Maurice Druon nous a quitté hier, l'âge de 91 ans, à son domicile. Rapidement des réactions ont salué sa mémoire. C'est surtout l'auteur des rois maudits et le résistant qu'il fut, également parolier du chant des partisans, qui est salué dans ces premières réactions.
Il y avait, d'une telle descendance, de quoi hériter d'un caractère accompli : ce sera le cas de Maurice Druon, dans une époque déjà trouble. Né en 1918, à la fin de la première guerre mondiale, il n'échappera pas à la deuxième et sera parmi les mobilisés en 1940, participant à la campagne de France. Il passera suite à l'occupation la frontière espagnole avec son oncle Joseph Kessel, en déclamant des vers pour tromper la lassitude d'une longue marche nocturne, dans le but de gagner Londres, depuis l'autre côté de la frontière.
Chacun le sait à présent, c'est là que Maurice Druon écrira les paroles du chant des partisans. De fait, notre auteur avait commencé à écrire jeune, dès l'âge de dix-huit ans, notamment pour des revues, tandis qu'il accomplissait ses études à la Faculté des lettres de Paris puis à l'École libre des sciences politiques. Dans ces romans, le verbe est juste, le mot est bien placé. Correspondant de guerre jusqu'en 1944, il recevra le prix Goncourt pour son roman "Les grandes familles", que toute personne se targuant d'aimer la littérature se doit d'avoir lu.
Ce n'est donc pas par hasard qu'en 1967, Maurice Druon entre à l'académie française. Il n'a pas encore 50 ans et a été élu en 1966 pour le fauteuil de Jean Duhamel. Dans le discours de réception, M. Pasteur Vallery-Radot lui répond dans des termes fort juste : "Quelque chose nous a plu : vous avez du charme." Et le charme de Maurice Druon se retrouve d'abord dans sa belle voix grave, dans un phrasé impeccable qui se perdra après son époque.
"Druon, continue-t-il : on trouve ce nom dans une chanson de geste ; il est porté par un géant légendaire qui terrorisait Anvers… On le trouve aussi dans le dictionnaire des saints : au XIe siècle un saint avait pris ce nom."
Un géant! Comme cela va bien à notre auteur! Mais si son roman "Les rois maudits", à travers lequel il accède à la célébrité suite à la série télévisée, est basé sur une erreur historique bien volontaire et bien pardonnable, puisqu'elle sera la clef du roman, et si cet ouvrage a pu réjouir la jeunesse de beaucoup, il n'est pas l'auteur d'un seul livre. De son amour de l'antiquité grecque, il écrira "Alexandre Le grand" et "Les Mémoires de Zeus", qu'il faut également avoir lu, parmi ses autres livres. Il a aussi été polémiste, un polémiste de talent.
L'on retiendra aussi une phrase de son passage au ministère des affaires culturelles, en 1973 :"Les gens qui viennent à la porte de ce ministère avec une sébile dans une main et un cocktail Molotov devront choisir", ce qui marque bien chez l'homme de lettre le goût de l'ordre, ne dira-t-il pas "L'anarchie m'a toujours paru aussi haïssable dans le verbe que dans la société"? Il n'échappera pas à une manifestation à son encontre… Le caractère est bien là, et toujours accompagné du verbe! Il sera également député de 1978 à 1981, sous étiquette RPR, fidèlement à ses opinions gaullistes.
Dans un de ces derniers essais parus, "La France aux ordres d'un cadavre", il décrit une France au bord de l'insurrection et blâme la faiblesse des dirigeants français pour les évènements de mai 68. Selon lui, la France en est restée influencée par le marxisme de l'URSS, et de l'entrisme qui en a découlé, ce dont proviendraient toutes les difficultés de notre pays à se moderniser. Il préconise quelques solutions dans "Ordonnances pour un État malade". Des solutions énergiques mais qui restent mesurées après une description très juste et lucide des problèmes français.
Fidèle à son énoncé sur le verbe anarchique, il était très impliqué dans la défense du français. Dans une tribune pour le figaro, il tempête contre le mauvaise usage de la langue, commençant sa diatribe par " Le régime stalinien était spécialiste du détournement des mots afin de leur faire revêtir un sens différent de leur signification première, sinon même leur donner un sens franchement contraire." et de dénoncer tous les travers de langage de notre nov'langue moderne, à commencer par le détournement de la grammaire..
