Le déni de grossesse se définit comme le fait pour une personne de ne pas avoir conscience de l’être. Faute de cette conscience, le ventre ne grossit pas et la grossesse passe généralement inaperçue de l’entourage.

C’est impensable de se rendre compte de rien! Pourtant, c’est ce qu’il m’est arrivé. J’étais déjà maman de deux garçons âgés de 7 et 10 ans lorsque ça m’est arrivé.

Les femmes enceintes ne se savent pas enceintes, ne changent pas de taille, leur corps est comme dominé par leur psychisme. Et le bébé lui-même se comporte comme un passager clandestin, il se cache derrière les organes, et se développe dans la longueur.

Pourquoi dans les cas de déni de grossesses, les femmes continuent elles à être réglée, est-ce le psychisme qui intervient?

Beaucoup de ces femmes prennent la pillule et donc ont des règles régulières. Mais tous les cas sont différents. Voyez moi, je n’étais pas sous contraceptif oral et pourtant j’avais un cycle menstruel régulier.

Dans ce cas là, le psychisme est surpuissant et commande le corps. Ce que veut la tête, le corps le peut.

Il faut l’avoir vu de ses yeux pour le croire. Pour loger le bébé, le corps se modifie imperceptiblement, elles musclent leur paroi abdominale, l’utérus se développe vers le haut et on ne voit pas le fœtus. Un symptôme dont il reste à déterminer les causes. Certes, il y a le cas évident de la jeune fille violée qui refusera de porter l’enfant issu de ce crime. Mais au delà de ce cas facile à comprendre, on ne peut pas faire des généralités.

J’ai très mal pris l’annonce de cette grossesse. Psychologiquement ce fut très difficile d’assimiler tout ça, la grossesse, la venue d’un bébé, le passage de quatre à cinq.

Et durant une nuit, le bébé est venu se placer dans mon ventre. Je me suis réveillée avec le ventre énorme d’une femme enceinte. Ce fut un vrai choc pour moi et pour mon entourage. Mais bon, ce ventre ne m’a pas aidé à accepter cette grossesse, à accueillir ce nouveau bébé….

Mon fils est né, et je l’aime très fort.

Comment ne pas avoir ressenti cette grossesse, alors que j’en avais déjà vécu deux et surtout comment ne pas sentir ce bébé.

Comme je le disait plus haut, la tête veut, le corps peut.

Les dénis de grossesse surviennent dans tous les milieux, à tous les âges, parfois les femmes ont déjà eu des enfants, ce ne sont pas forcément des femmes en situation d’échec.

Beaucoup de personnes continuent à nier que le déni de grossesse puisse exister. À prendre pour des folles les femmes à qui cela arrive. À penser que nous avons caché cette grossesse. C’est faux. Il faut se dire que c’est très dur d’assimiler le choc. Et loin d’être issues de milieux défavorisés, d’être déficiente intellectuellement ou de présenter des troubles psychiatriques, les femmes concernées sont d’une normalité désarmante, ce qui rend le phénomène troublant.