L’essaim séismique qui se produit, depuis le 20 mai 2012, et qui affecte la Pianura Padana Emiliana, dans la généralité, est le résultat de l’affrontement entre deux plaques de la croûte terrestre, les plaque Afrique et Eurasie, plus spécifiquement, trois plaques, les plaques Adriatique(1), – poussée par la plaque Afrique -, Italia et Eurasie. Tout particulièrement, il est la résultante, dans le bassin océanique comblé du Pô, de la compression, – entre le Nord, les Alpes, et le Sud, les Apennins -, créée par l’affrontement des dites plaques.

 

 

 

Outre l’orogenèse des Alpes et des Apennins, sous la poussée de la Plaque Afrique, la subduction, en milieu continental et non en milieu marin, de la plaque Adriatique sous la plaque-terrane Italia, additionnant à l’orogénie des dits Apennins, la structuration d’un arc volcanique, génère la formation de failles dans le socle, ancien bassin océanique comblé, de la Pianura Padana. De fait, deux séries de failles s’entrecoupent :

– celles, parallèles, certaines transformantes et d’axe Sud-Sud-Ouest/Nord-Nord-Est, qui sont impliquées dans l’essaim séismique qui frappe, depuis le 20 Mai 2012, et très probablement depuis les séquences p récursives de Janvier et ses suivantes, l’Émilie, mesurant entre 40 et 200 kilomètres de long :

– et celles, tranverses, en éventail et d’axe Est-Sud-Est/Ouest-Nord-Ouest, cisaillant, dans le sens longitudinal, le bassin versant du Pô, s’étalonnent entre 30 et 70 kilomètres de longueur. C’est l’une ou plusieurs d’entre elles, entre Ferrare et de Modène, qui sont siège des foyers séismiques.

 

 

Oubliant le passé tectonique et sismique afférant à la Pianura Padana, – événement violent de 1570 à Ferrare, en 1639 avec un épicentre près de Finale Emilia avec dommages similaires -, une région très riche en produits gaziers et pétrolifères, et lieu de recherche privilégié, avec leurs méthodes « explosives » des grands méthaniers et des holdings pétrolières, le Bassin versant du Pô, pour faciliter ces types de recherches à hauts risques générant des déplacements et des fracturations des roches et des accumulations des contraintes, a été classé à « faible sismicité. »En outre, et en corrélation avec cette norme sismique, depuis 2007/2008, de nombreux forages, profonds, ont été autorisés(2) afin de finaliser la réalisation d’énormes dépôts souterrains, – en millions de mètres cubes -, de stockage de gaz…

 

 

 

 

La compression, entre deux plaques, – la plaque Adriatique poussée, vers le Nord-Est par la plaque Afrique, et la plaque Eurasie(3) -, génère des failles qui accumulent l’énergie. La libération de cette contrainte se produit, toujours après une période de récurrence plus ou moins longue, suivant les zones sismiques, soit dans un court laps de temps horaire par le truchement de tremblements de terre d’intensité supérieure à 5.0 sur l’échelle de Richter, soit par le biais de petits séismes de magnitude comprise entre 3.5 et 5.0 distribués au cours d’une séquence s’étalant sur quelques jours, soit une évacuation lente et subtile de l’énergie qui n’affole pas les stylets des sismographes, qui masque la réaction des roches face à la pression exercée par la compression et qui, généralement, est précurseur, des semaines, des mois, voire des années plus tard, d’un aléa séismique de forte intensité.

 

 

 

En toute chose, il est à penser qu’au cours des prochains jours, semaines voire mois, le sous sol de la Pianura Padana, va continuer à trembler et des séismes de magnitude supérieure à 5.0, sur l’échelle de Richter, risquent encore de se produire. Il est même à craindre des secousses de magnitude égale ou supérieure à celle du 20 Mai, de magnitude 6.0

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30 Mai 2012 © Raymond Matabosch

 

Notes


(1) Certains scientifiques associent les plaques Adriatique et Italia à l’Eurasie, d’autres soutiennent que la plaque Adriatique s’est détachée de la plaque Afrique et qu’elle en est toujours incluse.

(2) Désigné, par les autorités locales, comme l’instigateur de ces forages, le Docteur Boschi allègue, en réponse à ses détracteurs, que « ces activités n’ont pas entraîné de problèmes particuliers d’autant que la région n’était pas sismique… et elles ne sont pas responsables des tremblements de terre qui frappent l’Emilie… » Sources : Météo Portale Italia.

(3) La plaque Eurasie est une plaque tectonique de la lithosphère de la planète Terre. Les scientifiques y associent les plaques et terranes Ibérie, Maghreb rifain, Italia, Adriatique, Mer Égée, Anatolie, Amour, Yangtsé, Okinawa, la Sonde, Birmanie, Timor, Mer de Banda et Mer des Molluques.

 

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Un séisme dévastateur, de magnitude 6.0, frappe le Nord de l’Italie.