il nous faudra attendre pour Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy a perdu sa possibilité de laisser une trace profonde du Sarkozisme comme il l’aurait souhaité. Le non renouvellement de son mandat le place dans la catégorie des Pompidou, et Giscard d’Estaing, bien que le cas de Pompidou soit différend. C’est la maladie qui l’a privé d’un second mandat. Quand au Giscardisme qu’est-ce c’est ? Pour laisser son empreinte, il faut qu’elle devienne une référence d’exemple bon ou mauvais, or celle de Sarkozy, ce sera le Fouquet’s, le président bling-bling, et c’est dommage pour la droite qui n’aura finalement que le Général de Gaulle. Je l’ai combattu, par ce qu’il ne m’apparaissait pas un bon président, son expérience à l’intérieur m’avait suffi, et il ne l’a jamais été, trop dogmatique à droite, voire extrême droite, trop malpoli, ce n’était pas ce qu’il fallait à la France. Il faut se rappeler ses débuts ou il vilipendait ses prédécesseurs, il les écrasait. Il a beau clamer qu’il aime les Français, c’est faux, il aime ceux qu’il veut bien aimer, c’est différent. Il a mené son quinquennat au pas de charge ce n’est pas comme cela que l’on gouverne. On ne fait pas la politique des cas. Une politique c’est une direction réfléchie mûrie, que l’on a dans sa tête, l’équilibre des institutions et leur respect, ce n’est pas vilipender la justice qui applique les lois de la république. Beaucoup oublie ses débuts, moi je ne les oublie pas. Pendant cinq ans il a laissé la moitié de la France, celle des pauvres, bien qu’il prétende qu’il a tout fait. C’est faux, il ne pouvait en faire moins. Bien sûr son camp ne tare pas d’éloges sur ce qu’il a fait, mais, l’empreinte c’est autre chose.

C’est un article du Monde.fr édition d’abonnés sur «Mais qu’est-ce qu’est donc le Sarkozysme ?» qui m’a poussé à écrire. Le Sarkozysme reflet culturel de Sarkozy sera l’apanage des historiens qui l’analyseront sa trace, sur l’histoire de notre république, ainsi que pour les autres présidents, avec le temps aidant. C’est leur métier qui dépend beaucoup de ce que les journalistes en n’ont fait dans leurs éditoriaux, communiquées, et analyses pendant leur activité. Ce sont eux qui impulsent le mot culturel pour désigner la politique d’un président en exercice.

J’avais pensé écrire sur ce thème et je m’étais dit, il faut attendre que cette élection soit conclue, que Nicolas Sarkozy soit battu pour imaginer la trace que les historiens lui donneront pour les générations futures. Il est encore jeune, il peut donc encore servir et améliorer sa trace. Il veut quitter pour un temps la politique c’est bien, mais il reste le patron moral de l’UMP. Par contre, nous avons la chance d’avoir été au fait même de son activité donc d’en donner un jugement à chaud, le seul vrai en quelque sorte, mais pas le plus réfléchi.

Nous avons eu des cultures qui, ont laissé des traces, par leur impact politique et social. Le Mendesisme, le Gaullisme, et le Mitterrandisme par ce qu’ils ont fait des actions qui resteront gravées dans l’histoire de France quelques soient le jugement sur leur gestion politique. Il ne s’agit pas de la fonction d’un président de la république, ou tous ont plus ou moins réussi suivant la politique que l’on a subie. Mais de beaucoup plus, quelque chose que l’on ne peut oublier, un acte majeur indélébile pour le bien des Français, de tous les Français. Il y a, aussi, le Pompidoulisme, le Giscardisme, le Chiraquisme qui ont fait leur politique mais qui n’ont pas cette lueur ou cette chance qui éclairera leur engagement. Sarkozy c’est encore autre chose et comme il n’est pas réélu nous aurons le Sarkozysme, l’expression du rejet, c’est ce qui l’a fait perdre. Peut être aurons nous le Sarkozysme comme référence de ce qu’il ne faut pas faire.