C'est donc un personnage haut en couleur qui s'en va. Un de ces derniers géants que le XXème siècle nous avait légué, encore tout imprégné des humanités, encore imprégné de la lutte qui s'était engagée entre les différentes idéologies qui furent la ruine du siècle.. On peut ne pas être d'accord avec Maurice Druon, mais il reste difficile de lui être insensible.
[b]Blaise,
J’ai beaucoup aimé ce grand homme, surtout dans sa série « LES ROIS MAUDITS »… Ce fut un digne représentant de la Francophonie, des Arts et des Lettres…
Pour Amadou Ampathé Bâ, [i] »un homme qui meurt, c’est une bibliothèque qui disparait »[/i] ! [b]Pour Maurice Druon, c’est tout un symbole qui s’en va…[/b]
Espérons que son âme se repose en paix
Avec toute mon amitié,
Dominique
[/b]
Article attendu, bien sûr.
Qui ne connait « Le Chant des Partisans » chanté notamment par Yves Montand,
et encore (et tant mieux) par certains chorales scolaires.
Bien cordialement
bonjour Blaise
Un ardent défenseur de la langue française, qui maniait le verbe avec élégance.
Une vie pleine pour un des grands hommes de ce siècle.
Amitiés
Michel
Merci à tous les deux.
J’aurais aimé disposer de bien plus de temps pour écrire sur Maurice Druon, le temps aussi de chercher des renseignements complémentaires.
Mais le temps, lui, n’attend pas!
J’ai eu l’occasion de l’entendre à la radio, il avait une voix magnifique sur les ondes, ce Maurice Druon!
Et bien sûr je me suis régalé de quelques uns de ses livres. c’est curieux cela, nous venons de perdre Gracques, nous perdons Druon, j’ai l’impression de perdre des bons amis.
Et puis il montait à cheval il n’y a pas si longtemps encore! à plus de 80 ans, il faut être en forme quand même, quelle énergie avait cet homme!
Bien à tous deux
Excuse-moi Michel, je rédigeais lorsque tu écrivais!
Oh, oui, que c’est joliment dit!
Finalement, alors que le siècle dernier s’en va, nous voyons tout ce qui part avec lui, le bon et le mauvais.
Que ne reste que le bon!
A bientôt Michel
Bonjour
[img]http://www1.bestgraph.com/gifs/animaux/abeilles/abeilles-02.gif[/img] Blaise,
C’est un très bel hommage que tu rends à Maurice Druon, Félicitations.
Un vote Super.
Amicalement.
ANDREA.
[b]Blaise[/b]
J’ADORE cette photo, en hommage à cet Illuste Homme de Lettres, à cet Immortel, qui le restera dans la mémoire de nombreuses générations d’enfants… et d’adultes, :
[img]http://www.gala.fr/var/gal/storage/images/media/images/actu/photos_officiel/lustiger/academie/323734-1-fre-FR/academie_reference.jpg[/img]
bonjour Sophy,
Il y en a bien quelques uns qui ne sont plus sur cette photo. Je vois là le cardinal Lustigier, par exemple.
Mais Druon y a fière allure…
[b]Hélène Carrère d’Encausse (désolé pour l’orthographe du nom propre, pas le temps de chercher sur le dico.), a encore fière allure…
L’Immortel qui est à Droite, je ne me souviens plus d son nom, mais il est connu également, il me semble qu’il est mort lui aussi…[/b]
Il devient l’aide de camp du général François d’Astier de la Vigerie .
souffle de vie – 1er janvier 2009 –
CE JOUR-LÀ, IL FUT APPELÉ JÉSUS, par Michelle d’Astier de la Vigerie
recueilli par Michelle d’Astier de la Vigerie, mercredi 31 décembre 2008
Note M.A.V. – J’ai eu envie de remettre l’article que j’avais écrit l’année dernière après avoir lu l’article de Zola Levitt ; « Un enfant nous est né », que j’ai également remis en ligne cette année. Car notre Dieu est bien au-dessus de tous les raisonnements humains –
Les jours sont-ils mauvais ?
L’avenir est-il sombre ?
Oui, mais, pour nous chrétiens-nés-de-nouveau, ce sont aussi les signes que le retour de notre Seigneur Jésus-Christ est proche.
