Immersion de l’esprit

goût de glaise à hauteur de l’âme

fournaise au centre de la poitrine

 

j’ai les yeux saignant d’une longue nuit

 

où la terre mouvante aux entrailles femelles

la terre vierge

affranchie de son grain

la terre gonflée des fibres du multiple

la terre souillée de la salive des hommes

et pourrie de ses abats

la grande houle dominatrice

cracha la colère de son feu

 

une vague surgit du sein de la terre

pénétra au centre des craquelures

 

c’est la crue des dieux ivres

des femmes  gorgées de lumière

traversent le corps tremblant de la matière

 

terre striée de veines rouges

écriture brûlante des dieux

 

c’est une longue nuit de sang de racines

où la matière vierge reprend son souffle

le souffle de la divine vengeance

des multiples marées

 

et l’homme remonte le courant de sa vie

dans un aboiement de pierres

 

il traverse la crue d’une essence future

 

à plat ventre dans la foudre

il allume ses yeux

 

Mozarine