En 2015, les français seront amenés à renouveler leurs exécutifs régionaux. Pour l’instant, le Parti Socialiste détient 22 des 25 régions. Cependant, l’évolution du taux de chômage pourrait entraîner une certaine défiance à l’égard des Présidents socialistes de Conseils régionaux comme, par exemple, en Basse-Normandie, une région qui peine à créer de l’emploi en dehors des grandes entreprises de la région comme EDF ou Areva.
Comme beaucoup de français, Laurent Beauvais, le président du Conseil Régional de Basse-Normandie, doit avoir les yeux rivés sur la courbe du chômage. En effet, si les questions de fiscalité dominent les élections municipales, l’accès à l’emploi promet d’être un des sujets principaux des régionales de l’an prochain. Si le PS veut espérer rééditer son quasi-grand chelem de 2010, le chômage doit baisser dans chaque région.
En Basse-Normandie, le chômage a, certes, baissé de 0,4% en décembre. Cependant, sur l’année entière, le nombre de demandeurs d’emplois a augmenté de 2,3% par rapport à 2012. Comme le président du Conseil Régional l’a affirmé à de nombreuses reprises, l’heure est à la mobilisation:
"Je crois à un vrai drame social qui peut mettre à bas notre vieille démocratie et notre régime politique à terme, si rien n ‘est fait pour changer les choses . En Basse-Normandie comme ailleurs, nous devons nous mobiliser. Nous devons agir radicalement autrement , rassemblés, pour faire mentir les vieilles analyses et les vieux remèdes. Tout n’est pas à jeter par la fenêtre mais il faut très certainement remettre en cause beaucoup d’actions et travailler à de nouvelles approches " déclarait-il en février 2013.
Dans la région, tous les départements n’affichent pas le même bilan de santé. En effet, en décembre, la Manche obtient les meilleurs résultats avec une baisse de 1% du nombre de chômeurs en catégorie A. Le taux est de -0,7% dans l’Orne. Il augmente de 0,1% dans le Calvados.
Pour réduire le nombre de chômeurs, la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de Cherbourg-Cotentin semble avoir son avis. Celle-ci vient de publier une étude sur l’impact de la filière nucléaire dans le Cotentin où il apparaît que 13 000 personnes travaillent pour une entreprise de la filière nucléaire dans ce territoire, soit un salarié sur trois du secteur privé. Parmi eux, plus de la moitié (6500) sont employés par EDF, Areva ou DCNS. Les autres (6400) travaillent pour une centaine d’entreprises sous-traitantes.
De 2008 à 2012, les entreprises sous-traitantes du nucléaire ont augmenté de 13% leurs effectifs dans le nord-Cotentin. Le secteur offre de bonnes perspectives pour l’avenir. 4000 emplois devraient être créés dans l’industrie dans les 5 prochaines années, dont les trois quarts liés au nucléaire, principalement au sein des groupes d’Henri Proglio et de Luc Oursel ou leurs sous-traitants.
Il n’en demeure pas moins que ce secteur est actuellement le seul à créer durablement de l’emploi en Basse-Normandie. Laurent Beauvais le sait bien et s’attèle aux nombreux dossiers importants de la région comme Carrier à Alençon, Filtre Auto à Argentan et Jeannette à Caen/Falaise. Cela sera-t-il suffisant pour réduire le taux de chômage en Basse-Normandie? Le président socialiste de la région sait bien qu’il joue son mandat sur cette question.