L’ancienne ministre, qui a occupé pratiquement tous les ministères régaliens, a déclaré au Figaro :  « Les règles de droit doivent être respectées par tous. Je me demande où l’on va quand des ouvrages écrits par des magistrats reposent sur des on-dit, démentis par ceux-là mêmes que l’auteur présente comme ses sources. Comment les Français peuvent-ils faire con­fiance à la justice quand un juge ne respecte aucune des règles de procédure, de réserve ou de déontologie ? Comment la presse peut-elle se faire l’écho, voire le laudateur, d’écrits reposant sur ces bases ? Il est indispensable de rappeler les principes de la vie en commun au sein de la République. »  

En lisant ces lignes, je m’interroge sur plusieurs points :  ·         Quand des policiers se font communiquer par des opérateurs de téléphone des renseignements sur des journalistes qui enquêtent sur des affaires a priori pas très nettes où sont impliqués des membres du gouvernement, où est le respect des règles de droit ?  ·         Quand un ancien président de la République argue de ses problèmes de santé pour ne pas assister à son procès qui a été abusivement repoussé sur la base d’une immunité exagérée, où est la justice ?  ·         Quand des litiges comme celui opposant Bernard TAPIE à l’Etat dans l’affaire Adidas-Crédit Lyonnais sont réglés à l’avantage de ce dernier en marge de la justice ordinaire, où est l’égalité des citoyens ?  ·         Quand les élus UMP sont en université d’été et que tous leurs commentaires se bornent à dénigrer les autres partis, et surtout le grand rival PS, car ils n’osent trop critiquer les positions du Front National, soit parce qu’ils en sont trop proches, soit parce qu’ils pensent récupérer les voix des électeurs de ce parti xénophobe et antidémocratique, où sont l’originalité et l’attractivité de ce parti qui se veut de gouvernement ?  ·         Pourquoi les élus UMP critiquent-ils les origines norvégiennes ou coréennes de certains élus et pas les origines hongroises et grecques d’autres ?  Quand donc notre personnel politique se rendra-t-il enfin compte que les Français ne sont pas plus bêtes que la moyenne et qu’il faut arrêter de leur raconter tout et n’importe quoi ?  De nombreux Français avaient prévu de voter DSK aux prochaines présidentielles. Le retour hypermédiatisé de ce dernier sur le sol français les a écoeuré, car même s’il n’a commis aucun acte répréhensible dans cette affaire, l’étalage d’argent, son hypersexualité, son mépris des autres, son absence d’excuses ou de regrets les ont cocufiés, et ils ne l’oublieront pas.  Un jour, seuls les encartés iront encore voter, les autres citoyens n’en auront plus envie.