Dans un article  intitulé : « Présidentielle camerounaise : les deux scénarios possibles » que j’ai publié le mois dernier sur ce même site, j’ai exploré  l’environnement politique camerounais et ai  fini par conclure qu’il ne fait aucun doute que l’actuel président camerounais se ferait  élire sans peine, et avec une majorité qui pourrait être qualifiée de « mal acquise » par de nombreux spécialistes. Ceci, à cause du climat dans lequel s’est préparé ce scrutin. Les résultats ont été finalement proclamés ce vendredi 21 septembre 2011 par la cours suprême statuant en lieu et place de conseil  constitutionnel.

Ainsi, l’on a appris que monsieur Biya, au pouvoir depuis près de 30 ans et âgé de 78 ans a été réélu avec un score à la soviétique de 77, 98 % devant son éternel challenger Ni John Fru Ndi, qui s’est juste contenté d’un modeste 10 %. Si cette réélection de monsieur Biya était déjà prévisible pour de nombreux spécialistes, le seul et véritable enjeu restait le taux de participation. Lequel taux de participation oscille finalement  autour de 65 %. L’autre élément majeur qu’il convient de  retenir est qu’il faut désormais comprendre que monsieur Biya, n’aura été élu que par 3.000.000 de camerounais, sur les 10.290.000 potentiels électeurs qui peuplent le Cameroun. Il reste alors à présent pour les spécialistes de la science politique à dire si monsieur Biya est légitime ou pas.

Mais, avant tout ceci, sept opposants à monsieur Biya avaient déjà en début de cette semaine rejeté en bloc  les résultats de cette présidentielle camerounaise. Et ont appelé le peuple camerounais à les suivre dans les manifestations qu’ils entendent organiser dans les jours à venir.  Aussi, de nombreux observateurs, notamment ceux du Commonwealth et de la francophonie ont salué la bonne tenue de ce scrutin. Seulement, ne perdons pas de vue  que Ben Ali de la Tunisie qui a récemment été vomi par son peuple sortait d’une élection où il avait eu un score de plus de 80 %. Laquelle élection était tout aussi saluée par de nombreux observateurs internationaux. Donc la prudence serait de mise !