Petit remaniement, passé sous silence et pour cause, au PS. La défaite du PS selon Martine Aubry n’est pas de nature à remettre en cause le parti socialiste et son rôle d’opposition. On peut voir dans cette absence de réaction simplement le fait que ce rôle d’opposition, au grand dame de Dame démocratie, fait défaut. Inutile de remettre en question en effet quelque chose qui n’existe pas. « Ces élections étaient une étape. Il fallait apaiser les suites de Reims après un congrès difficile à avaler.» Martine Aubry ne précise pas si le résultat des élections européennes n'est pas encore plus difficile à digérer que le congrès de Reims.

Pierre Moscovici, l’homme de la situation ?

Le seul changement majeur dans le parti concerne l’arrivée de Pierre Moscovici qui va tenter de donner de la consistance au PS en coordonnant les problématiques économiques au secrétariat national. Sept pôles seront ainsi articulés : économie, emploi, institution, international, liberté, éducation, organisation.  Pierre Moscovici, à l’instar d’un Dominique Troscan, est l’homme de gauche qui sait analyser les situations avec sagesse et pertinence, qui n’a pas peur de se regarder en face, et surtout, c’est tout sauf un homme d’appareil. Le réveil du PS pourrait passer par lui. 

 

Les idées d’abord, les Hommes après

Quoiqu’il en soit, alors que Martine Aubry  est sous pression pour lancer des primaires ouvertes, (les quadra du PS pensant avant tout qu’il manque un leader charismatique pour faire barrage à l’UMP d’ici les élections de 2012), elle martèle qu’il faut se consacrer à la construction du « projet ». Sur le sujet des primaires, elle entend "acter le sujet mais ne pas le précipiter".

 

Ségolène et Martine à l’unisson

La secrétaire du PS est en phase avec Ségolène Royal (si, si !) qui défend aussi la cause intellectuelle en approfondissant ses «universités participatives de la connaissance» et en augmentant la fréquence de ses déplacements à l’étranger. La question sous-jacente est est-ce pour prendre un peu de hauteur sur les évènements ou pour ne pas marcher sur les platebandes de Martine Aubry tout en tentant de conserver une légitimité vis-à-vis de ses anciens électeurs.

Et à François Hollande d’ajouter «Il n’y a pas de victoire politique s’il n’y a pas au préalable une conquête sur le terrain des idées». Certes, ce n’est pas encore le grand soir du côté de la rue Solferino, mais peut-être un nouveau départ (enfin, un départ tout court…).