Depuis le début du mois de février, les universités françaises sont mobilisées contre la réforme LRU, qui aura des conséquences importantes sur les enseignements universitaires dans les années à venir. Au plus fort de la mobilisation, une grande majorité des 83 universités françaises étaient perturbées.
L'Université de Reims, par l'intermédiaire du Campus Croix Rouge (Droit, Lettre, Economie, Sciences Humaines), et plus modestement du Campus Moulin de la Housse (Sciences) était elle aussi mobilisée. Pendant 9 semaines (hors vacances universitaires), le campus Croix Rouge a été fortement touché, puisque le blocage du campus a été voté pendant 8 semaines, celui-ci n'étant débloqué que pendant une semaine à la rentrée des vacances de printemps.
Depuis cette rentrée d'avril, une quinzaine d'étudiants mobilisés avaient planté leurs tentes derrière l'un des batiments désaffectés du campus. Cela s'était fait avec l'autorisation de la Présidence de l'Université et de son Président Richard Vistelles.
Jusque là, tout allait pour ainsi dire, sans trop de problèmes. Jusqu'à ce, que le 20 mai, en début de matinée, les force de l'ordre ne débarquent en nombre sur le Campus afin de déloger ces étudiants qui pourtant ne ne génaient personne.
Pour se justifier, la Présidence de l'Université a déclaré dans un Communiqué de Presse envoyé à tous les étudiants via la messagerie électronique de l'Université. Celui-ci indique que du fait "des négociations infructueuses" mennées avec les étudiants "campeurs", et "afin d’appliquer les dispositions votées par le CA du 18 mai 2009", la Présidence de l'Université a donc décidé de faire intervenir les forces de l'ordre pour évacuer le campus.
Alors que le blocage du site a été reconduit lundi 18 mai en Assemblée Générale étudiante, les dirigeants de l'Université, ont donc décidé, pour ne pas perdre la face, d'utiliser la manière forte, afin que les enseignements puissent reprendre à la normale, allant ainsi contre le vote étudiant.
La présidence de l'Université ne parvenant pas à faire appliquer ses souhaits, il ne lui restait plus que cette solution pour "libérer" les facultés bloquées. En quelques sortes, le dialogue n'ayant rien donné, alors la force s'imposait. Ou encore, vous n'êtes d'accord avec nous, on va s'en occuper.
Les Assemblées Générales étudiantes sont ouvertes à tous, étudiants favorables au blocage, mais aussi étudiants anti-blocage. Sur les 9 semaines de mobilisation à Reims, les anti-blocage ont été majoritaires une seule fois !! Et cette seule et unique fois où la reprise des cours a été voté, les étudiants favorables au blocage n'ont rien tenté pour bloquer de nouveau le campus.
Par contre, dès que l'Assemblée Générale étudiante décide, démocratiquement, que le campus sera de nouveau bloqué, alors là tous crient au scandale et à la non représentativité de celle-ci.
Il serait donc temps, en France, pays démocratique, que tous puissent admettre que lors d'un vote il y a un vainqeueur et un vaincu. Si à chaque fois que la minorité refuse d'admettre sa défaite et fait appel à la force pour avoir gain de cause, cela n'est pas possible. Cela s'appelle une DICTATURE!!
D'autant plus, qu'après cette intervention des forces de l'ordre (sans affrontement ni violence), la présidence de l'université ose déclarer que celle-ci est désormais débloquée, et ce malgré le vote de l'Assemblée Générale étudiante. Ainsi, le vote des étudiants n'aurait donc plus aucune valeur et seul les dirigeants seraient à même de dire ce qui est bon ou pas…