3000 étudiants dévêtus et munis de casseroles, ont bruyamment manifesté contre le Grand Prix de F1 à Montréal, même si leur revendication principale est encore et toujours l’ annulation de la hausse des frais de scolarité.

 

40 arrestations

Les forces de l’ordre, ont eu recours aux gaz lacrymogènes et à des grenades assourdissantes quand les manifestants ont tenté d’envahir les réceptions remplies de riches invités en tenue de soirée et voitures très haut de gamme, organisées dans les rues piétonnes de Montréal.

 

"Tous à poil dans la rue !"

"Formule 1, pollution, sexisme, voleurs ! "

 

"Nous sommes nus car nous exigeons la transparence"

 

Les étudiants en grève considèrent le Grand Prix de F1, comme une réjouissance réservée aux élites. 

Ce qui les révolte le plus, c’est que le grand prix du Canada est partiellement financé par le Québec, alors que leur gouvernement, à court de crédits, a fortement augmenté les droits d’inscription universitaires.

 

Au total la police de Montréal a arrêté 40 personnes, tout au long de la journée.

 

 

Le premier ministre Charest droit dans ses bottes

  "Ceux qui s’attaquent au Grand Prix de Formule 1, nuisent à tous les Québécois et pas seulement au gouvernement" a martelé le premier ministre Charest.

 

"Tous se doutaient que la police veillerait au grain vu que des menaces claires avaient été lancées contre le Grand Prix", a justifié le ministre de la Sécurité publique du Québec, Robert Dutil.

 

La police du Québec ne désarme pas, et recherche toujours activement des suspects pour : "complot, effraction, intimidation d’un député, déguisement à visée criminelles, violences envers les forces de l’ordre et incitation au terrorisme (sic!).

 

La manifestation a été considérée comme "interdite" par les autorités au motif que les manifestants n’avaient pas informé la police à l’avance des détails de leur itinéraire.

 

 

 

Un député d’origine iranienne et sa fille interpellés

Marti soir , Amir Khadir, médecin d’origine iranienne et député du parti Québec Solidaire (aile gauche) a été interpellé et menotté lors d’une manifestation "interdite".

 

Le jeudi, c’était au tour de sa fille, Yalda Machouf-Khadir de subir les foudres de la répression anti étudiante. Elle a été arrêtée à son domicile pour des actes délictueux commis en avril lors de l’occupation du bureau du ministre de l’éducation, qui a depuis démissionné .

 

Âgée de 19 ans, elle avait déjà eu affaire à la police pour avoir participé au blocage du pont Jacques-Cartier qui enjambe le fleuve Saint-Laurent.

 

 

M. Khadir a déclaré à la presse québécoise que les forces de l’ordre cherchaient à "inculper" sa fille pour faire pression sur lui.

 

"Nous sommes tous égaux devant la loi et ma fille prendra ses responsabilités", a déclaré le député. 

Il a également déploré que la police soit "instrumentalisée par le gouvernement du Québec".

 

Puis, offensif il accuse : 

"Tout ce tumulte ne doit pas faire oublier que les québécois ont perdu confiance en leurs institutions notamment à cause de la corruption qui règne au sein de la classe politique".

 

Christian Dubois, porte parole du parti de gauche "Québec Solidaire" opposé à l’augmentation des frais de scolarité, s’est déclaré étonné que le député Khadir ait été interpellé.

 

"La manifestation était non violente, il a déjà participé à des rassemblements étudiants sans que cela n’ait jamais posé de problèmes, c’est la première fois qu’il se fait arrêter".



Un bras de fer qui s’éternise

Cela fait maintenant près de quatre mois que les manifestations d’étudiants en colère se succèdent dans tout le Quebec. 

Le conflit entre la jeunesse étudiante et le gouvernement Québécois est dans l’impasse depuis que les négociations avec le pouvoir ont échoué la semaine dernière.

 

Marie-Ève Painchaud, la porte-parole de la police de Québec, a justifié les arrestations de manifestants au motif "d’entrave à la libre circulation". 

"Nous les avons avertis qu’ils devaient se disperser, devant leur refus d’obtempérer, nous avons du intervenir".

 

Il n’y a pas plus têtus que des étudiants révoltés, en France on connaît très bien le phénomène…