Rafael Nadal : la rage de vaincre.

Je les entends les sempiternels détracteurs ressortant inlassablement les rumeurs de dopage dès que Rafa remporte un nouveau titre. Ce n’est même plus de la haine qui se colporte sur les nombreux forums mais bel et bien de la bêtise crasse !

Paradoxalement les blessures de Rafa lui sont « bénéfiques ». A chaque fois il en profite pour se ressourcer et progresse dans sa façon de s’entrainer en ne jouant pas systématiquement au tennis. Tout comme Serena Williams, ils ont prouvé qu’ils peuvent redevenir très forts après des blessures, retrouvant rapidement leurs automatismes, l’expérience aidant !

 On peut discerner également une perte de poids, il entre plus volontiers dans le court pouvant distribuer à sa guise avant de lâcher un coup décisif. Savoir maitriser ainsi son jeu, et se servant d’un court de tennis comme d’un échiquier en maitre tacticien. Son service est en constant progrès devenant au fil des années une arme de plus dans sa panoplie.

Oui Nadal est sans doute moins « élégant » que Roger Federer, n’a pas encore le palmarès de son ainé et peut-être ne le dépassera jamais. Ce respect entre les deux champions n’est pas le fruit d’une quelconque connivence, une certaine complicité issue de leurs affrontements qui sont déjà inscrits dans la légende du tennis.

Que l’on préfère le style de Roger Federer ou Novak Djokovic est un fait, mais encore fut-il argumenter de façon plus convaincante. Je ne suis pas spécialement un fan de Nadal, mais ce joueur est hors-norme. Un mental extraordinaire que rien ne parait ébranlé, même après les pires moments de sa carrière, le tout en restant très lucide et humble.

 

 

Ou s’arrêtera l’appétit de Nadal.

On ne va pas refaire l’éloge du taureau de Manacor sur terre battue ou il est quasiment injouable tant son jeu est programmé et naturel sur cette surface. En effaçant des tablettes Bjorn Borg, il prend une tout autre envergure.

Certes à Wimbledon il n’a fait qu’acte de présence, paraissant complétement vidé et à court de forme. Au vu de la tournure du tournoi, le nombre impressionnant de blessures, force est de constater qu’il serait bénéfique d’espacer ces deux tournois majeurs.

Une tournée nord-américaine sur les chapeaux de roue. Une victoire à Montréal, en dominant en finale Raonic, après avoir dominé en demi-finale Novak Djokovic, un match somptueux.

Direction Cincinnati et rebelote. Une nouvelle victoire sur Roger Federer, puis il écarte Berdych en demi-finale. Une finale contre le meilleur serveur du monde actuellement, ou Rafa savait qu’il se devait se montrer fort sur sa mise en jeu tant le service de John Isner est compliqué à remettre en jeu.

Mission accomplie, certes le Majorquin n’a eu aucune balle de break, a dû repousser trois balles de break. En ce moment la confiance est telle que rien ne semble pouvoir enrayer la machine, deux jeux décisifs et Raf pouvait le ver les bras au ciel, un 26ème Master 1000 remporté, et par la même occasion un 59ème titre. Tout simplement hallucinant, et qui ne fait que confirmer que Nadal n’est pas qu’un joueur de terre battue, amis était-il utile d’en faire la démonstration !

Quelle année !

9ème titre, dont un grand chelem (Roland-Garros) et cinq Masters 1000 (Madrid, Rome, Indiana Wells, Montréal et Cincinnati). Désormais le rôle de grandissime favori à l’US Open  lui incombe.

Au vu des progrès affichés, de sa volonté de se montrer plus offensif en entrant dans le court pour mieux dicter le jeu, le tout en frappant ses balles moins arrondies, et toujours cette rage de vaincre, cette hargne de toujours essayer de renvoyer la balle, qui au fil des minutes pèse sur l’adversaire.

Lundi Rafa reprend la seconde place à Andy Murray et peut parfaitement ravir la première place à Novak Djokovic. La pression est d’ailleurs sur le joueur serbe qui a beaucoup à perdre d’ici la fin de la saison au contraire de Nadal.

Maintenant bien évidemment on aborde un tournoi du grand chelem, et les motivations n’en sont que renforcées. Mais au vu de l’impact physique de Nadal ces dernières semaines, l’énorme capital confiance emmagasiné, il sera compliqué de mettre à terre le taureau de Manacor. Son plus sérieux adversaire reste finalement son physique.

 

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