Quelle stratégie électorale pour le PS,

après l’après DSK ?


 

DSK n’étant plus en course la première chose qui vient à l’esprit concerne les nouvelles cotes sondagères des postulants à la primaire socialiste. Qui de François Hollande, de Martine Aubry, de Ségolène Royal récoltera le plus de sympathisants au PS. On peut penser que la normalité voudrait que ce soit François Hollande, coté derrière DSK il aurait maintenant 33 % des sympathisants de gauche et 42 % de sympathisants socialistes. Martine serait à 23 % et 22 % quand à Ségolène Royal, la moins aimée des socialistes, le tout contre Ségolène étant toujours d’actualité serait à 20 % pour la gauche et de 18 % parmi les socialistes selon le sondage CSA du 18 mai. On voit que SR est plus coté à gauche que chez les sympathisants socialistes, mais elle remonte. Dans l’opinion Ségolène serait créditée de 68 % d’opinion défavorables soit une de plus que Marine Le Pen qui aurait 67 % selon le baromètre mensuel CSA publié par Les Echos le 13/05, mais reste-t-il crédible après ce qui vient de se passer ?

Au premier tour des présidentielles dans l’hypothèse François Hollande, celui-ci serait à 23 %, Nicolas Sarkozy à 22 % et Marine Le Pen à 20%, rien de bien significatif. Dans l’hypothèse Martine Aubry, elle obtiendrait 23 % faisant jeu égal avec Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen serait à 19 %. Dans l’hypothèse Ségolène Royal, celle-ci ferait 18 %, Nicolas Sarkozy 23 % et Marine Le Pen 20 %. Ces données montrent que le classement d’avant l’affaire DSK reste inchangé et que rien n’est joué, les écarts se sont resserrés et deviennent peu significatifs étant probablement dans les marges d’erreurs.

Une chose est certaine, cette minable affaire DSK confirme que la crédibilité morale du PS est entamée, pour Sarkozy, le PS a perdu la bataille de la morale, est c’est bien vrai avant qu’il perde au premier tour de la présidentielle. Nicolas Sarkozy serait aussi un bénéficiaire de l’affaire et verrait même son indice de popularité augmenter. A vouloir soutenir DSK contre les faits, 6 chefs d’inculpation, même s’il n’est pas encore condamné et qu’il bénéficie de la présomption d’innocence, il est évident connaissant DSK et son penchant pour les femmes, ce n’est pas sa première affaire, les socialistes se sont tués comme ils ont tué Ségolène en 2007, voir mon article les Strauss-Kahniens ont tué le PS. A vouloir minimiser les faits sur les horaires et les conditions de départ de DSK, ils perdent, par orgueil toute crédibilité dans l’opinion, alors qu’ils savaient très bien qu’il avait un passé plus que chargé sur les femmes qu’il aurait harcelées, voir DSK et l’impossible maîtrise. Au lieu de reconnaître une réalité, ils s’enfoncent dans l’erreur qui leur sera fatale. Seule Ségolène Royal un peu en dehors du PS peut ne pas être touchée par cette erreur orgueilleuse qui cherche à détourner les faits sur des points futiles eus égard aux 6 chefs d’inculpation du jugement lors de la première comparution. Le sondage donnant les Français à 57 % pour un complot et à 70 % chez les socialistes ne tient pas un seul instant, étant le fruit de leur désillusion.

Parmi les principales personnalités politiques DSK n’étant plus en course, Nicolas Hulot serait à 6 %, Jean-Luc Mélenchon à 5 % quelque soit le candidat socialiste. François Bayrou à 7 % et 9 % et Jean-Louis Borloo 8% et 10 % leur meilleur score serait obtenu sur Ségolène Royal.

Par contre les centristes divisés et débarrassés de DSK restent pour chacun d’eux, Bayrou et Borloo dans des cotes habituelles, ils ne profitent pas pleinement de l’affaire DSK rassemblant à eux deux de 16 à 19 % suivant le socialiste qui serait au premier tour. Cela montre que les Français sont encore sous le choc et qu’il faut attendre quelque temps que ce tsunami politique s’estompe.

