Quand une société de production vous tend un piège … Le quotidien l’Indépendant m’a demandé de témoigner de ma malheureuse expérience du Koh Lanta 2009 (objet de plusieurs articles dans C4N) et en a fait sa UNE : « Un an après, Joëlle de Pollestres témoigne ». L’article,  développé sur cinq colonnes reprend fidèlement mes propos et respecte mon ressenti. Suite à cet article, Europe 1 m’a, à son tour, demandé de prendre la parole dans LE GRAND DIRECT. Je me suis dit « pourquoi pas ? ». N’est-ce pas une bonne chose que de pouvoir s’exprimer avec honnêteté et sincérité ?Ceux qui ont écouté mon intervention ont pu me trouver particulièrement offensive. C’est peu dire ! La raison de cette apparente agressivité (en réalité j’étais très calme) a une explication. Elle mérite que je la relate.  Car les choses ne se sont pas entièrement passées  comme prévues et –mieux- comme proposées par celui qui m’avait contacté avec insistance. Dans sa prise de contact, ce monsieur m’écrivait : «  Je suis journaliste à Europe 1, et j’ai lu avec émotion votre témoignage dans "l’indépendant" à propos de votre participation à KOH LANTA.
Jean Marc Morandini avec qui je travaille aimerait beaucoup vous donner la parole demain, dans son émission sur Europe 1. Il aimerait que vous lui racontiez ce que vous avez déjà dit à l’indépendant, avec la même liberté de parole.
Cette intervention se ferait évidemment au téléphone vers 11h, et vous seriez seule évidemment, il ne s’agit pas de faire un débat. J’espère sincèrement que vous aurez ce message… » Il ne devait donc s’agir en aucun cas d’un débat, et ceci -j’insiste-  sur proposition du journaliste de la station radio. Comme si ce monsieur avait bien compris qu’aucun échange de parole n’est rendu possible par la production de l’émission Koh-Lanta. C’est du moins ce que j’ai cru un instant. Pas longtemps !Autant j’étais partie pour Palau confiante vis-à-vis de la production de Koh Lanta, autant dès la fin du traitement maléfique qu’elle m’a fait subir, j’ai refusé,  j’ai lutté –dans la difficulté mais avec succès- pour être maîtresse de mon destin, donc de mon image, de moi-même.   Cette vigilance de tous les instants m’a sans doute permis, tandis que la page publicitaire précédant le début de l’émission avançait, de flairer le piège à temps : en postant la réalisatrice de Koh Lanta en embuscade,  Europe 1 s’est laissée prendre en flagrant délit de trahison à sa parole. Le scénario était bien ficelé : on me laisse d’abord m’expliquer en toute « liberté », pour mieux, ensuite, offrir  à des professionnels de la communication la possibilité de me contrer par des propos adroits énoncés d’une voix suave, et qui n’engagent qu’eux . D’autres candidats, avant moi, sur la même antenne, en ont fait la douloureuse expérience. J’ai donc pris le temps qu’il fallait pour expliquer qu’ayant été, il y a un an, manipulée par la production, je ne me laisserai pas manipuler une deuxième fois, ni par cette même production ni par la station de radio. Puis, durant un temps encore plus long, je suis restée strictement dans l’énonciation de la vérité des faits en racontant ce que j’ai vécu : frustration, douleur, humiliation, tromperie, manipulation. Même si tout n’a pu être dit, j’en suis fière et heureuse pour les auditeurs. Ce ne doit pas être le cas de cette réalisatrice de Koh Lanta dont les propos qui ont suivi  ont été nourris  –exactement comme je m’y attendais-  de deux contre vérités éclatantes. Je ne m’étendrai  pas et me contente de constater qu’elle m’a une fois de plus donné raison : comme chacun sait, il n’existe pas de réplique à la langue de bois.Ceci étant dit, que les choses soient claires et que l’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit : tout n’est pas pourri dans le monde des médias. J’en veux pour preuve le remarquable comportement de la rédaction de l’Indépendant et aussi du magazine  Télé Loisirs qui se sont montrés sensibles à mes propos et les ont rapportés fidèlement.

J’en veux aussi pour preuve ce constat : M Morandini et son équipe, par leur initiative,  m’ont permis d’aborder le sujet de ma non participation au jeu de Koh Lanta et donné un coup de pouce supplémentaire à ma réhabilitation.