Dans la nuit de Vendredi, une puissante explosion a frappé un immeuble du camp de réfugiés d'al-Bureij, au centre de la bande de Gaza, selon sources médicales et témoins.
Mo'aweya Hassanein, chef du service des urgences et des ambulances du ministère de la Santé a déclaré la mort de huit Palestiniens, tandis qu'une quarantaine a été blessée.
Dans l'immeuble, vivait avec sa famille Ayman al-Fayed, 42 ans, chef des Brigades Al-Qods, la branche armée du Jihad islamique. Ses deux enfants et son épouse ont également été tués.
Un blocus israélien ayant été instauré depuis le 17 Janvier, et l'armée israélienne ayant pour habitude de viser les habitations des militants, un telle attaque ne paraît guère surprenante : plusieurs témoins ont ainsi affirmé avoir vu un avion de combat israélien F-16 lancer un missile sur l'immeuble, ce qui fut rapidement relayé par la presse.
Pourtant, peu de temps après, un porte-parole de l'armée israélienne a affirmé ceci : "Nous n’avons pas mené d’opération vendredi contre la bande de Gaza (…) Nous ne sommes pas impliqués dans ce qui s’est passé à El-Boureij ce soir".
Alors que les Israéliens ne cachent guère leur intention de "liquider" les chefs du Hamas ; le chef de la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense de l’autorité d’occupation, Tzahi Hanegbi a d'ailleurs récemment affirmé qu' "il faut renverser le régime du Hamas, pulvériser sa force militaire et liquider tous ses dirigeants, sans faire de distinction artificielle entre ceux portant des ceintures d’explosifs et ceux portant le costume de diplomate", un tel démenti ne peut qu'étonner.
Malgré la profonde opposition qui divise le Fatah de Mahmoud Abbas, qui gouverne la Cisjordanie, et le Hamas de Gaza, une certaine solidarité semble lier les deux partis. Les responsables de Cisjordanie n'ont cessé de réclamer une forte réaction contre les "crimes israéliens" à la communauté internationale ; d'autre part, un porte-parole du Fatah a accusé Israël d'être responsable de l'explosion.
Quoi qu'il en soit, plusieurs roquettes ( 10 selon le Hamas, 5 selon Tsahal ) ont ce matin été lancées vers Israël, en écho aux mises en garde du Hamas suite aux déclarations israéliennes pré-citées : "Ces menaces ne font pas peur au Hamas ou au peuple palestinien. L'occupant israélien doit savoir qu'il aura à payer un prix sans précédent s'il commet une telle stupidité".