Lors de leur dernière réunion au Chili, le président colombien a remis à son homologue vénézuélien Hugo Chavez des photos-satellites qui attestent la présence de plusieurs camps d'entraînement des FARC au Venezuela.

Selon le parlementaire colombien qui a fourni cette information et qui désire garder l'anonymat, le président Chavez a paru surpris de découvrir ces camps d'entraînement des FARC à plusieurs kilomètres à l'intérieur des frontières du Venezuela. Cette information venait cependant corroborer la conviction de plusieurs généraux colombiens qui pensent que la guérilla des FARC est indirectement soutenue par les autorités vénézuéliennes.

Malgré cela, le président Uribe a donné mandat au président Chavez pour être le médiateur entre le gouvernement colombien et le groupe terroriste des FARC dont le président vénézuélien partage largement les idées politiques.

La semaine passée, en réponse à plusieurs attentats perpétrés par les FARC contre des hommes politiques colombiens, le président Uribe a fixé une date limite à la médiation de Chavez.. Cette décision devait empêcher les FARC de négocier d'un côté en quête d'une reconnaissance politique internationale, tout en continuant de l'autre à assassiner, enlever des civils et extorquer des populations entières. La date limite avait été fixée aux 31 décembre de cette année, ce qui laissait largement le temps aux FARC de prouver leur bonne volonté, en donnant une preuve de vie des otages par exemple.

Et puis, en début de semaine, de hauts commandants des forces armées colombiennes révélèrent au président Uribe que la sénatrice Piedad Cordoba leur avait téléphoné pour les mettre en contact direct avec le président Chavez qui leur demanda ce qu'ils savaient exactement sur la guérilla, et l'endroit où ceux-ci retenaient les otages. Pourquoi le président vénézuélien avait-il besoin de ces informations classées secrètes ? Serait-ce pour les transmettre à la guérilla ? En tout cas, le haut commandement militaire colombien demanda au président qu'il interrompe immédiatement la médiation de Chavez. Ce que fit Uribe. Le président vénézuélien a d'ailleurs signalé lors d'une intervention télévisée qu'il savait que la décision d'interrompre sa médiation n'avait pas été prise par le seul président Uribe, mais aussi par de nombreuses personnes qui avaient fait pression sur lui.

Quant à la sénatrice colombienne Piedad Cordoba, une investigation a été ouverte contre elle par la Cour Suprême de justice colombienne pour trahison à la Patrie.

Il va sans dire que les relations entre la Colombie et le Venezuela sont au plus mal, et même si le gouvernement colombien insiste sur le fait qu'il poursuivra tous ses efforts pour la libération des otages détenus par les FARC, les seuls qui sortent vainqueurs de ce nouvel épisode du prétendu Accord humanitaire, ce ne sont ni le Venezuela, ni la Colombie, ni les otages, mais bien les FARC !

Bien évidemment, cet article n'est qu'un résumé succinct de ce que la presse colombienne et vénézuélienne a publié durant cette semaine, il est certain que d'autres choses sont en jeu, mais celles-là ne nous sont pas accessibles puisqu'elles font partie de dossiers classés secret d'État. Une seule chose est certaine, les otages ont bien peu d'importance dans cette gigantesque partie d'échec qui se joue entre la Colombie, le Venezuela, la France et les États-Unis.