Etonné de ne voir aucune réaction dans Come4news sur le voile de la présentatrice du vingt heures de TF1, je me lance.

A-t-elle eu raison ou tort d’interviewer le président Ahmadinejad voilée ?

Il y a en fait deux questions dans la question: premièrement, a-t-elle eu raison d’interviewer le président iranien ?

Personnellement, je ne vois pas l’intérêt de cette entrevue qui n’a rien apporté, mais qui a permis à Ahmadinejad de se mettre en valeur. Dans ce genre d’exercice, le journaliste sert la soupe au dirigeant politique. On n’a rien appris sur le personnage qu’on ne savait déjà. Le président iranien ne répond qu’aux questions qui ne le dérangent pas. Qu’espérait donc Laurence Ferrari en faisant cette émission ? Aucune révélation et une attitude bien respectueuse à la limite de l’obséquieux.

On a vu la même chose entre David Pujadas et Vladimir Poutine. Le présentateur de France 2 « s’est fait envoyer sur les roses ».

Deuxième question : s’il fallait faire cette émission, la présentatrice devait-elle apparaître voilée ? Tout dépend des tractations qui ont eu lieu entre TF1 et les Iraniens. Le port du voile était-il une condition non négociable ? On ne le sait pas.

Bien souvent les envoyées spéciales sont  bien « obligées » d’apparaître voilées.

On rétorquera que si l’on reçoit un invité étranger, on ne lui demandera pas de s’habiller à l’occidentale. On nous répondra qu’on s’apprête à interdire la burqa en France.

Pour sa défense, la journaliste a déclaré au Monde : « Le port du foulard (et non du voile ou de la burqa) est obligatoire en Iran, qui est une république islamique. (…) Le devoir d’information prime donc sur mes convictions personnelles »

Certains pensent qu’elle a offert au président iranien une tribune internationale « exclusive » inespérée à quelques jours de l’anniversaire des émeutes meurtrières qui ont suivi les élections l’an dernier.