Arrêt du parlement de Paris du 6 août 1762:
« déclare ledit institut (ordre des jésuites) inadmissible par sa nature dans tout État policé, comme contraire au droit naturel, attentatoire à toute autorité spirituelle et temporelle, et tendant à introduire dans l’Église et dans les États, sous le voile spécieux d’un institut religieux, non un ordre qui aspire véritablement et uniquement à la perfection évangélique, mais plutôt un corps politique, dont l’essence consiste dans une activité continuelle pour parvenir par toutes sortes de voies directes ou indirectes, sourdes ou publiques, d’abord à une indépendance absolue, et successivement à l’usurpation de toute autorité »
Les Jésuites sont chassés de France en 1764, voir cet article trés interressant:
perso.numericable.fr/~mia…
Aujourd’hui ils sont tolérés en France…
Michelle: ils ont appris à se faire couleur muraille, tout en pesant fortement sur toute l’Église catholique et dans les couloirs politiques. Très impliqués et omniprésents dans la franc-Maçonnerie, noyautant l’Opus Dei qui domine la Papauté, et parfois parmi les plus zélés des Illuminatis (33eme au 38 eme degré de la FM, pas celle qui est aveuglée, mais celle qui est lucidement luciférienne!)….
où est l’irrespect ?!!!
Je viens de relire « Lettres à Un Européen », dont la dernière Lettre « Lettres aux Sinistrés du Progrès » me donne encore la chair de poule.
Son emphase politique, ce style si proche du Lion Kessel, avec cette pointe d’analyse gaulliene, n’ont pas pris une ride et arrivent toujours à m’émouvoir! Nostalgie comme dirait SOPHY.
Un Européen convaincu, stimulant les « »jeunes » générations britanniques, française ou allemandes.
en 1970, il nous disait déjà qu’une forte partie des crimes etaient commis par des enfants de 10 à 14 ans , que « rivalités, compétitions dans le domaine économique, les abus la creation d’empires industriels finissent par produire des effets aussi nocifs que dévastateurs. »
Messieurs les politiques, à relire absolument
Cordialement
Bravo AgnèsB,
belle culture livresque! J’en ai lu une petite partie moi aussi, il m’a semblé que ce livre a quelque chose de profondément humaniste.
Il l’aurait écrit pendant la guerre, qui plus est
C’était un esprit libre, il n’avait pas hésité à dire que Maurice Papon était un homme courageux.
Il avait d’ailleurs été beaucoup critiqué pour ses propos.
cher Blaise,
Les premières Lettres ont en effet été écrites en 43, en plein déchirement européen; elles sont à la fois une oeuvre de courage politique , de passion et de vision pour un jeune homme de 25 ans.
L’édition de 1970 inclus des lettres d’autant plus poignantes et visionnaires qu’elles ont été écrites à la maturité politique et littéraire, à 52 ans!
J’ai une réelle nostalgie de cette époque où l’on pouvait etre un réel génie à 20 ans et perduré avec force , panache et maturité à 50 ans comme Kessel (voire 80ans), Malraux…
Quand au soutien de Druon à Papon en 97, à Sarko récemment et certains propos ultra-réactionnaires ou voulant faire croire que l’Administration française ne savait pas que les Juifs arrétés seraient envoyés en camps de concentration, je les découvre aujourd’hui; ils me choquent s’ils ont été dit par le neveu d’un Juif et grand résistant, et je les mets sur le compte d’Alzheimer ou du mal vieillir.
Et voila, j’avais écrit un texte qui s’est effacé! Je serais donc un peu plus court, pardonnez m’en si je perds en clarté.
Le cas Papon était bien particuliers car Maurice Druon n’est pas le seul à l’avoir défendu. Des résistant l’ont fait également, et je me souviens bien qu’il a été clairement dit que Papon avait contribué à sauver des juifs de la déportation.
J’ignore pour ma part si l’Etat français (Etat ou administration?) connaissait l’existence des camps d’extermination (les camps de concentration étaient bien connus, ils abritaient par exemple les prisonniers de guerre). Il se dit toutefois que le gouvernement instalé à Vichy (gare au Dutilloy!) n’était pas composé de nazis (par l’idéologie), mais de personnes qui faisaient en sorte de restaurer ce qui restait de la France, en attendant la relève. Mitterand a fait partie du gouvernement de Vichy.
