Tous les sujets de discussion ne sont pas de la même volée. Certains sont agréables, festifs, légers et abordables avec la majorité des interlocuteurs, puis au contraire, d’autres sont plus sérieux et à chacune de leur évocation, il y a débat ou polémique. La Mort, notamment celui de choisir la sienne, en est un qui est revenu dans l’actualité de cette semaine. Un peu occultées, par les petites phrases mesquines et autres annonces fracassantes saupoudrées de chantage affectif envers les électeurs de droite, des affiches ont fait sensation.
L’Association du Droit de Mourir dans la Dignité, présidée par Jean Luc Romero, a voulu frapper fort pour que la question interpelle les candidats à la présidentielle. Une nouvelle campagne choc montée en association avec les Inrockuptibles montrant, par un habile photo montage, Nicolas Sarkozy, François Bayrou et Marine Le Pen amaigris, malades, le teint livide, sur un lit d’hôpital et bardés de tuyaux. Joint à la photo, un message qui heurte la sensibilité : « Doit-on vous mettre dans une telle position pour faire évoluer la vôtre sur l’euthanasie ? » Une opération forte de sens, en pensant les placer dans ce triste état, à l’article du trépas, l’Association espère une réaction positive de leur part. Une position fixe sur le sujet allant vers la reconnaissance officielle de l’euthanasie médicalement assistée.
Six équipes, comprenant un docteur en médecine et une infirmière, sillonneront le pays à la demande des patients voulant que l’on mette un terme à leur existence ternie par les maux. Le solliciteur s’éteindra chez lui, l’équipe n’ayant de local spécialisé pour procéder, puis faire déplacer une personne mal en point, ce serait un manque de compassion.
Ce n’est pas demain la vieille que ce genre de tournée aura lieu en France. A travers ce genre de débat sociétal, on peut remarquer que le pays reste irrémédiablement influencé, inconsciemment ou non, par ses fondements catholiques. Même si ce ne sont plus que des reliquats d’un temps ancien, la République, pourtant séparée de l’Eglise depuis 1905, continue de « respecter » la coutume disant que l’on ne peut reprendre une vie que Dieu a donné.
[b]Ce qui n’est pas dit:
– ça rapporte une personne en survie dans un établissement « spécialisé » et parfois à la suite d’un mauvais comptage quelques uns ou unes sont encore de ce monde tout en étant ailleurs >:( .
– dans d’autres cas un mauvais dosage, un doublement ou triplement d’icelui …
Le législateur « laïque » in fine est aussi en face de sa propre mort et laisse une sorte de latitude aux différents acteurs de ce jeu sinistre, mais à ce propos rien ne sera jamais résolu, de toute éternité. [/b]