On y succombe non sans délice, mais on a pourtant du mal à le définir. Le charme, cette grâce indescriptible et abstraite, est sans doute la forme d’attrait la plus puissante.

Le charme est un jugement subjectif qui repose sur des données immatérielles. Alors que la beauté peut se décrire au travers de critères qui nous sont propres, le charme tient plutôt de la magie, d’un ensorcellement. D’ailleurs ce mot définit aussi un "sort".

Il me semble que le charme est un ensemble de signaux sensuels qui émanent de "l’intérieur" d’une personne pour clignoter à l’extérieur.  Ainsi la voix, qui est extrêmement évocatrice, peut toucher un interlocuteur à distance, au téléphone par exemple. Le charme est grandement lié à la personnalité, il est foisonnant et présente mille facettes. L’humour est très séduisant mais un caractère ténébreux l’est aussi. Le sourire d’un être peut nous saisir en plein coeur et provoquer une petite décharge d’adrénaline. Il y a aussi toute la gestuelle, la manière de bouger son corps et d’utiliser ses mains.

Pour moi, le charme d’une  personne qui n’est pas physiquement belle, lorsqu’elle en a, possède une puissance décuplée. Certains défauts d’aspect sont même extrêmement "érotisants" et nous bouleversent sans que nous sachions pourquoi… Souvent, nous nous attachons à un simple petit détail qui devient le symbôle de la personne toute entière. il pourrait y avoir là, une sorte de fétichisme. Nous sommes nombreux à faire une petite fixette autour d’une caractéristique physique ou psychologique : les femmes fragiles, les hommes chauves, les hommes à moto, les femmes à lunettes… etc… C’est sûrement que ces futilités représentent au plus profond de nous, un charme secrêt dont l’origine n’est pas consciente.

Qu’y-a-t’il de plus voluptueux que d’être sous l’emprise du charme d’autrui ? Le charme attire la sympathie et est le moteur de beaucoup de nos relations, qu’elles soient amicales, professionnelles ou amoureuses bien-sûr. A la question le charme s’estompe-t’il avec le temps, personnellement je répondrais que non. Après de nombreuses années de mariage je pense qu’il conditionne la pérénité du désir. En effet, après les débuts passionnels d’un couple, les défauts respectifs de chacun apparaissent plus nettement et les conflits gagnent du terrain. Pourtant, ce pouvoir d’attraction auquel on a été sensible au début, viens réveiller tant de sensations et de souvenirs qu’il permet à l’amour de durer encore.