On ne court aucun risque ce dimanche matin en pensant que François Bozizé passerait ses derniers moments au pouvoir. Car c’est depuis hier soir que les rebelles de la Seleka sont entrés dans Bangui. Et, selon la Radio France Internationale (RFI), les combattants de la Seleka ne seraient plus qu’à quelques kilomètres du palais Présidentiel. C’est donc une ville de Bangui très déserte ce matin qui vit ces événements tragiques. Tous les commerces sont fermés, l’électricité et l’eau potable suspendues. Eric Massi, l’un des porte-paroles de la Seleka a tout de même rassuré ce matin sur Rfi depuis la France où il vit que le courant serait rétabli dans quelques heures.
En l’absence du courant dans la capitale centrafricaine, il est actuellement très difficile de joindre par téléphone un habitant de cette ville. Quelques rares témoins rapportent tout même avoir vu les rebelles de la Seleka au niveau de PK.12, à l’entrée nord de Bangui. Cependant, le camp du Président Bozizé continu de nier toute présence de la Seleka dans la ville, alors que le mouvement rebelle indique pour sa part être dans la capitale, et ne souhaiterais plus qu’une seule chose à l’heure actuelle : « le départ immédiat de François Bozizé du Pouvoir ». Ce que refuse le Général Président, et appelle les insurgés une fois encore à la table des négociations.
Seulement, jusqu’ici, l’on se demande comment les insurgés ont pu avec une telle facilité rallier la capitale, surtout quand on sait que les Forces Armées Centrafricaines (FACA) sont appuyés sur place par les troupes de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (FOMAC), et surtout par un contingent Sud-africain. Aussi, l’on ne comprend toujours pas le silence qu’affichent depuis quelques temps les chefs d’Etats de la région, et même Denis Sassou Nguesso, qui est pourtant le médiateur mandaté par la CEEAC.
Même la France qui est souvent très active dans ce genre de choses affiche plutôt un silence étonnant. Elle s’est juste contentée de demander à ses compatriotes de ne pas sortir, en attendant un éventuel rapatriement. Même chose côté Tchadien, alors que le Président Idriss Deby est souvent présenté comme le « mentor » du Général Bozizé !
Face à ceci, Monsieur Bozizé devrait très vite saisir ce message que lui lancent ses ex-alliés, et prendre la poudre d’escampette, afin de ne pas se retrouver dans les mains des combattants de la Seleka.