Le Sénégal vit une fin de règne. Les problèmes du pays sont royalement ignorés du gouvernement, le dialogue social n'existe plus depuis longtemps, les lois sont tripatouillées à souhait, pour durer encore un peu…

Et, pendant que le peuple essaye de faire face aux multiples hausses de prix de produits de consommation courante, une race de nouveaux riches jouisseurs et insolents étale sa richesse aussi soudaine qu'incompréhensible.

Dans leurs bouches, un projet fumeux se transforme en grande réussite, une promesse devient une certitude, le reniement et la trahison prennent des airs de vertu…

Jusqu'à peu de temps, il existait un quasi accord social sur la non utilisation de la violence pour se débarasser de cette mafia, au nom du respect des principes républicains. Depuis quelques temps, des voix, certes encore isolées, remettent en cause ce consensus.

Leur argumentaire repose sur 2 idées, le respect du principe républicain est valable dans… une république et qu'avec des gens qui ne veulent pas discuter et ne comprennent que le langage de la violence, il faut utiliser le langage adéquat sous peine d'être une opposition impuissante et non crédible.

Le passé politique de Wade ne leur donne pas tort, il a effectivement été le politique le plus violent de l'histoire du Sénégal. le Pds, son parti avait même une milice dont les membres étaient surnommés les "calots bleus", aujourd'hui reconvertis dans la police et les gardes du corps ministériels.

L'idée de la descente dans la rue fait son chemin chez les sénégalais. Quand un peuple, par nature pacifique, voire même un peu passif et peureux, commence à envisager ce genre d solution, le pouvoir a de quoi se faire des cheveux blancs.

Le fait que Wade père et fils soient chauves depuis de longues années ne les empêchent pas d'être visiblement inquiets sur la fin du règne du père et la dévolution du pouvoir au fils.