Il essuie sa moustache d’un revers de la manche,
Elle souffle sur sa cuillère en gardant le silence,
Il regarde vers la pendule avec impatience,
Elle finit lentement son potage du dimanche.
Le rire des enfants a déserté la maison,
Grandissant sous les injures, ils se sont sauvés,
Ils ne reviennent les voir qu’à la nouvelle année,
Sinistre mais loyale habitude sans affection.
Depuis longtemps la rage a remplacé l’amour,
Sous les coups elle relève le menton avec défi,
Sous les insultes il tourne la tête par dépit,
Leur lutte mesquine occupe chaque heure de chaque jour.
Il se lève pour allumer la télévision,
Elle attrappe ses aiguilles pour finir son tricot,
Ils passeront la soirée sans dire un seul mot,
La haine seule les unira dans leur réflexion.
chère Izabel, j’ai beaucoup aimé votre texte …. il est fort , puissant, plein de justesse et m’a irrésistiblement fait pensé au face à face Gabin- Signoret dans le très bon film de Granier-Deferre « le chat »… cette haine, cette tension épouvantable qui nous fait froid dans le dos , et qu’espérons-le ,nous ne connaîtrons pas …
Votre poème dégage cette même force… Bravo à vous et je ne résiste pas au plaisir :
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Chère MUM,
Merci beaucoup pour votre commentaire et le lien vers ce film joué par deux acteurs exceptionnels même si effectivement le thème est très dur. J’ai malheureusement connu les personnes dont je parle, voilà pourquoi, je pense, j’ai trouvé les mots justes… Heureusement, l’écriture permet d’exorciser beaucoup de choses.
Encore merci !