L’Afrique centrale reste jusqu’aujourd’hui le plus mauvais élève de la démocratie sur le continent africain. Du Cameroun au Gabon en passant par le Tchad, la Centrafrique, la Guinée Equatoriale et les deux Congo, on n’a véritablement jamais assisté à un scrutin libre, juste et transparent. Le cas le plus patent est celui de la République Démocratique du Congo où, Joseph Kabila a organisé tout récemment une parodie d’élection, pour légitimer et surtout légaliser son accrochement au pouvoir. Avant ce pays, c’est la Gabon et le Cameroun, qui ont eux aussi connu des scrutins entachés de beaucoup d’irrégularités, qui ont failli plonger ces deux ilots de paix en Afrique centrale dans une situation délicate.

Mais, dans ces deux pays, on note déjà depuis quelques temps de légères avancées. Au Gabon, en prélude aux futures élections locales, le gouvernement a finalement accepté d’introduire des cartes d’électeurs biométriques comportant les photos des électeurs.

Pareillement, au Cameroun, les autorités ont eux-aussi  céder à la pression de l’opposition, en acceptant de procéder à une refonte totale des listes électorales, en lieu et place de la révision qu’envisageait  faire ELECAM, l’organe chargé de l’organisation des élections au Cameroun. Depuis quelques jours, le président d’Elections Cameroon a initié une série de consultations auprès des leaders des différentes formations politiques du pays, pour avoir leurs avis, et éventuellement leurs suggestions, en vue de la bonne marche de l’opération. Si la plupart des opposants camerounais se disent satisfaits de cette mesure, ils poussent un peu plus loin leurs revendications, en exigeant l’instauration comme au Gabon des cartes d’électeurs biométriques, et surtout un toilettage profond du code électoral camerounais qui selon eux est un peu désuet. C’est le cas de Edith Kah Walla, révélation de la dernière présidentielle au Cameroun, qui souhaiterait pour sa part que la majorité électorale passe de 20 ans à 18 ans. Aussi, le Cameroun devrait selon elle adopté le vote sur bulletin unique, pour limiter les fraudes.

« Un vaut mieux que zéro » le dit – on régulièrement. Dans une sous-région où la démocratie est le pire ennemi des pouvoirs en place. De telles avancées, bien que mitigées, méritent d’être saluée à leur juste valeur.