Rachida Dati par ici, Rachida Dati par là… son nom s'étale dans tous nos journaux du jour. Cette fois, ce n'est pas pour la tenue qu'elle porte, la énième confrontation avec les magistrats, une grossesse, une aventure qui lui serait prétée, des faux diplomes ou les affaires judiciaires concernant sa famille qui font jaser. Non, cette fois-ci, ce serait autrement plus "sérieux".

 

Rachida Dati , interrogée sur l'Union européenne, alors qu'elle brigue un mandat de député européen, a répondu en riant et avec une désinvolture goguenarde à des questions sérieuses, sur l'Union européenne, provoquant la polémique! Oui, elle rigolait gaiement de son ignorance, et la salle aussi!

 

Branle bas de combat! Il fallait aussitôt en informer le bon peuple. Mes amis, Rachida Dati se fout de vous et se moque comme d'une guigne, aussi bien de l'Union européenne, que de ses électeurs. D'ailleurs, dit-on, c'est Nicolas Sarkozy qui a tout fait pour qu'elle se présente, avec Michel Barnier… elle n'a eu qu'à acquiéscer.

 

Un journal bien connu nous raconte même comment dans la salle un jeune umpiste (populaire? Ils sont populaires les jeunes umpistes?) se demande si elle "se fout" des jeunes réunis là! Le journaliste est bien informé… Sans doute était-il présent, micro en main, et impertubable dans sa quête d'information et de vérité, à l'attention du public, auquel il doit bien cela…

 

Le contexte : au cours de la convention sur l'Europe des Jeunes populaires, Rachida Dati intervient après Michel Barnier. Elle arrive une heure après le début de la convention. On la dira en retard, ce qu'elle dénie aujourd'hui. Son intervention était plus tardive que celle de Barnier, voila tout, selon ses dernières déclarations.
 
En regardant bien la vidéo, l'on peut entendre, lorsqu'elle monte les marches du podium, la musique de présentation de "Qui veut gagner des millions". Son visage est hilare, comme une personne qui se prépare à faire une bonne blague.
 
Elle s'assoit. Elle n'a pas encore parlé, rien dit du tout, mais elle rigole bien quand même, puis elle se retient, en pouffant un peu. La première question a quelque chose d'ahurrissant  : "Après Paris, quelle est la plus belle capitale d'Europe?", suivi de "quel est le plus beau monument hors de France?"… Une question sur les sources d'énergie en Europe. Elle demande à ce qu'on lui souffle… disant que pourtant, "on avait répété", parlant de sa "récitation".
 
Le jeune homme continue : "L'Europe s'occupe-t-elle trop des affaires nationales?", "Elle s'occupe de ce qu'on lui demande de s'occuper" répond-elle, avant de demander au jeune homme si sa réponse est bien la bonne… en riant de plus belle!
 
Aussitôt la nouvelle sue, tous les représentants politiques (c'est à dire la concurrence) des différents partis de s'offusquer, dans la lignée des journaux. La prestation est lamentable selon eux, c'est tout simplement, une honte, il faut bien le dire… elle est parachutée, d'ailleurs elle n'y connait rien. Et l'UMP de défendre Rachida Dati, en évoquant un harcèlement médiatique.
 
Rachida Dati qui vient pourtant de faire une mise au point sur France info , depuis le Liban où elle se trouve : "Hier on avait un moment de détente avec les Jeunes Populaires, on avait fait une parodie, moi je ne vais pas changer de tempérament j'aime la vie, j'aime rire".
 
Sa prestation, raconte-t-elle, n'était qu'une parodie de l'émission "Qui veut gagner des millions", ce qui parait tellement évident, que l'on s'étonne que les journalistes dans l'ensemble n'aient pas reproduit une information plus complète. Il est en effet inutile de chercher bien loin pour s'en rendre compte, d'autant que la suite de la réunion était, raconte-t-elle, bien plus sérieuse. Mais les images ne circulent pas au-delà.
 
Au final, Rachida Dati, en se moquant d'elle-même et du discours politique en devient finalement un peu plus sympathique. Ce qui est en revanche inquiétant, c'est le traitement médiatique de l'affaire. En quelques heures, une nouvelle est lancée et reprise partout, y compris par les adversaires politiques.
 
Cela n'a pourtant rien à voir avec le fond des élections européennes, qui semblent si éloignées du quotidien de chaque français, dans une période de crise où les chômeurs se multiplient. L'on pouvait attendre mieux de la part des politiciens et des journalistes, que cette parodie d'information et d'indignation chez les uns et chez les autres.
Nous méritons tout de même mieux que cela…
 
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