Une fois de plus, le service public relève le défi de la culture en prime time. Le chef d’œuvre de Marcel Proust, « à la recherche du temps perdu », sera diffusé sur France 2 mardi 1er février et mercredi 2. Quatre heures de film pour 7 tomes d’une des œuvres majeures de la littérature française, le pari était risqué. Marcel Proust a toujours eu la réputation d’être impossible à adapter à l’écran. En fait chacun a son Proust idéal dans la tête.

De grands cinéastes s’y sont cassé les dents, mais Nina Companeez  n’en a cure. On connaît le talent de la réalisatrice des « dames de la côte ». Si quelqu’un pouvait réussir la gageure, c’était bien elle.

Le metteur en scène allemand Volker Schlöndorff avait su, dans son film « un amour de Swann », restituer assez bien l’univers trouble de Proust. Dans son film, Nina Companeez a choisi Micha Lescot pour incarner le narrateur jeune – Proust avait 20 ans en 1900. Elle a confié le reste de la distribution à des acteurs et actrices chevronnés comme Dominique Blanc et Didier Sandre.

Le magazine Télérama reproche à ce film d’être un peu trop illustratif. Peut-être l’est-il, mais ce n’est pas important. Je pense pour ma part qu’il faut encourager ce genre d’initiative, rare à la télévision. Il faut être ambitieux quand il s’agit de culture, lancer des paris impossibles. Et il est du devoir des magazines télé de se « défoncer » pour que la réussite soit complète : c’est-à-dire qu’il y ait un maximum de spectateurs pour récompenser l’audace de la chaîne. Sinon, c’est donner de « la confiture aux cochons » !

C’est pour cette raison qu’il faut être devant la lucarne magique pour soutenir les vraies créations. Si « Joséphine, ange-gardien » fait un carton à chaque diffusion, il faudrait que ceux qui désirent une autre télévision soient prêts à relever le défi. 

L’ambition de Nina Companeez n’est pas mince. Elle voudrait que son film incite à relire Proust en montrant qu’il n’est pas si difficile qu’on veut bien le dire. Ne ratez pas ce rendez-vous !

Source Télérama.