Le Mendésisme, de Pierre-Mendès-France qui ne fut qu’un président du Conseil de la quatrième république, n’en fut pas moins une doctrine, certes de courte durée qui n’eut pas la gloire des autres. Il fut un grand homme politique encore pris comme référence. Sa valeur est restée longtemps comme une référence de morale et d’honnêteté politique, il est encore pour certains, une légende. Nous sommes sous la quatrième république, celle du régime parlementaire des partis qui fut mis à mal par le conflit Algérien dont nous venons de commémorer la triste guerre d’Algérie pour son indépendance, accordée le 18 mars 1962 par les Accords d’Evian. C’était le régime de la république ou les tendances politiques avaient leur représentation par opposition au régime du bi-partisme de la cinquième république. Pierre-Mendès-France gouverna pendant sept mois et dix sept jours, et fit frémir les Français en étonnant le monde. Une pratique du pouvoir, le compte rendu chaque semaine à la radio aux Français pour les informer de sa démarche politique, les prenant à témoin. Mais aussi pour imposer aux députés qu’elle pouvait générer la paix en Indochine, et une certaine idée de la France. Mais aussi une hostilité des députés qui voyaient en lui une perte de leur pouvoir. Opposé à cette guerre qui était devenue une débâcle, et à la guerre d’Algérie pour laquelle, il ne voyait que son indépendance, que de Gaulle fit en 1962, il prit l’engagement de mette fin en 30 jours en 1954 à la guerre d’Indochine après la Bataille de Diên-Biên-Phù. En 1954, par les Accords de Genève du 21 juillet 1954 Pierre-Mendès-France mit fin à l’Indochine Française et la céda à la République démocratique du Viêt-Nam. Dans la foulée, il accorda l’indépendance de la Tunisie, le 20 mars 1956 et à celle du Maroc le 7 mars 1956 avec Guy Mollet et François Mitterrand.

Le Gaullisme, c’est l’histoire de la France après celle du Pétainisme autre culture collaborationniste de 1940 à 1944, voir, le régime de 1940, Philippe Pétain Maréchal de France ses années noires, et les autres articles de cette fresque historique, Philippe Pétain.

Le Gaullisme commença par l’Appel du 18 juin 1940 à Londres qu’il rejoignit en avion, partant de Mérignac, le 17 juin pour combattre avec les Forces alliés en Angleterre. Le départ de ce sous secrétaire d’État à la guerre dans le gouvernement Paul Reynaud fit qu’il devint historique. De Gaulle qui envisageait de démissionner de son poste de sous secrétaire d’État à la guerre reçu le 13 juin un appui moral de Georges Mandel ancien député de la Gironde, ministre de l’intérieur qui l’impressionna. Vous aurez de grands devoirs à remplir général. «Je dois dire que cet argument me convainquit d’attendre avant de me démettre. C’est à cela qu’a peut-être tenu, physiquement parlant, ce que j’ai pu faire par la suite». La France lui doit beaucoup.

De Londres, de Gaulle créa et dirigea les Forces Françaises libres. Il restaura la démocratie après la libération de la France avec un exécutif fort. Jouissant d’une aura exceptionnelle, il devint le premier président de la cinquième république, voir, L’élection présidentielle, l’historique. On lui doit cette cinquième république qu’il fit avec Michel Debré à sa mesure pour une domination de la droite. Mais on ne peut oublier sa trahison envers les Pieds noirs qui ont crus en lui. A Mostaganem le 06 juin 1958 du balcon de l’hôtel de ville, faisant suite à celle d’Alger du 04 juin au Je vous ai compris, il cria Vive l’Algérie Française. Et puis le 13 mai 1958 le slogan tous Français, de Dunkerque à Tamanrasset pour faire croire qu’ils étaient tous des Français, une tromperie.

Plébiscité par les Français de métropole et l’ensemble du peuple d’Algérie il eut les pleins pouvoirs et fit, contre la droite sectaire, l’indépendance de l’Algérie. Une trahison aux yeux des Pieds noirs qu’ils avaient toujours refusée. On peut lui reprocher cet acte, mais il faut reconnaître que sans lui, le conflit Algérien aurait eu des conséquences dramatiques même en métropole. Il sauva la France du désastre Algérien.

Le Gaullisme reste encore pour beaucoup une référence d’une certaine idée de la France. Les divers gouvernements de droite successifs se servent de son aura pour justifier de leur politique, alors qu’elle n’a à y voir autre que de la propagande.

