Dans une interview accordée au journal Le Monde, Aurélie Filippeti affirme que La culture est le disque dur de la politique. Cependant, en ce qui concerne la production musicale, on peut craindre que le disque ne soit quelque peu rayé… En effet, on entend toujours la même musique et finalement on en revient toujours au même point : une réduction des efforts consentis pour la culture.
Des déclarations d’intention répétées :
Quelques jours avant la remise de son rapport, Pierre Lescure en a résumé la teneur : "Il faut que l’accès soit facile, possible, pour tous. Mais la gratuité absolue est contre-nature".
De plus, peu après la reconduction du principe d’exception culturelle dans les négociations commerciales avec les Etats-Unis, Aurélie Filippetti a insisté sur la nécessité de rester vigilant: « Le combat ne s’arrête pas, car on est sûr qu’il y aura d’autres offensives à l’avenir (…) sur un terrain plus médiatique en essayant de faire passer culture et audiovisuel pour des secteurs subventionnés ».
Des réalités ignorées jusqu’à présent :
Le Panorama ICC 2011 a révélé l’impact économique et social des industries culturelles en France; la musique, une des premières pratiques culturelles des Français a généré à elle seule, 8,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 240 874 emplois. Elle arrive en 2ème position des 9 secteurs des ICC en termes de chiffre d’affaires, juste derrière les arts graphiques.
Après le rachat d’EMI en 2011, Universal Music Groupe est devenu le premier producteur mondial de musique. A l’époque, le journaliste du Figaro écrivait : « On sait toutefois qu’Universal contrôle plus du quart du marché mondial, devant Sony BMG, environ 21 %. Warner Music et EMI Group étant en deuxième division avec environ 10 à 12 % du marché chacun ».
Un soutien en demi-teinte :
Dans son Analyse du PLF 2014 la commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale retient que pour 2014, 10,4 millions d’euros d’autorisation d’engagement (AE) seront alloués à l’action « INDUSTRIES CULTURELLES » soit une baisse de 15,3% imputable à la baisse de la subvention pour la Hadopi.
Sur cette enveloppe 1,8 million d’euros seront affectés à la sous-action "Soutien dans le domaine de la musique enregistrée", soit une reconduction des crédits accordés en 2013. Mais ce statut quo ne cache pas la réalité, le désengagement de la lutte contre les contrefaçons commerciales.
Pendant ce temps, la tendance est à la baisse du marché final de la musique enregistrée. En effet, il a diminué « de 4,4 % en 2012, l’érosion du marché physique continue (– 12 %) tandis que le marché numérique résiste (+ 13 %) même si cette progression est moindre qu’en 2011 où elle avait atteint 18 % »…
Posez vous la question de savoir combien récolte la SACEM et combien elle reverse aux artistes, où passe la différence ?