Ah, quelle époque!
Le soutien à Sarkozy s’est fait pendant les élections il me semble? Il correspond à la pensée très européenne de l’écrivain.
C’est drôle, j’ai aimé ces livres tout particulièrement, mais son soutien à Nicolas Sarkozy n’est pas non plus ma tassé de thé…
Il y a une vidéo que je n’avais pas souhaité déposer sous mon article (elle vient d’un site pro-Sarkozy), je vous la livre ici, que chacun en pense ce qu’il veut.
{dailymotion}x1cd2h{/dailymotion}
[b][i] »Gare au Dutilloy »[/i][/b]… Bien dit [b]Blaise[/b], surtout lorsque vous avez écrit, et je vous cite : [b][i] »J’ignore pour ma part si l’Etat français (Etat ou administration?) connaissait l’existence des camps d’extermination (les camps de concentration étaient bien connus, ils abritaient par exemple les prisonniers de guerre). Il se dit toutefois que le gouvernement instalé à Vichy (gare au Dutilloy!) n’était pas composé de nazis (par l’idéologie), mais de personnes qui faisaient en sorte de restaurer ce qui restait de la France, en attendant la relève. »[/i][/b].
Mais, vous n’avez sans doute pas fait attention, puisque vous récidivez dans cette phrase : [i][b] »Mitterand a fait partie du gouvernement de Vichy »[/b][/i].
Je crois devoir vous rappeler, mille excuses pour toutes celles et ceux qui sont venus vous commenter, qu’il n’y a jamais eu de [b]Gouvernement de Vichy[/b] ! Il y a eu un [b]Gouvernement « Pétain/Laval »[/b], installé à [b]Vichy[/b], Capitale de l'[b]État Français[/b] ! Nuances de tailles !
[b][u]Pour vous en convaincre[/u] :[/b]
[b]1°) -[/b] [i]Donner à un gouvernement le nom de son dirigeant (Premier Ministre ou Président du Conseil des Ministres), ce qui se fait toujours, participe à la manifestation de la vérité dans la narration des faits historiques, mais, fait partie des règles essentielles de la grammaire française.[/i]
[b]2°) -[/b] [i]Donner à une loi le nom de son auteur (un Député, un Sénateur, un Ministre d’État, un Ministre, un Ministre Délégué, un Secrétaire d’État, ou, tout simplement un Gouvernement dans son ensemble), ce qui se fait toujours, participe à la manifestation de la vérité dans la narration des faits historiques, mais, fait partie des règles essentielles de la grammaire française.[/i]
[b]3°) -[/b] [i]Donner à un Gouvernement le nom de la ville où il siège, ou celui de la ville où il a siégé est une faute de français, en plus de ne pas participer à la manifestation de la vérité dans la narration des faits historiques, ce bien que cela soit -[b][u]et je le déplore[/u][/b]- toléré par facilité de langage ![/i]
[b]4°) -[/b] [i]Donner à une loi le nom de la ville où elle a été débattue, votée, puis, promulguée est également une faute de français, en plus de ne pas participer à la manifestation de la vérité dans la narration des faits historiques, ce, bien que cela soit -[u][b]et je le déplore[/b][/u]- toléré par facilité de langage ![/i]
Merci d’en tenir compte…
[b][i][u]Juste un détail[/u][/i] :[/b] [b]François Mitterrand[/b] n’a jamais été membre du [b]Gouvernement « Pétain/Laval »[/b], ce, bien qu’il ait travaillé au sein de celui-ci dans divers services !
Amicalement,
[b]Dominique[/b]
Eh bien, je n’irais donc pas dire qu’il est communament admis de nommer ce gouvernement de cette façon!!!
Ceci dit : « François Mitterrand n’a jamais été membre du Gouvernement « Pétain/Laval », ce, bien qu’il ait travaillé au sein de celui-ci dans divers services ! »
Merci d’avoir précisé.
