Bastille, Guantanamo…

NB au lecteur  la 2° affaire  a fait la Une de Libé. Un totalitarisme dans tout notre état. En quelque temps, des anecdotes édifiantes viennent de glacer les veines de tous ceux pour qui démocratie à un sens. La première fut, vous en souvient-il, le renvoi d’un cadre de TF1, pour avoir osé, crime lèse-Bouygues, écrire en privé à sa députée une partie du mal qu’il pensait de la loi Hadopi. N’était pas arrivé à son cerveau sans doute en manque de Coca Cola, que son employeur défendait, Fouquet’s oblige, toutes les émanations élyséennes. Loi, décret, circulaire sans doute non écrits dans les couloirs directoriaux..        

Plus admirable encore le cheminement de ce courrier  privé. De la boîte mail de l’élue à Madame Albanel, utilement entourée d’un lobby zélateur et délateur, voyez donc quelle époque nous vivons, qui s’empressa de prévenir une société privée. Que l’Etat se sentît bafoué d’une impertinence à France Télévisions sous la férule de notre Président eût été imaginable. Que le Ministère public fût au service d’intérêt privé ne surprendrait pas à la Défense, mais au siège de la distraction culturelle est plus surprenant. Il semble que ce cas s’il est porté devant un tribunal prud’homal ne tiendra pas la route.        

Deuxième affaire. Ce jour doit être tranché le cas d’un dangereux bout en train. Eh oui ! Il est des profs de Philo rieurs.Qu’il ait confondu avec le sous diacre Bigard échappa aussi aux pandores marseillais. Pour avoir dit’ « Sarko, je te vois » 2 fois, au moment d’un contrôle à la gare Saint-Charles et non pas « casse-toi, pauvre con » – même tarif peut-être ?- ce pitre qui ferait sans doute mieux de critiquer la raison pure, a été  condamné à payer une amende de 100 € pour trouble à l’ordre public. Comme si notre Président fréquentait les quais d’une gare… où accoste rarement les yachts. A la Joliette passe encore !        

Il faut en déduire que Canteloup risque de chanter ouh, ouh ! à Cayenne, et l’alcolo de Radio bistrot à Charenton.        

Enfin, la dernière en date, M. Granger,  psychiatre ( voir les publications) leader de la Défense de l’hôpital public est censuré, puni, pour avoir dénigré la future loi de Mme Bachelot. Il me semblait avoir vu dans la manif, un député UMP de la lignée Debré à qui l’on n’a pas coupé le courriel. Mais le délit de ce médecin est gravissime. Il a oublié de demander à Maman Ministre la permission de diffuser son désaccord et en plus a contesté les chiffres de disparition de postes que le Ministère minimise. Un grand patron doit adresser ses projets de mail (iconoclastes) à la direction de la politique médicale (qui le censurera).        

Pour notre omnipotent, il est encore insuffisant de contrôler tous les médias, il faut en plus supprimer la liberté de penser, d’expression et d’humour (comment il était le chef de gare ?) que ce soit un pékin cartésien, un psy, ou un proche d’internet.        

L’axiome de ce totalitarisme est pourtant évident. La démocratie se résume désormais au vote présidentiel. L’élu a ensuite tous les pouvoirs pour 5 ans. C’est méconnaître la philosophie grecque, légèrement antérieure à la dame de Clèves….         

Dans le cadre du Grand Paris, une suggestion : la reconstruction de la Bastille pour l’emplir à coup de lettres de cachet.        

Le peuple aura alors le plaisir de la reprendre.

5 réflexions sur « Bastille, Guantanamo… »

  1. [b]Les meilleures choses arrivent à qui sait attendre…
    J’adore, comme d’habitude….
    Quel talent!!
    Amicalement
    Sophy[/b]

  2. Perso : pour Ph. laV on se demande si le Canard enchaîné…
    Opinion toute perso, que j’ai exprimée par ailleurs…
    Dans le cas de la nomination de Marcel Amont (Ph. laV-plus-libéral) à Radio France, je me demande s’il n’y a pas un cas d’auto-censure de la part de Pétillon et consorts (pour Cabu, évidemment, c’est plus catilleux).
    Bachelot-Narquin n’est pas la véritable ministre, il s’agit d’un ministère dirigé en sous-main par François Ewald et Denis Kessler…

  3. Vous savez il n’y a pas si longtemps, un vieux président malade menant une double vie avait utilisé les services des groupements de sécurité pour interdire la sortie d’un livre.

    Les services de sécurité de la présidence avaient même menacé la famille de cette personne.

    Ce vieux président adepte des ragots avait organisé des écoutes téléphoniques illégales.

    Alors parler de totalitarisme actuellement, je crois que vous devriez parler de comportement présidentiel tout simplement.

  4. à New reporter. Parler de totalitarisme force un peu le trait. C’est pour cela que je n’ai pas ajouté Kolyma?… Et que l’on doive s’en tenir à la personnalité du Président est pertinent. Toutefois il se trouve des juges pour qualifier de trouble à l’ordre public et sanctionner d’une amende de 100 € un quidam disant à proximité d’un flic « Sarkosy, je te vois ». Ce symbole est confondant.

  5. Addendum en forme de sujet pour le concours d’entrée à l’ENM : « Si le prof avait dit: « Chouchou, je te vois » aurait-il été condamable pour trouble à l’ordre public? »

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