quand l’entreprise devient un contre pouvoir

Les révolutions industrielles ont engendré le déclin de l'artisanat, et développé le salariat. C'est un fait. Des siècles ont passé, et le poids des grandes entreprises, multinationales ou autres consortium est devenu d'une telle importance que les pouvoirs publics aujourd hui ne peuvent le négliger dans la balance des décisions.

Les relations entre les pouvoirs publics et les entreprises ne sont plus à prouver. Cependant dans les régions dites rurales, les entreprises s'installent désormais en seigneur, capable de faire chanter un pouvoir public. Dans des villes moyennes (agglomérations de 50 000 habitants) voire plus petites, les dirigeants économiques peuvent imposer leur vues et faire pression sur les collectivités locales avec un argument simple: dites non et nous délocalisons, d'après vous qui est le plus gros employeur de la ville.

 

Ainsi, les laboratoires pierre fabre, dont le fondateur a toujours eu une vision très paternaliste du patronnat a obtenu l'étude d'un projet d'autoroute, reliant Toulouse à son fief de Castres. Une pression simple de la part du premier employeur du département, qui après avoir obtenu la construction d'un mini aéroport tente de proposer une voie de communication qui il faut le dire contribuerait fortement au dévelopement économique d'un sud tarn en manque de renouveau.

Une proposition qui serait certainement acceptée étant donné la force de persuasion d'un groupe économique comme celui ci dans une région que beaucoup trop croient vouée au tourisme vert. L'esprit sceptique rétorquera que Pierre Fabre n'est pas un grand philantrope, et qu'il y trouve un intérêt. Bien entendu, mais quand de tels travaux pour lesquels les pouvoirs publics sont toujours hésitants (vu le budget) sont menés, c'est toute toute région qui y gagne.