TF1 invite lundi soir le président dans une émission spéciale, "Paroles de Français", en deux volets, l’un "politique" avec Laurence Ferrari, l’autre plus sociétal avec Jean-Pierre Pernaut et une dizaine de Français choisis par la rédaction.

Que peut-on attendre d’une telle émission ?

« Nicolas Sarkozy aurait dû prendre plus de risques,en étant interrogé par des vrais journalistes. Dans l’émission de lundi, où seront les contradicteurs de talent ? Où seront les questions dérangeantes? », demande le député socialiste de Paris Patrick Bloche.

Il est certain que le Président a balisé le terrain et les contradicteurs qui seront présents ne risquent pas de le contredire beaucoup.

Quant à Benoit Hamon, il demande au CSA de "veiller à l’équilibre démocratique, à la participation de tous les partis représentés à l’Assemblée nationale dans les médias, et notamment sur TF1" au lieu de faire "des remontrances aux partis politiques".

Effectivement, cette intervention sera-t-elle décomptée du temps réservée à la majorité présidentielle ?

 On voit que Nicolas Sarkozy veut maîtriser la communication présidentielle. A deux mois des élections régionales, avec des sondages très défavorables, il faut assurer.

Ne comptons pas sur Laurence Ferrari ni sur Jean-Pierre Pernaut pour mettre en danger le Président. Quant aux Français choisis, on fera semblant d’offrir un panel à peu près représentatif mais ne rêvons pas ! Jean-Pierre Pernaut l’explique lui-même : « Nous voulions des gens qui parlent de leurs problèmes. Qu’ils votent à gauche ou à droite, on s’en fout »

Il y aura un ouvrier syndiqué, une infirmière, un petit patron, une mère de famille, un agriculteur, un chômeur, un enseignant, un jeune de banlieue, un commerçant et un bénévole d’une association. 

Lesquestions seront préparées par les conseillers de l’Élysée, voici les thèmes : les délocalisations, le pouvoir d’achat, la paupérisation, la grippe A, la taxe carbone, le chômage et l’identité nationale.

« Le but n’est pas de piéger le Président, mais de se dire les choses en face » ajoute le présentateur du 13 heures de TF1. On se disait aussi !