Hakuna Matata, ces mots signifient que tu vivras ta vie, sans aucun souci, philosophie. Une forme de pensée amenant vers la sérénité. Pourtant l’avenir des lions n’est pas si brillant. Entouré de ses lionnes chasseresses et de ses progénitures, le monarque des animaux, à la couronne en forme de crinière, est en phase de devenir une espèce en voie d’extinction. Ce triste constat est donné à la suite d’une enquête menée par l’Union Mondiale pour la Conservation de la Nature.

Depuis les années 1960, la part des lions à travers le monde a fondu comme neige au soleil. La population léonine a chuté de 90% ! Les gros félins ont même disparus de plus de 26 pays africains et là où il y en avait encore par milliers dans les régions d’Asie Mineure et au sud du Maroc, il n’y a plus personne. Chiffrer cette baisse est une chose difficile car peu d’études visant à recenser les lions ont été opérées dans le passé. On se satisfaisait de calculs approximatifs. A force de nier l’existence de ce pacha des vastes étendues, on est passé à côté de la sombre vérité. La race est même menacée de ne plus être viable, c’est-à-dire, qu’il n’y a plus assez d’éléments reproducteurs pour pouvoir renouveler les générations. Pour ce faire, il faudrait entre 500 et 1000 couples en âge de procréer, mais ce chiffre est loin d’être atteint. Il faut compter au maximum 200 à 300 paires dans les régions dites plus peuplées, le Bénoué au Cameroun et la zone trifrontalières entre le Sénégal, le Mali et la Guinée. Pourquoi un tel effondrement ? La raison principale c’est le déni. A force de penser l’animal si majestueux et si vénéré, il n’était pas envisageable de croire que les représentants de l’espèce mourraient de façon inquiétante. Par conséquent, aucune action de sauvegarde en leur faveur n’a été effectuée.   Signe d’une mondialisation exacerbée, les riches occidentaux sont venus de plus en plus nombreux se payer un « petit » safari en pleine savane. Pendant ce séjour, il n’est pas rare de faire de la chasse au lion. Imaginez comment cela peut faire chic, au retour d’Afrique, lors d’un dîner avec des amis snobinards, d’exhiber une tête de lion comme trophée. La virilité s’est retrouve fortement gonflée. L’Afrique doit faire face à une augmentation de sa population et, de façon inéluctable, il faut la nourrir. Pour cela, il faut augmenter la taille des exploitations agricoles et d’élevage. L’Homme grignote, années après années, sur les royaumes des lions qui ont besoin entre 20 et 200 km² pour pouvoir agir à leur aise. Si le bétail est menacé, les éleveurs n’hésitent plus à abattre froidement le pauvre félin affamé. Un crime de lèse majesté en quelque sorte.

 

Nous vivons dans une triste époque. Le respect envers des choses ou des personnes jusqu’ici inébranlables voire inattaquables s’est volatilisé. Le lion a longtemps été adulé et oser porter la main sur lui était signe de blasphème, maintenant, pour quelques moutons ou veaux dévorés, on fusille  ces gros chats. Par analogie, en Italie, le même égard existait vis-à-vis des loups, mais lui aussi s’est envolé.

 

Le roi de la faune n’est pas laissé à l’abandon, des associations existent malgré tout pour les aider. Citons entre autres, Big Cat, parrainée par l’acteur Vincent Elbaz qui réunit des dons grâce à son site internet.

 

A cause de l’Homme, une fois de plus, un de nos voisins, avec lequel nous partageons la Terre, risque de périr. Toujours plus nombreux, on prend de plus en plus de place et empiétons sur le domaine d’autrui. Il faut agir vite, trop de race se sont déjà éteintes, il serait vraiment dommage de ne plus entendre les lions rugir de plaisir.