(à la manière de JM…)
Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde.
Le conseil a été opportunément rappelé de soigner le choix du titre d’un article : à la manière d’un standard téléphonique dans une entreprise commerciale, c’est le premier contact avec le « client ». Afin de solliciter l’attention du lecteur potentiel, puis de fidéliser le lecteur avéré, il convient qu’il reprenne les mots significatifs du texte qu’il introduit. L’accroche est le terme technique ; mais on doit se garder d’en déduire qu’il doit s’épanouir sur le versant racolage du mont accrocheur. Son but est de donner envie de le lire à ceux qu’il aura attiré par intérêt, habitude … ou hasard !
C’est en pensant à ces derniers que j’ai modifié celui qui était initialement « Écrire sur C4N » et dont l’inconvénient évident était de ne « parler » qu’à ceux qui, déjà avertis, pouvaient faire le lien entre le diminutif et le nom du site d’opinion des reporters-citoyens. L’abandon du verbe « Écrire », quant à lui, le doit au souvenir du sketch de Fernand Raynaud : « Ici, on vend de belles oranges pas chères » (et plus particulièrement sa réplique « Vous les donnez, vos oranges ? ») … Si vous êtes sages, tata Sophy vous en postera la vidéo.
Comme tous, j’ai pris connaissance, voici quelques temps, des modifications apportées à la ligne éditoriale, devinant plus qu’apprenant que les conditions financières en étaient l’origine. Des échanges antérieurs m’ayant déjà fait comprendre les rouages du business model (les revenus publicitaires engendrés par les visites sur le site étaient rétrocédés à ceux à qui ces visites étaient imputables), j’en ai conclu que l’augmentation du nombre de contributeurs entraînait la nécessité concomitante d’un accroissement des ressources.
Un modèle dont le principe, équitable, ne prête pas le flanc à la critique mais ne vaut, me semble-t-il, que tant qu’il reste pondéré ; or l’excès, en cette matière comme en toutes les autres, engendre une boule de neige, qui peut grossir jusqu’au létal (cf. Chronique d’une mort annoncée ?).
La bannière annonce « 11322 reporters, 65238 articles ». On peut logiquement en conclure que chacun d’eux a reçu en moyenne un peu plus de cinq euros. Des commentaires publiés sous le débat lancé par MICHEL (Tribune pour la nouvelle politique de C4N), il appert que certains y trouvent le moyen de couvrir certains frais (d’abonnement à Internet, par exemple). D’autres révèlent par ailleurs que les gains escomptés ne seraient pas marginaux, au point de justifier la production de plusieurs articles par jour ; « plusieurs » signifiant a minima deux, on culmine à un « revenu » au moins égal à soixante euros par mois.
La seconde attitude, sans atteindre un niveau cahuzesque ni joyandesque, ne me semble pas située dans la droite ligne du slogan« site d’opinion des reporters-citoyens ». Mais elle ne mérite ni moins ni davantage de remarques que d’autres comportements. Par exemple, ceux qui visent le nombre maximal de visites ; dans ce domaine, il sera difficile de faire « mieux » que les 231 415, 125 947 et 92 912,respectivement engendrées par la « référence » aux nudités respectives de Rihanna, Miss France et Laure Manaudou.
Ces ruées démontrent incontestablement l’intérêt suscité par les titres accrocheurs ; le « clin d’œil » (si j’ose dire, en l’espèce …) est plaisant. Mais il restera cependant à me convaincre que ces articles représentent des « opinions », même si les« reporters-citoyens » concernés ont eu l’intelligence (et la ruse) de se cantonner à la technique des « allumeurs ». Ces « scores » en disent long, principalement mais tout au plus, sur les motivations de ces « lecteurs-visiteurs » (qu’il conviendrait sans doute plutôt de qualifier de « voyeurs »). Foin de fausse modestie, je reconnais la fierté que me procurent les 16 665 visites enregistrées pour mon billet du 3 septembre 2009, mais ne rougis pas pour autant des quelques centaines, seulement, qu’ont suscité chacun de ceux de la série « à la manière de … »,publiée depuis début mai 2013.
