En début d’année et suite à de nombreux encouragements, j’ai décidé de me lancer en soumettant mon premier recueil de poésie à une maison d’édition. Cette petite maison d’édition m’a contacté trois semaines après l’envoi. Quelle fut ma surprise lorsque j’ai entendu mon interlocutrice m’annoncer que mon recueil allait être publié ! Surprise et surtout une fierté que j’ai dissimulé à mon entourage, sans doute par crainte de leur opinion… Bien oui, lorsque l’on prétend écrire de la poésie, on est de suite catalogué, et ce dans le mauvais sens… A mon grand damne d’ailleurs…

Quoi qu’il en soit, je viens tout juste de recevoir mon recueil "à corriger"… Je ne connais pas la personne qui a mis toutes ces petites annotations en marge de chaque ligne qu’elle jugeait incohérente ou incompréhensible. Je le regrette vivement… Avoir une discussion aurait été préférable, chacun aurait pu apporter son point de vu et son explication sur "la dite" problématique.

Me voilà donc avec mon "bébé" à corriger… Certaines remarques sont tout à fait pertinentes, mais d’autres un peu moins. Je m’explique, non pas que je prétende écrire une prose parfaite sans faute de syntaxe ou autre, loin s’en faut, non, ce que je veux dire c’est que certaines tournures de phrases sont faites pour rester ce qu’elles sont. Il en va de la compréhension du poème dans son ensemble.

Alors depuis une semaine maintenant, je me creuse la tête pour apporter ce que la personne souhaite à mes poèmes et non ce que je souhaiterais moi-même… J’ai comme l’impression que mes poèmes ne m’appartiennent plus. Une fois modifiés, j’ai l’impression qu’ils ne représentent plus ce que je cherchais à partager. Un sentiment se déguise en un autre, un ver disparaît au profit d’un plus fade… Je dois avouer être quelque peu perdu, mais bon, une fois le recueil finalisé et édité, j’y penserai un peu moins… Demain ça ira mieux…

J’écris à l’envie, mêle et démêle les mots, les reprend et les arrange différemment. Un travail de longue haleine, certes, mais au combien épanouissant et apaisant. Lorsque j’écris, je suis dans ma bulle, je me surprends à rêver, imaginer des lieux inconnus, d’autres que je connais, des traits de caractère, un coup de gueule ou un chagrin… Certains me disent que la poésie est l’art des fainéants, de ceux qui ne sont pas capable de faire des romans de 600 pages, à cela je leur répondrais simplement que si je parviens à toucher une seule personne par un ver je serais heureuse. L’écriture d’un poème, même court, peut prendre des semaines avant d’aboutir à un résultat cohérent. Je ne cherche ni gloire ni renommée, je souhaite simplement partager ma version de la vie avec ses hauts et ses bas…