Dans quelques années, le carburant ne vous coûtera plus rien. Mais en attendant…

Depuis la hausse des prix des carburants, les français modifient progressivement leurs habitudes de consommation, n’hésitant pas à faire la tournée des stations de distribution à la recherche des carburants les moins chers, à réduire le nombre de leurs déplacements ou même à envisager le co-voiturage.
La hausse du prix des carburants pèse surtout sur les moins aisés, les ruraux et les PME. Un impact que la puissance publique doit chercher à limiter.
Cette augmentation se situe dans un contexte de hausse des prix de l’énergie en général, de crise financière, économique et sociale mondiale et doit nous conduire à penser plus global.

 

La part des transports dans des émissions de GES (Gaz à Effet de Serre)  est de 35%. Ils participent en effet activement au réchauffement climatique, personne ne le conteste.
Les taxes, dont la taxe carbone visent à nous pousser à consommer intelligemment, pour repousser les limites de la crise énergétique à venir, et pour diminuer la production de C02 dans l’atmosphère.
Bien sûr, les adaptations de comportements induits par les hausses du prix du carburant sont positives : c’est plutôt une bonne chose que les haricots verts ne voyagent plus sur 5000 km pour gagner 5 cts…
Certains voient même dans cette situation une opportunité qui permettrait de rendre enfin rentables les investissements vers les nouvelles énergies, ce qui serait le meilleur moyen de combattre le réchauffement climatique tout en se préparant à faire face à la pénurie d’hydrocarbure dont la venue semble inévitable.

 

Mais attention aux effets secondaires, je dirais même, aux dégâts collatéraux de ce combat engagé contre le boulversement climatique.

Nous sommes donc brutalement (et sans doute définitivement) entrés dans une période de pétrole et de gaz de plus en plus chers. Et les alternatives que l’on peut envisager n’ont aucune chance de permettre un retour à court terme à une énergie bon marché. D’où la question: qui doit payer et comment les pouvoirs publics doivent-ils accompagner ce mouvement? Face à des chocs de court terme de cette ampleur, il n’est pas possible de se contenter de prendre acte du pétrole cher et de s’en réjouir au nom des bienfaits écologiques qu’on en attend: il est légitime de chercher à limiter l’impact sur les personnes et sur les activités les plus fragiles.

Le problème est particulièrement accru concernant les transports, pour lesquels il n’existe pas d’énergie alternative.
Lors de la crise pétrolière de 70, l’espoir résidait dans la perspective d’énergies de remplacement pour les industries, les manufactures, et les nations sortaient dune période de prospérité.
Aujourd’hui, le tableau est très différent.

La hausse du prix de l’energie en général, et des carburants en particulier a des répercussions mécaniques directes et indirectes sur le sprix des productions industrielles, manufacturielles, malgré leurs efforts d’économies et de rationalisation de la chaine de production dans son ensemble.

Cette hausse va s’amplifier, en raison d’une forte poussée de la demande liée aux pays en voie d’industrialisation (+50 à +300 % dans les années à venir), demande que l’offre a du mal à suivre,
En cause aussi la spéculation, le cours du dollar, les problèmes géopolitiques sur des zones sensibles d’exploitation : ceux -ci sont plus aléatoires, mais récurents.

Par ailleurs l’industrie pétrolière, en France, refuse de comprimer ses marges pour aborber les amendes qu’elle va devoir payer pour ne pas avoir respecté des engagement européens sur les biocarburants notamment, et va les transférer sur le consommateur en 2010.

Même si les industries et manufactures ont réalisé de gros efforts de rationalisation de leur consommation, les effets des hausses du carburant et des énergies se répercutent mécaniquement dans toute la filière, la chaine de coûts à tous les niveaux. On s’attend à un ralentissement supplémentaire possible de l’économie mondiale.

Particulièrement touchés, l’agriculture, la pêche, les taxis, ambulanciers, transporteurs, les pme, tout un univers économique essentiel au pays.

Les familles touchées par la crise, vont être encore davantage fragilisées, même si des aides arrivent. Le quart monde va exploser, les restos du coeur ont du mal à suivre. Un nombre croissant va se trouver à la rue, explulsés, faute de pouvoir continuer à payer leur logement, faute de trouver un logement adapté à leurs diminution de pouvoir d’achat.

Les chômeurs risquent de perdre des droits s’ils n’acceptent pas, au terme d’un certain parcours, les emplois qu’on leur propose….à 40 ou 70 km de chez eux.

Comment vont réagir à cette pression financière supplémentaire les moins aisés, les entreprises déjà menacées par la crise ?

Il est clair que nous n’avons pas le choix : nous devons prendre des mesures vigoureuses et urgentes pour freiner le dérèglement climatique.
Mais nous devons renforcer l’accompagnement de ces mesures, pour éviter à des millions de nos concitoyens de se retrouver privés de moyen de travailler, de se chauffer, de vivre dans la dignité.
Cet accompagnement est financier vien sûr, mais pas nécéssairement. Il peut s’agir aussi de réorganiser de façon cohérente les contraintes imposées aux chômeurs dans leur recherche d’emploi, et de tout repenser avec bon sens tout le système économique et social.

Nous ne traverserons cette épreuve qu’en nous serrant les coudes, en développant un esprit citoyen, une entraide solidaire à toute épreuve, à tous niveaux.
Bons sens, organisation, bonne volonté, système D, plan B, opèrent des miracles lorsque les volontés s’unissent.
Des actions spontanées de grande envergure menées pour certaines causes sociales ou humanitaires l’ont déjà prouvé.
J’ai confiance en l’être humain.


A nous de jouer.