Il m’est arrivé aussi par le passé de décrire l’urticaire que me provoquaient certaines monomanies encombrantes, qu’elles soient exprimées par des articles ou par des commentaires ; et de le faire d’une manière suffisamment claire pour qu’au moins leurs auteurs s’en souviennent (la preuve m’en a été donnée très récemment encore). Idem pour certains phantasmes, aux « s … » et « tous p … » ouvertement connotés. Pour (ou plutôt contre) tous ceux là, j’ai mis au point une parade infaillible dont je donnerai le secret in fine.
Sans fausse modestie non plus, je reconnais avoir été flatté d’avoir été nommé (sans l’avoir pourtant explicitement sollicité) au rang des 35 « élus » éditorialistes (dont la liste ne révèle pas d’autres surprises que celle de certaines absences) ; du moins ai-je eu la cohérence de refuser la rémunération de droits d’auteur à laquelle ce titre était censé m’ouvrir droit. Les sommes correspondantes seront plus utiles, à mon avis, en étant affectées à la maintenance du site et, si possible, à la limitation au strict minimum de la pollution publicitaire que j’ai regrettée dans « Collusion », tout comme Nicanor l’avait fait à plusieurs reprises dont la dernière occurrence, au printemps dernier, était dans « C4N En toute indépendance … de PUB ! ».
Il n’est pas dans mes habitudes de faire parler les fantômes ; mais celui-là a laissé tant de traces très matérielles et, nonobstant sa « désertion » trop précoce, il aurait mérité l’éditorialat (es-qualité puisqu’il était membre, très actif, du Comité présidant à l’attribution des récompenses mensuelles) ! Mon actualité (dont les aboutissants vous seront révélés au début de l’automne) me donne des raisons anthologiques de revisiter ses écrits, dans lesquels je continue de reconnaître 537 véritables opinions de reporter-citoyen.
A l’instar de Pascal (« L’homme n’est ni ange, ni bête. Qui veut faire l’ange fait la bête … ») je serais tenté de rappeler que le C4Nien n’est pas stricto sensu reporter (il y a des écoles pour ça). Pourtant, il se doit d’en endosser les habits, en vérifiant ses sources (tout en les croisant et en les citant) et, par souci de rester factuel et ouvert à d’autres opinions que la sienne, en proposant à parts égales la thèse comme l’antithèse. Que ceux qui se demanderaient comment y parvenir tâchent de s’imprégner autant qu’ils le pourront de la production de Jef Tombeur.
Ce rang d’éditorialiste me vaut d’être ipso facto membre d’un comité de rédaction dont, très honnêtement je comprends aussi mal le rôle que le fonctionnement ; la seule chose que je discerne encore plus mal est la valeur que je pourrais bien y ajouter. Mais au final, la véritable conséquence de cette appartenance va être de m’obliger à désactiver la fonction notifications sonores sur mon portable : leur fréquence est devenue telle que mon entourage commence à me regarder d’un œil où se lit clairement le soupçon de flatulences intempestives !
A plusieurs reprises aussi, ma réaction dans le passé a été celle toute en nuances prônée par l’ex-président de la République (on aime, ou on quitte) ; je me suis éloigné, puis rapproché de nouveau. Ces éclipses m’ont sans doute ressourcé mais, comme Marie-Chantal l’aurait dit (au plus fort de son émoi), « Écoutez Charles-Edouard, entrez ou sortez ;mais cessez ce va et vient ri-di-cu-le ! ». En conclusion, n’étant pas un fan du pas vraiment regretté Mac-Mahon, je m’abstiendrai de tout « J’y suis, j’y reste » (d’autant que –vous en souvient-il ?- c’est à lui, aussi, que l’on doit le trop fameux : « La rubéole n’est pas un mal bénin ; on en meurt ou on reste idiot. Et je sais de quoi je parle : je l’ai eue ».
Je micro-mirabeauserai donc mon propre serment (du jus de pomme) : « Je suis ici par ma propre volonté et n’en sortirai que par la force de l’exclusion ». D’ici à ce que survienne un schisme (tout aussi éventuel qu’improbable), je continuerai (déo et débat) de proposer mes opinions (non dissimulées, mais non imposées) à vos quelques avis et critiques, sans autre critère que mon inspiration du moment ; car si « avoir des idées sur tout » (que l’on peut à bon droit traduire par « avoir surtout des idées ») se révèle un handicap paralysant que l’on pourrait reprocher à l’homme d’action, c’est en revanche le minimum vital que l’on est en droit d’espérer du citoyen (y compris au sens occitan où « attends » se dit « espère »).
