La société DePuy, filiale du groupe américain Johnson & Johnson, fabricant de prothèses de hanches, notamment métalliques, a déjà procédé au rappel de certaines de ses produits. Elle pourrait être incitée prochainement à étendre son programme, à la suite d’un avis de l’Agence de contrôle britannique des médicaments et produits médicaux (MHRA). Les prothèses dites métal contre métal (à couple de friction métallique) pourraient relâcher des particules toxiques dans l’organisme.

En juin 2008, la HAS (Haute autorité de santé) française, s’était déjà penchée sur le cas des prothèses totales de hanche(s) de resurfaçage à couple de frottement métal-métal de la société DePuy, fabriquées par sa filiale britannique DePuy International Ltd.

Des plaintes avaient été enregistrées au Québec et, en Belgique, 1 500 prothèses DePuy de type ASR avaient été rappelées.
À présent, la
MHRA, la Medecines and Healthcare products Regulatory Agency, qui avait déjà fait retirer du marché britannique les prothèses dites métal-métal, lance un nouvel avis, très alarmant.

Ces prothèses seraient encore plus dangereuses que précédemment estimé, révèle la MHRA. Elles sont généralement préconisées pour des sujets jeunes, plus mobiles, de préférence aux modèles mixtes (tiges métal et coupole en plastique), car plus résistantes. Mais le frottement peut détacher des particules métalliques dont la diffusion dans l’organisme peut endommager le système nerveux, provoquer des inflammations et une dégradation des os et des muscles.

Les patients sont incités à subir des examens sanguins et des radiographies annuellement. Mais il a été déterminé que, sur les six dernières années, près de la moitié de ces prothèses posaient de réels problèmes d’empoisonnement. De plus, du fait des départs en retraite dans certaines cliniques, certains patients n’ont plus été incités à surveiller de près l’évolution de leurs prothèses. Auparavant, soit lorsque le retrait du marché des prothèses DePuy avait été décidé, en septembre 2010, le taux de dangerosité avait été estimé à moins de 14 %. Ces prothèses relâchent beaucoup de chrome et de cobalt dans le sang, via les reins, que « prévu » (décelé).

Selon DePuy, cette proportion de 50 % est exagérée, le problème ne concernant que 17 % des implants.
La FDA américaine avait aussi pour sa part, en décembre dernier, adressé un courrier à la société DePuy relatif non seulement à certaines de ses prothèses de hanche, mais aussi de genou ou d’autres articulations.
La presse nord-américaine a commencé à en faire état courant janvier.

Sauf mieux informé, le dernier rapport de la HAS française sur l’évaluation des prothèses de hanche remonte à septembre 2007. Mais en décembre dernier, la HAS avait émis un avis sur les prothèses mixtes (métal, polyéthylène) de la société Zimmer France et un autre au sujet de prothèse de même type, de la société Smith & Nephew, en septembre dernier.