Procès de l’Erika : vers une relaxe…

Nous nous souvenons tous plus ou moins du naufrage de l’Erika, super tanker battant pavillon maltais aux larges des côtes bretonnes en décembre 1999 suite à une tempête. 

J’habitais à cette époque sur la côte près de Pornic. et, volontairement je suis allée nettoyer les plages près de chez moi. 

La première fois que j’ai vu les dégâts sur la côte, j’ai eu les larmes aux yeux et pourtant je ne suis pas si sensible que cela ! mais de voir cette côte découpée si noire, sale, gluante était impressionnant. Partout une couche épaisse recouvrait tout : le sable, les algues, les rochers et bien entendu tout ce qui se trouvait en dessous (crabes, petits poissons, crevettes, bigorneaux, palourdes, coques, berniques) et bien entendu tous les oiseaux pris au piège de cette glue immonde. 

Les employés municipaux nous ont donné de grandes poubelles de plastique, et nous ont demandé d’apporter nos propres bottes, une pelle de jardin et nos gants de ménage. Ils ne disposaient d’aucun matériel….

Nous nous sommes alors mis à la tâche , cela paraissait immense et ça l’était ! on avait l’impression de ne pas avancer. Le pétrole était lourd, au bout d’une heure tous nos muscles nous faisaient mal. 

Le soir, nous étions sales, nos vêtements étaient bon à jeter car pas question de les mettre en machine !!

Et il fallait recommencer le lendemain. 

Au bout de quelques jours, les municipalités se sont mobilisées et nous avons eu un peu plus de matériel, et pourtant il a fallut attendre quelques semaines pour que les tenues adéquates nous soient remises….

On connait la suite…

 

Il a fallu des années pour que les dégâts causés par ce naufrage disparaissent de nos côtes ; je dis bien des années, parce que la côte a gardé des séquelles en mémoire. Il a fallut deux ans pour que les rochers retrouvent algues et crustacés. Les moules présentent du côté de Saint Michel Chef chef ne sont pas revenues de suite, les huitres plus résistantes ont pris leur place. Du jour au lendemain, on a découvert des milliers de petites huitres sur les rochers délavés par les nettoyeurs haute pression ; les moules sont revenues bien plus tard. 

Encore aujourd’hui, par endroit, du côté du Croisic, Batz sur Mer, on trouve encore des rochers sans algue…. 

 

Et aujourd’hui, après tout ce temps, tous les procès qui se sont succédés, on nous apprend que Total ne serait pas considéré comme responsable de tout ce gâchis !! que finalement  le navire n’était qu’une poubelle ambulante ! tout ça parce que le naufrage a eu lieu dans les eaux internationales !!

Mais de qui se moque-t-on ? le pétrole n’est pas resté dans les eaux internationales lui ! il est bel et bien venu sur les côtes de Vendée et de Bretagne !! Nous n’avons pas demandé à ce qu’il vienne là !! Nous ne l’avons pas voulu cette marée noire !

Cela devient ridicule et lamentable ! et il aura fallu attendre 13 ans pour nous dire cela !! Pourquoi ? pour que la pilule soit moins difficile à avaler ? 

Ah !! l’argent !! quand on en a on peut faire beaucoup de choses ! y compris retarder des conclusions !

Dans ce cas, à quand le prochain naufrage ? pour de nouveau souiller les côtes impunément !!

                                                   

 

 

6 réflexions sur « Procès de l’Erika : vers une relaxe… »

  1. Un desastre ecologique: la justice pense que les Français ont oublié apres 13 ans.

    Honte à Total , et autres pourritures qui se réclament de la France

  2. je n’oublierai jamais ce que j’ai vu et ce que j’ai ressenti le jour où j’ai vu les côtes polluées par ce poison noir. Oui honte à Total qui, par tous les moyens a voulu s’en sortir indemne.

  3. Apparemment, la cour de Cassation a estimé que la France n’était pas compétente pour ce dossier. Il aurait fallu que l’affaire soit traitée à Malte puisque le navire battait pavillon maltais !!
    De qui se moque-t-on ?

  4. Je comprend la colère de certains ci-dessus.

    Mais le titre de l’article est faux.
    Si la Cour de Cassation suit l’avis de l’Avocat Générale, elle ne prononcera pas une [i]relaxe[/i] qui juridiquement est un acquittement.
    Total n’est pas acquitté.
    Total ne pourra pas exigé le remboursement des indemnités qu’elle a versé.

    Le Droit Français et le Droit International sont valables pour tout le monde.
    Nul besoin alors de dire [i] »de qui se moque-t-on »[/i]….

    Ainsi, en Droit Français, il semblerait que le [i] »préjudice écologique »[/i] ne figure nulle part.

    Si jamais la Cour suit l’avis de l’Avocat général il reviendra à l’Etat Français

    1) de porter plainte contre Total devant la juridiction compétente à Malte.
    2) de faire voter une loi pour modifier le code pénal et y introduire ce fameux « préjudice écologique ».
    Et si jamais l’Etat Français ne le faisait pas,alors, oui, il faudrait descendre dans la rue pour le contraindre à le faire.

    Pour l’heure, Total n’est nullement relaxé ou [i] »blanchit »[/i] (comme le titrent les journaux). La Cour risque simplement d’annuler les deux procès. Ce qui n’est pas exactement la même chose.

    jf.

  5. bonjour Jacques.
    Quand je dis : de qui se moque-t-on c’est pour les 13 années de procédure qui ont aboutit à ce qui est dit maintenant.
    depuis toutes ces années, vous n’allez pas me dire que ces vices de forme n’étaient pas connus ?

  6. [quote]Apparemment, la cour de Cassation a estimé que la France n’était pas compétente pour ce dossier. Il aurait fallu que l’affaire soit traitée à Malte puisque le navire battait pavillon maltais !!
    De qui se moque-t-on ?[/quote]

    Non pas vraiment pour ce motif mais parce que l’Erika naviguait en eaux internationales lors de l’accident. Mais on peut s’interroger sur cet aspect des choses qui « aurait » échappé à tout le monde ?

    PS : j’avais posté il y a quelques heures un commentaire tel celui-ci…et je ne le lis pas. Alors je reformule mon commentaire.

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