Réflexions avant les régionales.

 

Nous sommes à mi-mandat de Nicolas Sarkozy, et les Français ne sont pas très satisfaits de sa gouvernance, sa cote de popularité serait de 35 % selon un sondage BVA-Orange-Express-France du 25 janvier sachant que sa base électorale inébranlable à droite est de 28 % seulement 10% des autres Français lui feraient encore confiance. 28 % c’est la cote actuelle de l’UMP pour les régionales qui se trouve talonnée par le PS à 25 %, cote du parti socialiste dans ses meilleurs jours pour ceux qui se rappellent. Mais, 35 % pour Sarkozy ce n’est pas encore une catastrophe, eu égard aux cotes de François Mitterrand et de Jacques Chirac qui étaient proches des 30 % d’opinions favorables, voir moins pour François Mitterrand que pour Jacques Chirac, et qui ont tout deux été réélus. Ce n’est donc pas un état difficile probablement une fatigue de son électorat devant l’état de notre pays.

Ces sondages sur les personnalités politiques sont le baromètre de leur popularité à une période donnée et, de ce fait, prennent de plus en plus d’importance pour la désignation d’un candidat dans chaque parti, cela indépendamment de sa compétence à faire un bon président, bien que ceux qui sont en haut du hit parade ont montré leurs capacités au cours de leur carrière politique et ministérielle. Cette popularité se construit au cours des années, elle représente donc un état englobant à la fois la compétence politique de la personne, autant que le projet qu’elle présente et la moralité qu’elle dégage, bien que cette donnée ne soit plus appréciée à ce qu’elle devrait être. Nous nous en sommes rendu compte avec Nicolas Sarkozy à la fois par des paroles indignes d’un président au moment des émeutes des banlieues qu’à son comportement au Fouquet’s et sa croisière sur le Yacht de Bolloré ainsi que pour le luxe manifesté par son comportement.

Or, une impression de malaise se dégage néanmoins de ses sondages par l’importance qu’on leur accorde ce qui montre qu’il faut d’abord plaire aux Français, donc en avoir de bons, pour avoir, au départ, une chance d’être sélectionné par son parti. Quand on sait que la cote de popularité est une donnée volatile, et qu’un tout petit problème, une mauvaise parole reprise par les médias, une campagne de dénigrement style Ségolène Royal, une mauvaise opinion sur un sujet peu compromettre votre popularité sans que vos compétences et capacités soient mises en cause, et vous êtes relégué au second rang.

Il suffit aussi que les médias vous oublient quelques temps pour que votre cote baisse, c’est un peu se qui se passe avec Ségolène Royal qui se consacre entièrement à sa région attaquée en sourdine à la fois par le modem et pas son propres camp par suite de son ouverture au centre, et de la qualité de sa réélection, dépend sa capacité d’être présente pour 2012. Ils ont donc une importance pour la popularité d’où la nécessité d’être présent et actif sur la scène politique comme l’est Martine Aubry talonnant Dominique Strauss-Khan, bien qu’absent, ce qui inquiète d’ailleurs ses partisans. Seul Dominique Strauss-Khan jouit d’une popularité sans faille, malgré son silence, bénéficiant à la fois des sympathisants de droite plus que de gauche, du Modem et bien entendu du PS qui le placerait devant Nicolas Sarkozy à 52 % contre 48 % en 2012, ce qui ne serait pas le cas de Martine Aubry et de Ségolène Royal malgré son ouverture au centre.

Nicolas Sarkozy l’a compris depuis longtemps son omniprésence et omnipotence font qu’il montre son dynamisme même si ses actions ne sont pas les meilleures qu’il devrait prendre, et dans ce domaine, les médias de droite n’ont pas hésité et n’hésitent pas de faire de lui le principal homme politique que la France à besoin. Beaucoup d’entres nous se contentent de ce qu’ils entendent et ne rentrent pas dans le détail de ses actions ou ne les comprennent pas ou ne veulent pas les connaitre de sorte, que pour eux, c’est lui qui convient aux Français, dès lors qu’ils ne sont pas touchés par l’injustice qu’il a orchestrée en les divisant en deux catégories, ceux au dessus de 50 % de taux d’imposition et ceux en dessous pour faire court.

L’analyse des présidentiables 2012 concerne la potentialité de candidats de droite comme de gauche à cette élection présidentielle. Les élections régionales vont clarifier l’importance des formations politiques et de ce fait les classer, bien que l’on connaisse déjà, par les derniers sondages, le PS fait le trou laissant loin derrière les Verts à 13 % et le Modem à 4 % derrière le front de gauche à 6 %. L’inconnue de la position des Verts par rapport au PS n’existe plus à tel point que Daniel Cohen-Bendit, ayant compris, propose une alliance avec le PS pour 2012 dans la mesure ou le PS accorderait 55 fauteuils à l’Assemblée à Europe écologie, les combines ont la peau dure. On sait bien que de toutes façons l’UMP caracolera en tête à droite d’autant que le parti de Philippe de Villiers, le Mouvement pour la France, s’est joint à lui. Les autres partis de droite, le Nouveau centre ou Parti social libéral européen, le Parti radical Valoisien, le Front national, Debout la France et la gauche à droite de Jean-Marie Bockel seront loin derrière et ne pourront servir que d’appoint à l’UMP.

Mais depuis le jugement de l’affaire politico-judiciaire Clearstream ou l’on n’y comprend que peu de choses et pour laquelle Dominique de Villepin a été blanchit, au premier jugement, introduit une brèche à droite puisque 49 % des Français souhaitent qu’il se présente en 2012 selon un sondage du 31 janvier pour M6. Certes, le parquet a fait appel, et ce n’est pas la meilleure chose qui pouvait arriver à Sarlozy ou il se voit accusé d’acharnement alors que peut être il n’y est pour rien ! La décision finale de cette affaire dont on parle trop est reportée à fin 2010 voire début 2011. Sa liberté d’action contre Nicolas Sarkozy est retardée, pourra-t-il après agir, sachant que l’un comme l’autre souhaite la peau de l’autre. Il faut bien comprendre que l’action de Dominique de Villepin s’inscrit à droite et au centre droit, elle peut prendre des voix à Sarkozy s’il s’engage dans la course présidentielle en lui retirant au premier tour le potentiel qui lance la dynamique du second tour sachant que les voix perdues ne sont jamais toutes récupérables, mais aussi au Modem de Bayrou, qui perds de plus en plus pieds, ses électeurs voyant en Dominique de Villepin un recours ne se trouvant plus condamnés à l’alternative à droite ou à gauche avec Bayrou.

Le jugement de cette affaire rend Dominique de Villepin plus crédible à une classe de Français, ceux pour lesquels un homme de cette culture et allure séduit puisque sa cote de popularité passe de 8 % avant le jugement à 10 % d’intentions de votes, mais de là à former un parti politique d’opposition à Sarkozy, il y a une marge. Le problème est donc pour l’UMP ou Dominique de Villepin y a des partisans parmi les Chiraquiens, et si pour le moment la cote de Sarkozy ne semble pas trop souffrir de son action, qu’en sera-t-il si le jugement en appel confirme le jugement en première instance, et s’il forme un parti avec son club ?

L’article suivant portera sur François Hollande et sera la suite 1 des présidentielles 2012.