Il y a un fort paradoxe au sujet de la prostitution entre le droit et la santé publique.En décembre 2011,l’Assemblée Nationale a voté une résolution réaffirmant la position abolitionniste de la France en matière de prostitution, ceci ouvrant la voie à une proposition de loi en faveur de la pénalisation des clients.De vives oppositions sont nées autour de ce sujet notamment sur les notions de violences faites aux femmes, d’inégalités de genre, de traite des êtres humains, du caractère professionnel ou non des pratiques.
Des alliances contre nature sont même nées par exemple entre féministes et conservateurs.Ainsi, les députés voudraient créer les conditions de disparition de la prostitution mais sans l’interdire tout en s’appuyant sur l’éducation et la répression des citoyens.On y retrouve la même motivation que lors de la création du délit de racolage passif réintroduit dans la loi pour la sécurité intérieure du 18 mars 2003.Il s’agit de protéger l’intégrité physique et psychologique des personnes considérées comme des victimes.
Et pourtant, des données rationnelles montrent les effets contre productifs de ce délit crée sur les enjeux de santé publique et de respect des droits,dans un contexte de crise économique majeure où la prostitution reste une source de revenus ultime pour des individus précaires vivant de peu ou plutôt survivant.Depuis plus de 10 ans,Médecins du Monde développe des actions en direction des ces populations en leur facilitant l’accès aux droits et aux soins.
Au contact du terrain, les équipes peuvent constater la diversité des individus et des profils qui vont des hommes, femmes et trans, étrangers sans papiers ou en situation régulière sans compter les nationaux.On ne peut alors soutenir l’existence d’un groupe social uniforme soumis à des contraintes identiques.Le délit de racolage passif a crée une confusion sur le caractère illégal de la prostitution.On aboutit à une relégation dans des endroits plus isolés donc plus dangereux,moins aptes à négocier des pratiques sexuelles protégées et les exposant à des violences. Cette loi les éloigne des structures de soins et de prévention tout en alimentant le mépris et l’agressivité à leur égard.
Pour protéger ces personnes, il faut surtout combattre la traite des êtres humains et toutes formes d’exploitation en appliquant les lois déjà existantes plutôt que de stigmatiser sous un discours pseudo moralisant.Il faut également favoriser leur accès aux droits fondamentaux et à la protection sociale tout en soutenant fermement les dispositifs d’accès aux soins et surtout et enfin supprimer ce délit de racolage passif qui crée plus de problèmes qu’il n’en résout.
ce serait plus lisible pour le lecteur d’avoir un article avec quelques respirations!
juste des petits soucis avec leclavier 🙂
[b]La recette pour combattre la traite des êtres humains: de bons sentiments, des fleurs sans épines et des discours lénifiants ?[/b]