Soyons honnêtes deux minutes : qui, en pleine fringale, se rue sur un bâton de céleri ? Personne. Et ce n’est pas un hasard. Si votre main se tend systématiquement vers une tablette de chocolat, un paquet de bonbons ou ce fichu donut fourré à la crème, ce n’est pas juste un manque de volonté. C’est le résultat d’un système bien huilé, biologique et culturel, qui nous pousse à préférer le sucre… et à snober les légumes.

Le sucre : une drogue (presque) comme une autre

Commençons par le plus croustillant : le sucre agit dans notre cerveau comme une substance addictive. Oui, vous avez bien lu. Il active les mêmes circuits de la récompense que la cocaïne (sans les effets dévastateurs, heureusement). Résultat : dès qu’on en consomme, le cerveau dit « encore ! » et nous voilà piégés dans une boucle de plaisir immédiat.

Les légumes, eux ? Zéro shoot de dopamine. Mâcher une carotte crue ne déclenche pas de feux d’artifice dans notre cortex. Forcément, la comparaison est vite faite, et le légume perd à chaque fois.

L’héritage de nos ancêtres… version fast-food

À l’époque préhistorique, manger du sucre (sous forme de fruits bien mûrs, par exemple) était un privilège rare et vital : ça donnait de l’énergie rapide, utile pour fuir un prédateur ou survivre à l’hiver. Ce réflexe de « stocker du sucre dès qu’on en trouve » est resté gravé dans notre ADN.

Sauf qu’aujourd’hui, on ne court plus après des mammouths. On court après le métro, les deadlines et les notifications. Et le sucre, lui, est partout. Résultat : notre instinct biologique est manipulé à coups de packaging flashy et d’arômes artificiels.

L’industrie agroalimentaire n’a aucun intérêt à ce qu’on mange sainement

On ne va pas se mentir : une salade de choux de Bruxelles ne fait pas vendre. Un paquet de biscuits fourrés avec triple chocolat croquant, si. Les industriels ont bien compris que le sucre est leur meilleur argument de vente. Ils en mettent partout, même dans les plats salés, les sauces, les céréales « saines » et les yaourts pour enfants.

Moralité ? Même si vous pensez « bien manger », vous êtes peut-être déjà accro.

Manger sain demande… un effort

Et c’est là que le bât blesse : le sucre, c’est facile, rapide, prêt à consommer. Les légumes, eux, demandent du temps, de la préparation, de l’assaisonnement, parfois même un peu d’imagination. Dans une société qui va toujours plus vite, le sucre a l’avantage de la simplicité.

Et pourtant… on le paie cher

Diabète, obésité, fatigue chronique, troubles digestifs : les effets d’un régime trop sucré sont bien connus. Mais on continue, parce qu’à court terme, c’est rassurant. Réconfortant. Socialement accepté. Bref, le sucre est devenu un doudou collectif, une échappatoire à notre rythme de vie effréné.

Alors, pourquoi on préfère les sucreries aux légumes ? Parce que tout est fait pour qu’on les préfère. Notre biologie, notre culture, notre société. Mais la vraie question, c’est : est-ce qu’on continue à se laisser faire, ou est-ce qu’on décide de reprendre le contrôle ?

Spoiler : ça commence peut-être par apprendre à cuisiner un brocoli comme un chef. Et non, ce n’est pas une punition. C’est une révolution.