depuis trop longtemps. Pas possible car mes tornades avaient décidé eux aussi de regarder cette fichue télé.
Pas de problème, maman va aller faire un tour. Et oui, ma meilleure amie eue l’idée lumineuse de vouloir se faire un ciné, entre nanas. Youpi, presque dix ans que je n’avais pas mis les pieds dans une salle obscure. Heureusement qu’il existe d’autres moyens pour voir des films récents…
Elle a choisi le film et je n’ai rien trouvé à redire à son choix.
On prend les billets, un paquet de pop-corn et un sachet de cacahuètes enrobées de chocolat –qui fondent dans la bouche, pas dans la main- et on prend place dans la grande salle du nouveau complexe cinématographique du coin.
Les strapontins de velours rouges sont confortables et les têtes de devant ne m’empêcheront pas de voir l’écran. Dans mes souvenirs, j’avais toujours le chic pour me retrouver derrière un plus grand que moi. Ce qui n’est pas très difficile, c’est vrai…mais ce n’est pas une raison !
Quelques bandes-annonces plus tard –tiens d’autres idées pour d’autres séances- et le film commence.
Je connaissais vaguement l’histoire car le film rencontre un succès à côté duquel il est difficile de passer.
L’histoire, même si elle est basée sur des faits et des personnages existants, est un peu « attendue ».
Deux personnalités que tout oppose- un ex tôlard issu de l’immigration et un aristo bourgeois handicapé- et qui finissent, malgré tout ce qui les séparent, par s’apprivoiser, s’apprécier jusqu’à devenir de véritables amis.
Sans faire du télérama (!) je dois dire que ce qui fait la qualité du film n’est pas tant l’histoire que les dialogues et la façon dont les acteurs ont « investi » leur personnage.
Bien-sûr que le rôle joué par Omar Sy porte le film mais pas sûr qu’un autre acteur eut montré autant de naturel et de talent à sortir des vannes dont on rit sans même y penser ni se dire que ce n’est pas moral.
Et à voir François Cluzet cloué dans ce fauteuil, cassé par la vie avec son air d’aristo derrière lequel se cache tant de blessures, on sent que c’est l’acteur qu’il fallait. Lui qui fut si souvent « borderline » et dont la vie ne lui avait jusqu’à maintenant pas beaucoup épargné les malheurs.
Le film est truffé de répliques qui à n’en pas douter seront reprises et deviendront « anthologiques ».
"Tu sais ou on peut trouver un tétra ? "
"Non"
" Ben là où on l’a laissé "
On voudrait retenir toutes les blagues, éviter de rire quand « ça dépasse les limites du bien-pensant » mais c’est juste impossible.
On est transportés du début à la fin.
Une prouesse que d’arriver à me faire rire « sur le dos des handicapés » moi qui suis tellement sur la retenue et persuadée qu’on ne peut pas rire de tout.
C’est tellement bien amené, sans cliché, sans concession ou compassion que c’est, à n’en pas douter, un film qui laissera une trace.
D’ailleurs, avec déjà plus de 1,6 millions d’entrées en seulement cinq jours on sent pointer le film culte.