Que deviendra la stratégie du PS quand ne resteront que deux postulants. François Hollande, Ségolène Royal. Martine Aubry faisant durer le suspense sur sa candidature aux primaires ne se présentera pas pour des raisons que j’ai maintes fois évoquées, voir les Strauss-Kahniens ont tué le PS .

Pour le moment la stratégie électorale du PS apparaît celle qui serait liée à celui ou celle qui sera désigné(e) à la primaire. Les sujets importants ne sont pas clarifiés dans le programme socialiste bien qu’il en donne les grandes lignes. Quelle politique sur l’immigration, sur les immigrés clandestins qui débarquent ou arrivent des autres pays d’Europe, sur le coût de la vie, l’augmentation des salaires et des retraites, sur le chômage, sur les délocalisations, aucun de ces sujets majeurs n’y sont précisément développés, que des orientations. Le RSA, l’espace Schengen, comment combattre les abus des banques, les coûts de l’énergie, tout ce qui est annoncé est un livre électoral développé dans ses grandes lignes qui ne permet pas de fixer des points précis.

Alors, comment reconquérir les classes ouvrières quand le PS apparaît de plus en plus un parti de classes moyennes, de cadres ayant une sécurité d’emploi, fragilisé par cette affaire bien que l’on soit à un an de la présidentielle.

La sociale démocratie qui était portée par DSK est en perte de vitesse en Europe car elle n’a rien apporté de concret ayant ménagé des concepts de droite avec une teinte socialiste. Elle est dans la ligne de François Hollande ce qui ne colle pas dans l’évolution politique des idées qui exige des ruptures franches avec la politique droitière actuelle. Quelle serait donc la meilleure stratégie ? La plus à gauche séduirait à coup sur la classe ouvrière par une augmentation des salaires qui en ont bien besoin, mais n’apporterait pas pour autant une meilleure qualité de vie durable dans la mesure ou notre déficit qui est énorme mettrait notre pays dans une situation financièrement délicate. Il faut avant tout redresser nos finances ce qui impose une politique de rigueur pour ensuite répartir le fruit du sacrifice plus équitablement que ce qui a été fait par le gouvernement actuel. La situation que laissera la droite ne permet pas dans l’immédiat une politique de gauche, et toutes promesses démagogiques se solderont par plus de déficit.

Sociale démocratie out, le tout à gauche n’est pas suffisant pour rassembler une majorité de plus de 50 %, il faut donc ouvrir. Quelle politique pour ouvrir, c’est le pragmatisme social préconisé par Ségolène Royal qui s’affranchit de tout dogme.

Le pragmatisme social c’est quoi, c’est reconnaître que l’on ne peut accepter toute la misère du monde et qu’il faut rejeter les migrants clandestins, c’est reconnaître qu’il faut revoir les conditions de l’espace Schengen dans une politique d’intégration. C’est adapter la politique aux conditions sociales qui sont différentes sur le territoire. C’est donc pour les milieux défavorisés une politique d’éducation adaptée de meilleurs profs et des classes de circonstance, une politique de sécurité renforcée par une police retrouvée et proche des gens, la création de centres contre la jeune délinquance, une politique de logements en supprimant les taudis, c’est aider les familles monoparentales, et beaucoup d’autres choses pour les retraités. Mais c’est aussi une politique d’investissements par la modulation de l’impôt, le donnant donnant comme l’exprime Ségolène Royal pour la création d’emplois. C’est une surveillance ces prix efficace pouvant aller jusqu’au blocage pendant quelque temps. C‘est développer les énergies renouvelables, c’est moduler les revenus pétroliers en réinvestissant les supers profits, et puis, c’est permettre à tous de se soigner en contrôlant les sur honoraires des médecins et en réinvestissant dans nos services de santé. Sans oublier la justice bien mise à mal par ce gouvernement qui ne permet plus de se défendre correctement.

En d’autres termes c’est une politique plus à gauche, pragmatique et responsable, sans démagogie qui ne peut se mettre en place qu’après avoir redressé nos finances.