Reprochant au régime de Bangui son non-respect de divers accords de paix signés entre le gouvernement et les rébellions, notamment l’accord de paix global signé en 2008 à Libreville qui prévoyait un programme de Démobilisation, Désarmement et Réinsertion (DDR) pour les anciens rebelles, la rébellion de la Seleka a pris les armes le 10 Décembre 2012. Et, en quelques semaines seulement, celle-ci a pris le contrôle d’une bonne partie du pays. C’est ainsi que François Bozizé, sentant son régime menacé, se trouva obligé d’inviter une fois encore les rebelles à la table de négociations.
Sous la houlette de Denis Sassou Nguesso Président de la République Congolaise et médiateur de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), les deux parties signeront une fois encore dans la capitale gabonaise un autre accord intitulé « l’accord de Libreville » qui prévoyait cette fois:
– Le maintien du président François Bozizé au pouvoir jusqu’en 2016 ;
– La formation d’un gouvernement de transition d’union nationale ;
– L’organisation des élections législatives après une période de transition de 12 mois ;
– La nomination d’un premier ministre issu de l’opposition démocratique et irrévocable pendant la période de transition ;
– Le retrait de toutes les forces étrangères de Centrafrique (les forces françaises, tchadiennes, et Sud-Africaine) ;
– Le maintien des forces d’interposition de la FOMAC (Force Multinationale de l’Afrique centrale).
Seulement, malgré la mise sur pied effective d’un gouvernement d’union nationale plus au moins acceptée, des désaccords naitront aussitôt entre le régime de Bozizé et la coalition du Seleka. Une partie de celle-ci dénonçant cet accord qu’elle trouve très favorable à l’homme fort de Bangui. Et, jusqu’ici, rien ne semblait plus marcher entre Bozizé et la Seleka. Un désaccord qui expliquerait la reprise des combats ces derniers jours entre le mouvement rebelle et les Forces Armées Centrafricaine (FACA).
En effet, l’on a appris que de violents combats opposent depuis quelques heures la coalition du Seleka aux forces loyalistes centrafricaine à Bangassou, une localité située à plus de 600 km au sud-est de Bangui la capitale. Et, selon la BBC et la Radio France Internationale (RFI), la ville serait désormais aux mains des rebelles. Seulement, de part et d’autres, c’est encore un silence plat ; surtout quand on sait que Michel Dotodja, Ministre de la Défense issu du mouvement Seleka est absent depuis quelques jours du pays, officiellement pour des raisons de santé.