On nous avait annoncé que cette fois pour la campagne présidentielle, tout allait se jouer sur internet qui serait le premier média d’information. C’était bien parti, on tweetait partout et on suivait quelques meetings sur internet, les candidats faisaient plus ou moins campagne sur le net… Mais la campagne est restée bien présente sur les télévisions, alors qui a le plus influencé cette campagne présidentielle ?

 

 

 (capture d’écran sur le site Huffingtonpost.fr)

 

1/ l’influence d’internet

Selon une enquête récente 8 Français sur 10 utilisent aujourd’hui internet (d’après le site slideshare.net). On peut donc penser que pendant la campagne, ils passaient un moment tous les jours à la recherche des derniers bruits de la campagne ou pour ceux qui travaillent, au visionnage le soir des vidéos des meetings de la journée… Donc, plus que jamais internet devenait l’outil d’information n°1 pour l’électeur de base ! Toujours selon la même étude les Français seraient 73 % « à ne pouvoir plus se passer d’internet dans la vie de tous les jours » et 63 % à considérer « qu’internet, c’est plus de transparence et de démocratie » !

Donc, c’est internet qui semble jouer un rôle prépondérant dans cette campagne. Ce n’est pas la première fois, déjà en 2007, ce média commençait à être utilisé sérieusement pour la campagne électorale, même s’il n’y avait pas encore la masse des « twitos » ! Certains entretiens concernant deux représentant des candidats auraient été vus par 190 000 à 200 000 personnes. Il y a souvent autant ou plus de personnes qui regardent les vidéos des meetings sur internet que celles qui y participent. Pour le dernier meeting de Hollande au Château de Vincennes, il y a eu plus de personnes qui ont regardé le meeting sur la vidéo retransmise par le net  que de participants à la réunion (plus de 100 000). Quatre Français sur dix considèrent désormais qu’internet « est un média privilégié pour s’informer sur la campagne électorale », selon terrafemina.com.

Internet ne fait pas qu’informer, pendant cette  campagne, il sert aussi à mobiliser. Les militants sont à l’œuvre sur internet et plus souvent sur les réseaux pour le meilleur, comme pour le pire ! Il amplifie aussi ce que diffuse la télévision, comme par exemple le « non-débat » entre Jean-Luc Mélenchon et Marine le Pen qui a été beaucoup relayé sur les réseaux et sur une vidéo de youtube. Mais le net n’est pas « qu’une télévision de rattrapage », c’est aussi un média d’information qui parfois est plus rapide que la télévision. On a bien vu que les candidats ont consacré une partie de leurs moyens pour assurer une certaine présence sur le web. Ils ont utilisé des spécialistes pour irriguer grandement les réseaux ! Mais il faut bien reconnaître qu’ils sont encore une minorité de Français (36 %) à se rendre au moins une fois par semaine sur internet, alors qu’une majorité (53 %) restent passifs. Seulement 13 % de personnes « seraient très actives » et regarderaient souvent les vidéos, les interview, etc…(d’après un sondage publié par terrafemina.com).

Les réseaux sociaux se sont politisés et ont participé activement à la campagne jusqu’à saturer les internautes par moments ! Un des plus célèbres actuellement « Twitter » toucherait environ 5 millions de personnes, ce qui est considéré comme insuffisant pour vraiment avoir une influence sur l’opinion publique ! Facebook, le géant, concerne lui déjà 28 millions de personnes. Il est évident que cela a permis aux candidats de se démultiplier sur le net !

 

2/ l’influence de la télévision

Pendant la première partie de la campagne, deux émissions de télévision ont attiré un large public, il s’agit de « paroles de candidats » (TF1) et « des paroles et des actes (sur France 2). Cette dernière aurait totalisé en tout 26 millions de téléspectateurs, alors qu’aucune radio ou internet n’ont pu atteindre ce score dans un temps aussi court.

C’est aussi à la télévision qu’ont eu lieu en direct la plupart des événements importants de la campagne, comme des déclarations de candidatures et les principales  mesures des programmes. Pour les communicants, la télévision est le média qui permet de faire passer des messages courts et percutants, alors que sur le net et les journaux, on détaille davantage.

Pendant cette campagne, la télévision reste le média que les Français ont utilisé le plus pour s’informer et les journaux télévisés semblent être pour les candidats ce qui leur permet d’être le plus persuasif ! Ils ont plus ou moins une réputation de « neutralité » qui fait que le téléspectateur se sent plus en confiance et plus disponible pour recevoir les arguments des candidats.. La télévision traite aussi de nombreux aspects : enjeux, attaques personnelles, sondages, etc…

Les journalistes prennent aussi beaucoup de temps de parole par rapport aux candidats. Ils utilisent ce temps pour faire approfondir les stratégies, pour amener les candidats à dévoiler ce qu’ils ne souhaitent pas. Ce faisant, ils arrivent à captiver la curiosité des spectateurs qui ne manqueraient pour rien au monde ce genre d’émissions ! Les journalistes de télévision accordent une visibilité aux candidats plus ou moins grande, et en ce sens, on peut dire qu’ils influencent les citoyens. La manière dont les candidats sont présentés dans les journaux télévisés joue aussi certainement un rôle sur les électeurs.

 

3/ La télévision est le média qui a le plus porté cette campagne présidentielle.

Je dirai donc que la télévision a gagné le match contre internet dans cette campagne ! On allait voir ce qu’on allait voir avec internet, mais force est de reconnaître que ce n’est pas ce média qui a le plus d’influence actuellement, contrairement peut-être aux attentes que certains avaient !

C’est peut-être parce que l’usage d’internet nécessite une période d’acclimatation plus grande. Ce qui est sûr c’est que ce média a progressé mais pas au point de bousculer la fée du logis ! Les anciens préfèrent encore regarder leur télévision plutôt que d’aller s’informer régulièrement sur internet. Les jeunes y vont davantage, mais pour beaucoup, c’est  à travers les réseaux qu’ils attrapent plus ou moins des informations !

Il faut reconnaître aussi que les politiques se méfient un peu de la toile. Ils risquent moins d’être pris à partie sur les plateaux de télé que sur le net. Les commentaires peuvent être parfois violents si les modérateurs ne font pas toujours le tri !

Il y a aussi le grand succès des meetings, plus nombreux cette année, et retransmis en continue par les télévisions, alors que cela n’avait pas été le cas en 2007. C’est la première fois qu’on pouvait suivre un meeting en entier et en direct devant son petit écran de télévision et pour beaucoup cela restera mémorable ! On a assisté à de grandes messes politiques, grâce à la télévision ! Ah ! Ces vues de vagues de drapeaux ! Ces gestes et ces attitudes de candidats !

Internet n’a donc pas supplanté la télévision et peut-être que ce ne sera jamais le cas. Dans cette campagne, la télévision est restée le leader de l’information. Il y a une culture Française qui demeure. Mais internet devient quand même un prolongement de la télévision. Parfois, on privilégie la télévision, parfois internet. Ainsi, j’ai regardé le dernier meeting de la campagne sur internet et un débat hier soir sur la 5.