PS : à ceux à qui cette perspective donnerait une nausée que l’on pourrait tout autant comprendre que son symétrique, je propose bien volontiers de partager le remède évoqué supra. Il consiste à se protéger des importuns en ne les lisant plus ; il est d’une remarquable efficacité !
À peu de choses près, j’ai l’impression de lire du Jacques Monnet.
Je sais JPLT007 que vous prendrez cela comme un compliment, et s’en est UN !
Même si j’ai dû relire plusieurs fois certains paragraphes afin de ne pas perdre le fil ténu qui les reliaient entre eux, je reconnais que cet exercice de pur français, est bien agréable à lire. J’aime vos humeurs JPLT007 !
Heureuse de vous savoir « heureux » de faire partie de la troupe des élus en tant qu’éditorialiste sur C4N.
Signé : « Tata Sophy »
[img]http://www.carrefouruncombatpourlaliberte.fr/wp-content/uploads/2010/11/Oranges-pas-chères.jpg[/img]
[b]il semblerait que la video n’existe pas (ou plus?)[/b]
Bravo, je partage votre point de vue. J’aurais pu écrire à peu près la même chose (moins bien) mais je suis en période de flemme aigüe.
Je dirais à peu près la même chose que Sophy…. Ai aussi « perdu le fil », parfois… Mais comme j’y vois clair, et sans l’aide de lunettes, j’ai pu aisément et finalement trouver le chas de l’aiguille et y refaire passer le fil… 🙂
Editorialiste,
il est vrai qu’un certain flou artistique entoure ce nouveau poste, pour l’instant on piétine ferme, on va finir par creuser une tranchée à ce rythme là !
Déjà la très mauvaise idée du published, qui à court terme va certainement démontrer ses limites, surtout de la manière de s’en servir à bon escient, j’ai souvenir d’un article de mon amie Sophy qui avait été littéralement saboté, pour ne pas en remettre une couche !
Le concept actuel a montré ses limites, et au vu de la conjoncture actuelle rien ne permet d’envisager des rentrées salvatrices.
Mais bon ne tombons pas dans la sinistrose, tout problème a sa solution.
Eh oui, Michel,
Je suis de très près l’évolution de C4N.
Chaque jour je visite plus de 4 fois la page des « Infos »,pour repérer les articles qui marchent le mieux, mais aussi ceux qui sont le plus commenté par des personnes venant de l’extérieur de notre (sympathique) bulle C4Nienne.
Le résultat n’est pas très probant, et je le regrette infiniment.
Pour revenir au Published :
JPLT007 a tout de suite senti le « danger » et l’a signalé à Fabien par mon intermédiaire.
J’ai trop de mauvais souvenirs, pour rassurer moi même notre éditorialiste.
À l’heure actuelle je me pose la question : sommes nous les BONS éditorialistes qu’il faut pour remonter la pente vertigineuse vers laquelle nous nous dirigeons ?
Quant à mon rôle de Directrice de la Publication, je n’en connais pas les limites.
Je me contente pour l’instant d’alimenter la page « Rédaction de C4N » tous les matins, avec les news entendues sur RTL dès 6 heures le matin.
Et je répète inlassablement les mêmes choses quand je rédigeais l’article sur les « Récompenses du Mois ».
Pour les commentaires, je précise également que nous tournons en « rond ».
C’est à dire que, par solidarité (et c’est parfait), les éditorialistes commentent leurs confrères.
Mais où sont passés nos commentateurs d’antan ?
Ceux qui venaient de l’extérieur, et que bien souvent nous arrivions à fidéliser.
Ou sont passés ces échanges d’idées, d’opinions qui enrichissaient nos articles et les rendaient plus visibles aux yeux de nos référenceurs ?
« On va me dire : « oui mais ce sont les vacances attendons Septembre ».
C’est maintenant qu’il faut que çà change, pour qu’en septembre nous soyons encore « en vie » !
[quote]Chaque jour je visite plus de 4 fois la page des « Infos »,pour repérer les articles qui marchent le mieux, mais aussi ceux qui sont le plus commenté[/quote]
« les articles qui marchent le mieux » ne sont pas nécessairement les meilleurs…cela dépend fort du public!