Le Mitterrandisme un mélange de quatrième et de cinquième république. Ce fut jusqu’à présent le seul président de gauche de cette république. Il sut faire l’unité des forces de gauche ce qui fut une prouesse. Mitterrand une culture quatrième république habitué au dur combat politique ou il faut savoir naviguer entre les tendances pour s’imposer. C’était la difficulté de ce régime parlementaire mais il formait des hommes de valeur. Devenir un président de gauche dans une société à droite montre à quel point il possédait l’esprit, l’intelligence et la culture. L’homme des échecs et des victoires mais homme de combat. Il fit guillotiner au nom de l’Algérie française des nationalistes Algériens qui avaient ou pas du sang sur les mains. Sur les 45 dossiers de nationalistes Mitterrand ne donna que 7 avis favorables à la grâce les autres furent guillotinés, voir, François Mitterrand et ses heures noires, et Mitterrand adepte de la guillotine.

Homme de devoir et de contradictions puisqu’il fit abolir la peine de mort dans une période ou la France était pour. Ce sera avec beaucoup d’autres l’acte majeur de sa force tranquille. Il fut obsédé pour laisser une trace derrière lui, voulant marquer la valeur d’un président de gauche. Il a transformé Paris ou son combat le plus difficile fut la pyramide du Louvre et la transformation du musée. Une gloire nationale que le monde entier vient voir. Homme de lettres il fit construire sa bibliothèque, l’Opéra Bastille, rénova le musée d’Orsay. Il libéralisa les médias, créa Canal plus, et fit la décentralisation, fit les lois sociales Auroux, il a modifié profondément la France. Mais aussi un Européen convaincu qui avec Helmut Kohl se serrèrent la main à Verdun lors d’une cérémonie à la mémoire des victimes de la Grande guerre, tout un symbole. Il fut l’homme de Maastricht qu’il fit adopter par référendum malgré la forte opposition de la droite de l’époque. Il a été le Grand homme politique qui bien plus que les autres présidents qui n’eurent pas à combattre autant que lui dans une France majoritairement à droite. Il combattit la cinquième république s’opposant au général de Gaulle qu’il mit en ballotage à la surprise de tous. Pourtant, il ne modifia pas les institutions déclarant, «les institutions ont été dangereuses avant moi et le redeviendront après moi». L’auteur du coup d’État permanent ne pouvait pas bénéficier du moindre consensus sur ce sujet. Il accepta donc les institutions qu’il avait combattues. Avec lui ses gouvernements gouvernèrent aussi bien lorsqu’il avait une majorité parlementaire que lorsqu’il y avait cohabitation. Il fut toujours fidèle à la république dans la laïcité.

Le Sarkozisme n’est qu’une culture confuse, elle ne s’est imposée que part la force ne prenant qu’une partie des Français. Sarkozy le président qui n’aime pas le recours au peuple pour justifier de sa politique, sauf quand cela peut lui convenir, celui qui divise pour régner. Le président de la puissance son meeting de Villepinte le démontre. Il n’est pas un théoricien, mais un fin politique qui aime le combat, qui ne lâche rien. Le Sarkozysme c’est la politique du tout pour arriver à ses fins. La dénomination «Sarkozy Le Pen» montre bien l’impact de sa politique jetant aux orties la valeur de la droite. Il est encore difficile de mettre un «isme» à Sarkozy. Pugnacité, opportunisme, mais seulement le président de Français.

Bien qu’il soit trop tôt pour parler d’un Sarkozysme que restera-t-il de Sarkozy qui eut à combattre la moitié du peuple de France. Qu’a-t-il fait d’autre que d’imposer ? Son argumentaire fut la crise pour masquer son bilan. Les prélèvements obligatoires sous son quinquennat ont minés ce qui restait du pouvoir d’achat des Français les plus exposés. Ils ont été le complément fiscal indispensable à la réduction des impôts des catégories aisées. Un président doit être équilibré dans ses actions, il est par obligation le président de tous les Français. Nicolas Sarkozy n’a rien fait pour l’être. Sera-t-il le président de la dette, le président du chômage, du pouvoir d’achat, le président du mensonge ? Une chose est certaine, il n’a rien fait pour laisser une trace dans le cœur des Français. Il n’a eu qu’un seul souci au début de son quinquennat faire de la France un clone des États-Unis, beaucoup l’on oublié. Mais aussi, il s’est assis sur la dette qui ne posait pas un problème pour lui (sic). Il n’a pas été le Charlemagne de la justice qui savait que les lois étaient la meilleure garantie de stabilité d’un État, n’ayant cessé de critiquer les magistrats.