A l’heure où le débat sur les nouveaux rythmes scolaires bat son plein, je me suis renseigné sur les collèges et lycées (privés) musulmans en France. La rentrée 2010 approche, et les établissements éprouvent des difficultés.
A Toulouse, un collège est ouvert depuis septembre 2009 après une rude bataille contre le rectorat qui bloquait l’ouverture de l’établissement. L’école primaire est prévue pour la rentrée 2010, et peut-être le lycée aussi. Un appel aux dons est toujours organisé pour financer ces projets. Je vous laisse découvrir les détails ici: http://www.sabyle.com/forum/viewtopic.php?t=4424.
En 2006, un autre collège-lycée a rencontré des problèmes avec le rectorat: l’établissement Al Kindi, à Décines (Rhône). Plus de détails avec cet article: http://www.20minutes.fr/article/104489/Lyon-Rentree-menacee-au-college-musulman.php
L’école musulmane de Chelles (77) doit aussi ouvrir à la rentrée mais rencontre également des problèmes de financement. Le rectorat ne semble pas en avoir empêché l’ouverture. http://ecole-musulmane-de-chelles77.over-blog.com/
Ces établissements viendront compléter les huit établissements privés musulmans ouverts à la rentrée 2009 en France métropolitaine. Les demandes d’inscriptions affluent et le problème du financement se pose: afin de pouvoir répondre à la très forte demande, il faut agrandir les établissements ou en ouvrir de nouveaux (http://www.saphirnews.com/Rentree-2009-les-ecoles-musulmanes-font-le-plein_a10477.html).
Devant un tel succès, des écoles primaires et même des crèches seront bientôt ouvertes. le rythme s’accélère et c’est justement ce qui peut poser problème: d’où vient l’argent? Le financement est privé, il faut donc veiller à ce que les mécènes n’en profitent pas pour imposer des règles strictes à ces établissements. Le risque de dérapage est grand.
Par exemple, sur le blog du collège-lycée Réussite hébergé par Skyrock, un appel aux dons est fait pour aider à faire vivre l’établissement:
http://musulmane-90.skyrock.com/
L’intention est louable, mais pourquoi avoir mis l’image d’une toute petite fille entièrement voilée avec un exemplaire du Coran dans les mains et pour commentaire "Elle est trop mimi!!! Le Coran fait parti de la vie quotidienne de tous les musulman(e)s…".
Non, ce n’est pas mignon une petite fille qui devrait jouer plutôt que de devenir l’instrument d’un certain fanatisme religieux.
Non, une petite fille voilée dès sa plus tendre enfance n’est pas ce que des parents peuvent vouloir de mieux pour leurs enfants: c’est un symbole flagrant de discrimination et d’infériorisation de la femme. A l’heure où des gens défilent pour maintenir les acquis des femmes (http://www.solidaires.org/article31141.html), obtenus après de rudes combats et qui se trouvent aujourd’hui menacés par la crise économique et l’évolution des mentalités, voir des images d’établissements scolaires montrant des jeunes filles voilées apparaît non seulement comme une régression mais ne peut qu’inquiéter. Plus le temps passe et plus les jeunes filles, volontairement ou non, se recouvrent le visage jusque dans les clips (voir "Peter Pan" de Diam’s où la chanteuse apparaît voilée mais également une adolescente http://www.youtube.com/watch?v=MBEkDUlbDC8). L’amalgame avec la politique est renforcé par la mention "soutien Palestine". Comment, alors, respecter notre principe de dissociation de l’église et de l’état?
C’est peut-être la raison pour laquelle l’ouverture de ces établissements est souvent freinée par le rectorat: la crainte de véhiculer des idées malsaines auprès de jeunes en quête d’identité.
S’il est normal que la communauté musulmane demande l’ouverture d’écoles privées pour satisfaire à leurs besoins, il est normal aussi que l’Etat vérifie si les valeurs républicaines sont respectées. Mais comment s’assurer que certains établissements, sous la pression des investisseurs étrangers, ne vont pas dériver vers des pratiques radicales?
C’est là tout l’enjeu de la réussite de ces structures privées: montrer qu’elles sont capables d’enseigner un Islam moderne, modéré et tolérant, en accord avec les valeurs républicaines.
« C’est là tout l’enjeu de la réussite de ces structures privées: montrer qu’elles sont capables d’enseigner un Islam moderne, modéré et tolérant, en accord avec les valeurs républicaines. »
Un islam moderne ?
cette religuion est restée au moyen-âge. comment peut-elle se atrguer d’être moderne.
Un islam tolérant ?
pourquoi alors imposes ses choix alimentaires et vestimentaires ?
Bonjour Berton,
J’ai connu des musulmans ouverts et tolérants. Mais il faut avouer qu’ils ne fréquentaient pas assidûment la mosquée.
On peut être musulman et ne pas suivre aveuglément ce que raconte l’imam mais ce que dicte son coeur.
Le problème est de s’assurer que ces établissements privés ne vont pas se radicaliser. Les établissements privés catholiques à risque sont étroitement surveillés par l’Etat et le Vatican et ferment au moindre dérapage mais ils acceptent d’être contrôlés régulièrement.
un autre probleme comment ce fait il qu’il faille attendre 5 ans pour un établissement musulman avant de passer sous contrat d’association et donc obtenir un financement public (ce qui est la loi debrté de 1959) et que pour les établissements catholiques la contractualisation arrive dès l’ouverture de l’établissement????? cherchez l’erreur aidez moi à comprendre????? merci bien
Avant de passer sous contrat, une enquête est faite. Et elle peut prendre du temps, surtout quand le financement de l’établisement est complexe. Mais cela n’arrive pas qu’aux établissements scolaires musulmans: il y a aussi des établissements privés catholiques qui ne sont pas sous contrat et ne le seront peut-être jamais car considérés comme un peu trop « traditionnalistes » même par le Vatican. Il ne faut pas voir la discrimination partout.