[b]Blaise[/b],
en ce qui concerne [b]François [/b][b]Mitterrand[/b], qui est arrivé à [b]Vichy [/b]le 19 juin 1942, a trouvé un emploi de documentaliste à la [b]Légion [/b][b]des [/b][b]Combattants [/b][b]et des [/b][b]Volontaires [/b][b]de [/b][b]la [/b][b]Révolution [/b][b]Nationale[/b]. Puis, ayant eu de l’admiration pour le [b]Maréchal [/b][b]Pétain[/b], il a collaboré à la [b]revue [i] »France, revue de l’État nouveau »[/i][/b], installée à [b]Vichy[/b].
La suite de cette biographie de [b]François [/b][b]Mitterrand [/b]peut être consultée sur ce lien :
[url]http://www.politique.net/2008022603-francois-mitterrand-petainiste.htm[/url]
Blaise, pour continuer mon commentaire, cet amalgame commis sur le simple nom de [b]Vichy [/b]est dû, à mon avis, au fait que beaucoup n’osent pas prononcer le nom du [b]Maréchal [/b][b]Pétain[/b] ([b][u][i]parce qu’il fut le grand héros de Verdun -?-[/i][/u][/b]), qui, pourtant, a été à l’initiative de la création de l'[b]État Français[/b] et de son installation à [b]Vichy [/b]!
Avec toute mon amitié,
[b]Dominique[/b]
PRECISIONS HISTORIQUES :
À partir de novembre 1934, François Mitterrand milite environ un an aux Volontaires nationaux, mouvement de jeunesse de la droite nationaliste des Croix-de-feu du Colonel de La Rocque[1]. Il participe aux manifestations contre « l’invasion métèque » en février 1935 puis à celles contre le professeur de droit Gaston Jèze, après la nomination de ce dernier comme conseiller juridique du Négus d’Éthiopie, en janvier 1936[2]. Il cultive par la suite des relations d’amitiés ou de famille avec des membres de La Cagoule[3].
PUIS IL RENCONTRE :
Georges Dayan
C’était l’intime parmi les intimes. Et le 11 mai 1981, au lendemain de son élection, c’est sur la tombe de Georges Dayan que Mitterrand alla se recueillir.
Ils s’étaient côtoyés à la fac de droit mais c’est à la caserne de Lourcine, à quelques jours de leur départ pour le front, en 1939, qu’ils étaient devenus amis. Rien ne devait plus les séparer. Aussi différents par leurs origines Dayan était un juif d’Algérie qui faisait le coup de poing au quartier Latin contre les «cathos de droite» – que par leurs goûts – Mitterrand rêvait de nature alors que Dayan était un citadin endurci – les deux hommes parlaient d’une même voix. Dayan fit partie de tous les cabinets de Mitterrand, sous la IVe avant de lui prêter main-forte lors de la conquête du Parti socialiste. Conseiller d’Etat puis sénateur, il fut l’homme des contacts secrets et un infatigable dénicheur de talents: Fabius, Attali…
Elégant, ironique et fidèle à ses convictions, il voua son existence à la réussite de Mitterrand.
Disparu à 64ans, en 1979, il n’aura pas vu son rêve se réaliser.
cher Blaise,
j’ai regardé cette vidéo sarkozy.fr (avec un grand panneau NS vers la fin!) : je suis écoeurée par tant de récupération politique et de flagornerie déjà en 2007
Oh oui AgnèsB!
Cela fait tout drôle. La vidéo a été repostée, il me semble, juste le lendemain du décès de Maurice Druon, mais l’écrivain s’était bien déclaré pour Nicolas Sarkozy.
Vous comprenez pourquoi j’ai tenu à ne pas déposer cette vidéo sous mon article! D’une certaine façon c’est bien dommage, car c’est la seule dans laquelle Maurice Druon est visible en mouvement, à moins que je n’ai pas bien cherché…
C’est étonnant d’être à la fois aussi clairvoyant pour tant de chose et d’avoir cette cécité pour d’autres choses…
Mais ne nous leurrons pas non plus, de l’autre côté, à gauche, la même chose s’est produite.
Et cela se passe tous les jours!
Reconnaissons quand même à Nicolas sarkozy (ou à ses conseillers) un certain talent pour le symbole… L’auteur des paroles du chant des partisans, c’était quand même bien trouvé!
Par ailleurs on peut reconnaitre un autre courage à Monsieur Maurice Druon, c’est d’oser
parler de ses convictions politiques à une période ou on ne peut plus être un grand artiste ou un grand intellectuel sans être de gauche.