@ Mozarine : C’est encore plus grave alors…
Car ceux qui ne sont pas suffisamment visités, démontrent bien que nous ne sommes plus renommés pour la qualité des articles écrits.
Chère Sophy,
Pour ce qui émane des commentaires, l’une des principales raisons de ce manque total de débat provient en partie d’une modération trop pointilleuse, qui sans doute a fait fuir les belligérants d’hier, les débats enflammés sont lointains et il faut bien l’admettre nous manque.
Finalement nous sommes tombés dans la période de la visite de courtoisie, vivotant en pleine autarcie, et il sera bien compliqué de sortir de cette léthargie ambiante.
A force de se complaire dans un concept frileux nous avons perduré dans la routine, et là nous récoltons les fruits de notre immobilisme, et cela malgré la volonté de certains (qui se reconnaitrons aisément).
Cher Michel,
Pour la modération des commentaires, la ligne de conduite est de TOUT laisser passer, SAUF Trois personnes bien ciblées malfaisantes sur C4N, et qui nous ont posé des problèmes il y a quelques mois.
Surtout ne pas croire que nous n’acceptons que des commentaires qui vont dans le sens du vent de l’article.
Tout ce qui permet d’ouvrir une discussion est publié. les « félicitations » également. Ne sont pas publié les commentaires insultants, s’en prenant au rédacteur citoyen, des propos racistes, des idées d’Ultra Droite-Ultra Gauche exprimées.
Non tout est question de notre visibilité sur l’ensemble du web.
Il y aurait bien une solution, qui soulagerait la modération des commentaires : celle de laisser au rédacteur le soin de modérer lui même ses commentaires.
mais là encore : gare aux excès…
Chère Sophy,
la ligne de conduite actuelle, mais auparavant la modération n’était que trop présente. Je fréquente bien des forums ou l’on bataille ferme, à la limite du tolérable, et généralement seuls les commentaires à connotation raciste sont censurés.
On peut parfaitement se faire traiter de con, à nous d’avoir le répondant pour répliquer. De toutes les façons les commentateurs les plus insultants s’éliminent d’eux-même.
Pourquoi censurer les pamphlets d’extrême gauche ou droite, pour la plupart ces partis ont pignon sur route, et donc il ne faut pas tomber ce type de censure drastique, même si nous ne partageons pas les mêmes idées, c’est un droit à la liberté.
Une bulle, non on est devenu baudruche !
Je partage l’analyse de Michel: je préfère de loin l’affrontement à la censure, vous le savez bien Sophy !
Je regrette le temps des passions où cela « castagnait » parfois mais qu’importe: beaucoup de personnalités sont parties, chassées directement ou indirectement…A force de vouloir rendre C4N policé on l’a aseptisé. Je doute fort que l’on puisse revenir en arrière.
Moi qui ne défends pas grand chose des USA, je suis en parfait accord avec leur refus de la censure…Extrême droite comprise!
D’accord avec vous, Siempre, pour prôner la liberté d’expression ; mais elle n’exclue pas quelques limites, de pur bon sens.
Par exemple, l’affrontement peut rester courtois et respectueux ; sinon, il ne s’appelle plus « confrontation », mais « agression ».
De la même façon, avoir le droit de tout dire n’implique pas celui de dire n’importe quoi.
Certains penseront que c’est jouer sur les mots ; mais « [i]mal nommer les choses, etc…, etc…[/i] ». La nuance n’est-elle pas ce qui devrait distinguer l’homme de la bête ?
Bien répondu JPLT :
Il y a des limites quand un commentateur est agressif nominalement, il ne passe pas la modération, mais parfois juste pour lui répondre « à ma façon », je laisse passer.
Là je parle de mes articles, pour les autres, je suis moins tolérante.
Petite anecdote qui m’est arrivée il y a un an à peu près :
Une rédactrice demandait à ce que l’on supprime un commentaire qui ne lui plaisait pas.
Je ne l’ai pas fait, car cette contradiction permettait le dialogue.
et pouvait entrainer des commentaires.
[quote]. La nuance n’est-elle pas ce qui devrait distinguer l’homme de la bête ?[/quote]
exact!ça fait du bien de le reconnaitre!