On ne compte plus les polémiques autour du rap, cette musique souvent assimilée à un moyen d'expression pour les jeunes en mal de vivre dans une société qui les dérange. Admettons, que ce soit réellement un exutoire pour certains, une façon d'extérioriser ses sentiments, son opinion, où est alors la limite entre la liberté d'expression et l'incitation à la haine ?
L'exemple le plus récent est celui du rappeur Orelsan qui, dans un texte des plus agessifs intitulé "Sale pute", fustige son ex-petite amie et tient des propos plus que douteux quant à la manière dont il la considère.
Je cite entre autres : " On verra comment tu suces quand j'te déboiterais la machoire", " J'vais te mettre en cloque et t'avorter à l'Opinel", " T'es juste une truie, tu mérites ta place à l'abattoir", j'en passe et des pires…
Ce qui m'inquiète dans l'histoire ce n'est pas tant le débat que ce morceau a provoqué mais plutôt les euphémismes qui ont été employés pour qualifier les propos du rappeur. J'ai entendu parler de simple "mysoginie", l'auteur lui même se défend en évoquant la juste réaction qu'un garçon pourrait avoir sous l'emprise de l'alcool apprenant qu'il a été trompé. Effarant.
Sous couvert de liberté d'expression il est alors parfaitement légal de vociférer des menaces ultra-violentes, si imagées soient-elles, de lancer des insultes sexistes ou encore d'utiliser la musique comme vecteur de libération d'une haine intérieure.
N'importe quel citoyen qui se risquerait à tenir ce genre de propos hors contexte "artistique" se verrait immédiatement traîné en justice. Mais la liberté d'expression, elle, couvre parfaitement les pseudo-chanteurs et autres semblants d'artistes dont la bêtise à pris le pas sur la raison.
Pour leur défense, ils diront qu'il ne faut pas prendre le texte au pied de la lettre, ne pas oublier que c'est une métaphore et non pas une réalité, que c'est le reflet d'une violence qu'ils n'appliquent pas, et bientôt ils se dédouaneront presque de l'avoir écrit ou même juste pensé.
Si la censure laisse couler, efforçons-nous alors de réagir.