Accusé de contestation de crimes contre l’humanité, Jean-Marie Le Pen risque une peine de cinq mois de prison ainsi que 10.000 euros d’amende.

Le parquet de Paris a requis contre Jean-Marie Le Pen une peine de cinq mois de prison et 10.000 euros d’amende pour contestation de crimes contre l’humanité et apologie de crimes de guerre, lors de ses propos sur la Seconde Guerre Mondiale en 2005. En effet, ce dernier avait estimé en janvier 2005, lors d’une interview publiée par l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol, que l’occupation allemande en France n’avait, il cite, « pas été particulièrement inhumaine, même s’il y a eu des bavures, inévitables dans un pays de 550.000 kilomètres carrés ».

Pour ne pas rester en reste, il a raconté un épisode dans lequel la Gestapo avait joué, selon lui, un rôle positif en empêchant un officier allemand de faire fusiller des civils en représailles d’attentat : « C’est la Gestapo de Lille, avertie par la SNCF, qui arriva aussitôt à deux voitures pour cesser le massacre. Et l’on pourrait multiplier les anecdotes de ce type ».

Le parquet a aussi réclamé deux mois de prison avec sursis et 5.000 euros contre le directeur de publication de Rivarol, Marie-Luce Wacquez, et 3.500 euros d’amende contre le journaliste auteur de l’entretien, Jérôme Bourbon. On comprend aisément que soient parties civiles à ce procès, déjà renvoyé deux fois, les fils et filles de déportés juifs de France, la Ligue des droits de l’homme, le Mouvement contre le racisme et l’antisémitisme, et la commune de Villeneuve d’Ascq.

La défense a, quant à elle, plaidé la relaxe, en expliquant que les propos n’étaient pas une véritable interview mais une discussion à bâtons rompus qui n’avait pas vocation à être publiée. Le jugement du tribunal correctionnel a été mis en délibéré au 8 février prochain. Affaire à suivre.