Quand j’étais enceinte de mon fils, je ne sais pas pourquoi, je m’étais mis en tête qu’il serait blond et en effet il est blond. A l’âge de 2-3 ans, cela semblait une évidence (pour moi) … il serait un grand joueur de rugby ! A 5 ans et demi, il a commencé à jouer. Il était mignon, c’était le plus jeune. Cela lui plaisait tellement qu’à l’école, il plaquait tout le monde ! Evidemment, les maitresses, elles, ne partageaient pas tout à fait cet engouement pour le rugby, tout du moins dans les murs de l’école. Moi, j’étais ravie… »Tu seras un champion mon fils ».
Je le voyais déjà plus tard adulé par la foule en délire et moi la larme à l’œil disant à qui voudrait m’entendre« Qu’il est beau mon fils ».
En ce qui me concerne, mon rêve s’est écroulé mais il s’en est immédiatement suivi un examen de conscience. Je me suis sentie nulle. Nulle comme tous ces parents qui veulent faire de leur enfant un virtuose et l’oblige à se taper des heures de violon ou de piano tous les jours alors qu’il préfèrerait jouer avec ses copains. Les mêmes aussi qui se plaignent qu’il a de mauvaises notes à l’école car où trouve t-il le temps d’étudier ? Nulle comme tous ceux qui sont convaincus d’avoir un Zidane ou un Federer chez eux et pousse à leur enfant à pratiquer un sport jusqu’à ce qu’il en ait la nausée.