Le frère de Marie-Christine Hodeau, la joggueuse du bois de Milly enlevée, violée et assassinée par un récidiviste en liberté conditionnelle se bat pour que le meurtre de Marie-Christine ne soit pas inutile.

Le frêre de Marie-Christine Hodeau va se battre. Il refuse que sa soeur ne soit qu’un fait divers, il intervient, lui restitue une identité. Il a raison.

Marie-Christine, qui était-elle, que savons-nous de cette jeune quadragénaire pleine de vie, si ce n’est qu’elle est devenue un objet entre les mains d’un tortionnaire. Elle avait une vie, une existence surtout. Un patrimoine de vécu, une conscience, des émotions, des projets. Elle enrichissait la vie de ceux qui partageaient la sienne.

Celui qui est soupçonné de lui avoir pris sa dignité, sa vie, brisé celle de ses proches, sortait de prison. Le suspect avait été condamné en 2002 à onze ans de prison pour l’enlèvement et le viol d’une adolescente de 13 ans en 2000 vivant dans son voisinage. Elle et sa famille ont assisté à la cérémonie. Il est sorti de prison en mars 2007 après avoir bénéficié d’une libération conditionnelle. No comment.Révulsion.

 

Les tribunaux sont davantage occupés à achever de détruire la vie des femmes victimes de violences, conjugales ou commises par des prédateurs, et se montrer indulgents jusqu’à la complaisance voire la complicité en remettant en liberté bien avant le terme de la peine qu’eux-mêmes ont fixés : ils renient leurs propres jugements, sans même prendre la peine de mettre sérieusement en place un dispositif de protection, de prévention malgré tout l’arsenal de moyens électroniques, chimiques, accompagnement médical, et autres dont la justice dispose aujourd’hui. Dans un tel cas de figure, je ne vois pas comment on ne peux pas désigner la justice comme directement responsable de cet assassina,t à plusieurs niveaux des étages judiciaires.

 

Je pense à la jeune fille, enlevée et violée, par cet homme, obligée de supporter sa présence dans son voisinage, son environnement de vie quotidien et permanent, un récidiviste en puissance. Traumatisée à vie, par l’acte initial, la perspective de réitération, le déni et le mépris de la justice et de l’Etat.

Je pense à la jeune fille, parce qu’il n’y a de bonne victime que morte.

Marie-Christine Hodeau fera l’objet d’un mémorial, mais la jeune fille verra peu à peu les portes se fermer, les soupçons de troubles psychologiques la priver de tout droit à un travail de confiance, de responsabilité, elle se verra mise en doute sur ses facultés à élever ses enfants en cas de difficultés conjugales, et je vous passe le reste des humiliations, dénis, exclusion, rejet, et la cruauté avec laquelle on enferme dans la souffrance et l’isolement les victimes de sévices graves, qui tentent de vivre et de se reconstruire.Et qu’on ne me raconte d’histoires à l’eau de rose, surtout pas quand l’Etat lui-même accepte, comme on l’a vu récemment avec les "voyages" en Thaïlande, les comportement déviants de cette nature.

Je pense à la jeune fille, dont personne ne dit le nom, dont on ne connait pas la vie, la richesse, les rêves, les projets, la tendresse,

Je pense à la jeune fille, parceque c’est elle qui va devoir faire face tous les jours du temps qui lui restera à vivre, à la société toute entière.

Je pense à la jeune fille, au courage dont elle va avoir besoin, tous les jours, et pas seulement dans un coffre de voiture.