Accompagné de ses deux enfants, le désormais ex-Président de la République Centrafricaine est arrivé la nuit du dimanche dernier à Batouri, chef lieu du département de la Kadey, dans la région de l’Est Cameroun. Cette présence de l’ancien homme fort de Bangui sur le territoire camerounais a d’ailleurs été confirmée hier soir par les autorités camerounaises, par le biais d’un communiqué lu sur les antennes de la Radio publique Camerounaise.

Il ne fait plus donc aucun doute que le pouvoir en Centrafrique a changé totalement de main. Déjà que le chef militaire de la coalition Séléka s’est présenté hier au cours d’un discours comme le tout nouveau  chef de l’Etat de la République Centrafricaine. Michel Djotodia – puisqu’il s’agit de lui – succède ainsi à un François Bozizé qui aurait passé près de dix années à la tête de ce vaste pays de l’Afrique Centrale très riche  en ressources naturelles (notamment le bois et les pierres précieuses).

Comme à son habitude, la communauté internationale s’est précipitée à condamner le coup de force. Si l’Onu n’a quant à lui exigé qu’un retour rapide à l’ordre constitutionnel, l’Union Africaine  est allé un peu plus loin, en suspendant la République Centrafricaine de l’organisation.

Cependant, avant toute condamnation ou non du nouveau régime centrafricain, les uns et les autres devraient se souvenir que Monsieur Bozizé ne récolte actuellement que les fruits (et bien mûrs) d’un arbre qu’il a lui-même planté. Car sa chute  n’est à notre sens qu’une conséquence très logique de sa mauvaise gestion du pays.

« De la même façon tu arrives, de la même façon tu t’en iras » le dit si bien un proverbe Ivoirien. Et, à ce jour, Monsieur Bozizé ne le démentira pas. Lui, qui en mars 2003 avait fait subir à son Prédécesseur Ange Félix Patassé le même sort. C’est donc un putschiste qui chasse un autre putschiste. Et, ne nous leurrons pas quant à un éventuel changement que pourra apporter ce Michel Djotodia à la R.C.A.

Il est vrai qu’il soutient jusqu’à l’heure actuelle qu’il organisera des élections présidentielles en 2016, sans aucun autre détail. Plus grave encore, à la question de savoir s’il remettra le pouvoir (aux civiles) en 2016, Michel Djotodia a balancé au journaliste de la Radio France Internationale une réponse très confuse «  Je n’ai pas dit que je remettrais le pouvoir en 2016, j’ai dit que j’organiserais des élections présidentielles en 2016, conformément aux accords de Libreville » une façon pour lui d’indiquer qu’il pourra lui-aussi être candidat à ce scrutin. Dès lors, les centrafricains comprennent qu’ils ont une fois encore un autre morceau – bien  dur – à croquer !